Chapitre 6

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Savannah

Je me laisse tomber sur le lit, les jambes flageolantes et le cœur battant à un rythme effréné.

Tenir tête à Alex relève d'un combat de titans.

Mais pas de temps à perdre, j'ai encore pas mal de choses à faire. Je me lève et je passe un pantalon en lin écru ainsi qu'un top noir. Pour la première fois depuis ma sortie de l'hôpital, je chausse une paire de chaussures à talons. Je me regarde dans le miroir. Le reflet correspond à ce que je suis. Un petit sourire sur les lèvres, j'attrape mon sac, le trousseau de clés et je descend au sous-sol où se trouve le garage. Quatre voitures y sont stationnées dont le 4x4 BMW d'Alex. Monsieur a changé de voiture, je pense d'un ton ironique. J'aperçois alors, garée entre deux berlines, une Audi TT rouge. Je pris le ciel pour qu'elle clignote lorsque j'appuierai sur la clé.

Bingo !

Mon sourire s'élargit tandis que je prends place au volant de ce petit bolide. Je mets le contact et un joli bruit de moteur envahit mes oreilles. Je roule doucement pour sortir du garage, je franchis l'allée de la propriété mais une fois sur la route, j'appuie sur l'accélérateur. La voiture vrombit, remplissant mon corps d'une poussée d'adrénaline.

Waouh ! Enfin, je me sens vivante.

Je ralentis tout de même l'allure, je n'ai pas envie de me faire arrêter le jour de ma première sortie. Le GPS m'indique la route à suivre pour rejoindre un grand centre commercial dans lequel je pourrais faire quelques achats. Et me voilà, sur le parking, garant mon petit bijou à l'écart des autres voitures. Je prends le temps de regarder à l'intérieur de mon sac. J'en sors un portefeuille dans lequel tout un tas de cartes de fidélité s'entassent les unes à côtés des autres. Tiens ! Style et Coiffures.

Je prends la carte dans mes mains et je me rends compte que le salon est dans le centre commercial. Je remets le portefeuille dans mon sac et tout en inspirant profondément, je me dirige vers l'entrée du magasin. Des dizaines d'enseignes se dressent devant moi, prêt-à-porter, articles de sport, confiseries, chaussures. Je jette un rapide coup d'œil autour de moi tout en me rapprochant du salon de coiffure. A peine franchit la porte, un petit homme plutôt distingué accoure vers moi :

— Madame Drumont ! dit-il en prenant mes mains. Vous êtes de retour.

Je souris en entendant ce petit accent italien. Sans me laisser le temps de répondre, il me pousse gentiment vers un siège sur lequel je m'installe. Il me regarde à travers le grand miroir qui me fait face et pose ses mains sur mes épaules, un large sourire sur les lèvres :

— J'ai appris ce qui vous est arrivé. C'est affreux. Heureusement, vous êtes saine et sauve.

— Mais amnésique,  je l'informe doucement.

Son sourire disparaît et un air soucieux durcit lentement ses traits tandis qu'il se poste devant moi :

— Vous voulez dire que vous ne savez pas qui je suis ?

Je secoue la tête négativement. Dans une geste mélodramatique qui me fait sourire, il se prend la tête dans les mains :

— Ne vous en faîtes pas ! Marcello va bien prendre soin de vous, affirme-t-il en postant son visage à quelques centimètres du mien.

Il me passe un peignoir puis s'affaire à shampouiner mes cheveux tout en massant mon crâne si délicieusement que j'en éprouve un certain plaisir. Avec des gestes professionnels mais avec beaucoup de concentration, il brosse longuement ma chevelure avant de plonger à nouveau son regard dans le mien à travers le miroir :

la mémoire ensevelie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant