Chapitre 18

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Alex

Je referme la portière sur Savannah qui s'écroule contre le siège. Je m'installe derrière le volant et je me tourne vers elle :

— Je te ramène à la maison. Tu as l'air crevé , je constate en ramenant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

Elle me sourit et, à ce moment précis, je me rends compte que cette femme est exceptionnelle. Je l'ai traité de la pire manière qui soit et elle, me pardonne tout.

Je suis vraiment un gros veinard de l'avoir épousé.

Je boucle ma ceinture avant de démarrer et de quitter cet endroit que je déteste toujours autant. J'essaie de garder les yeux rivés sur la route, mais mon regard se pose constamment sur elle. Dans ses magnifiques yeux noisettes, je peux lire tout l'amour et le respect qu'elle me porte, et je bénis les dieux de l'avoir mis sur ma route. Je caresse doucement la peau de sa jambe découverte par sa petite jupe et je sens comme une douloureuse envie de lui prouver à quel point je tiens à elle. Je lui lance un dernier coup d'œil. Elle dort paisiblement, sa tête posée contre son siège. Je retire ma main pour la laisser se reposer et je la passe sur mon crâne en me sermonnant d'être aussi con. J'aurai du la croire lorsqu'elle me certifiait qu'elle ne m'avait jamais trompé. Au lieu de ça, j'ai écouté Vanessa. Je secoue la tête en pouffant. J'aurai du faire preuve de plus de bon sens mais j'ai préféré suivre cette putain de colère qui  dictait, à tort, ma raison.

Tu n'es qu'un abruti, Alex Drumont.

Et dire qu'il y a quelques jours, je la traitais encore de belle salope. Je tape ma main contre mon front en m'injuriant de tous les noms. Heureusement pour moi, elle ne m'en tient pas rigueur. Je tourne à nouveau ma tête vers elle. Elle est magnifique. Un visage d'ange si parfait, un corps splendide qui ferait damné n'importe quel homme. Elle est aussi belle à l'intérieur qu'à l'extérieur et je me promets que jamais, au grand jamais, je ne la ferai encore souffrir. Pourtant, il reste un détail d'une grande importance qu'elle doit savoir mais je n'arrive pas à me décider à lui en parler. Je sais qu'elle va être choquée et je n'ai pas envie de la ramasser à la petite cuillère, comme la première fois. Elle n'était que l'ombre d'elle-même, un fantôme dénué de sentiments et j'ai peur que tout recommence. J'ai peur de la perdre à nouveau.

Il faudra bien que je me décide.

La voiture entre dans la propriété. Savannah dort toujours quand je me gare dans le garage. Je n'ai pas envie de la réveiller alors je sors sans bruit puis je fais le tour pour la prendre dans mes bras. Elle ne dit rien mais s'accroche à mon cou en nichant sa tête contre mon épaule. J'entre dans la maison, mon précieux fardeau dans les bras et je monte lentement les escaliers qui mènent à notre chambre. Elle geint doucement tandis que je la dépose sur le lit. Sa bouche dessine un petit sourire quand j'effleure son front d'un  baiser. Mon cœur bondit dans ma poitrine. J'ai menti. Je suis une mauviette. Je suis ce genre de mec qui se laisse attendrir par certain petits détails, comme le fait de voir sa femme éclatante de beauté, endormie sur ce lit. A pas de loup, je file vers la salle de bain pour me rafraîchir un peu. Je vois mes affaires de toilette installer à côté des siennes et je me dis que tout est à nouveau comme avant. Mon sourire s'estompe alors qu'un détail vient me gangrener le cerveau. J'ouvre lentement le dressing, après m'être assuré qu'elle dort toujours, et je tâte la poche d'une de mes vestes. Je suis soulagé en sentant la clé sous mes doigts. Je referme le dressing en même temps que ce douloureux secret que je ne peux me résigner à lui dévoiler.


Savannah

A mon réveil, je trouve un bout de papier sur la table de chevet.

la mémoire ensevelie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant