Alex
Je raccroche le téléphone, exténué par ma conversation avec l'un de mes clients. Je m'adosse contre mon fauteuil en cuir, le regard perdu par delà la baie vitrée, scrutant les vagues qui s'échouent sur le sable blanc. Le soleil de ce début mars joue à cache-cache avec les nuages persistants de ces derniers jours. Je soupire, crevé mais tellement heureux. Voilà plus de sept mois que nous sommes ici et tout est parfait. Je me réjouis de voir le ventre de Savannah s'arrondir un peu plus chaque mois et l'idée d'être père me rend euphorique. Nous avons fait table rase de notre passé. J'ai quitté sans hésitation mon boulot pour ouvrir mon propre cabinet, chez nous.
Je voulais être près d'elle à chaque instant !
Le fait d'avoir retrouvé la femme que j'ai connue, me comble pleinement mais j'ai toujours cette peur, si insignifiante soit-elle, qu'elle me laisse à nouveau. Je ne suis qu'un abruti de penser ça mais je ne peux pas imaginer la vie sans elle, ça m'est intolérable. Savannah est si parfaite, si courageuse, elle a surmonté tant d'épreuves. Elle s'est séparé de sa société, celle qu'elle a façonnée par un travail acharné et une volonté de fer. Je n'aurais jamais imaginé, même dans mes rêves les plus fous, qu'elle fasse ça pour moi. Elle peint à nouveau et son sourire lorsqu'elle est assise devant son chevalet me conforte dans l'idée qu'elle est épanouie, enfin !
Elle est sereine et tellement belle ! Sa grossesse lui va si bien !
Un mouvement me fait tourner la tête. Elle est là, appuyée contre le chambranle de la porte, vêtue d'un leggings et d'un pull large qui ne suffit plus maintenant, à cacher son ventre proéminent. Je tends ma main pour lui signifier de venir. Elle s'approche d'un pas lent pour venir s'installer sur mes genoux. Je renifle l'odeur de ses cheveux tandis que ma main se pose sur son ventre :
— Tu es magnifique ! je murmure contre son oreille avant de poser mes lèvres sur son cou.
Je sens l'extérieur de mon pantalon se tendre douloureusement, cela fait un moment que je n'ai pu satisfaire mon envie d'elle. Savannah se trouve grosse et moche, comme toutes les femmes enceintes de huit mois et refuse, par pudeur, que je lui prouve à quel point je la trouve désirable.
— La peau du ventre tendue au maximum, les chevilles gonflées et les seins douloureux ! Je crois que je côté sexy a mis les voiles ! soupire-t-elle.
Je ne peux retenir un éclat de rire qui me donne droit à un regard noir. Je sais qu'elle ne se sent pas bien dans sa peau alors je vais lui montrer qu'elle se trompe. Je la pousse gentiment pour qu'elle se lève et je l'emmène dans la salle de bain. Elle me suit en traînant les pieds, comme si elle avait un énorme boulet accroché à sa cheville. Je fais couler l'eau dans la baignoire et j'allume quelques bougies. Je la prends par les épaules pour la poster devant le grand miroir qui surplombe la double vasque.
— Qu'est-ce que tu fais ? demande-t-elle alors que je fais passer son pull par dessus sa tête.
— Détends-toi ! je souffle en retirant à mon tour, mon pull.
J'essaie d'accrocher son regard à travers le miroir, mes mains s'affairant déjà à dégrafer son soutien-gorge. Je le laisse tomber sur le sol et je fais glisser son leggings sur ses jambes. Elle lève un pied puis l'autre pour m'aider à l'enlever complètement puis je fais de même avec sa culotte. Je me poste derrière elle, mes mains enroulées autour de son corps nu. Elle pose sa tête contre mon épaule dans un geste plein de lassitude :
— Tu es très sexy !
Mes mains remontent vers ses seins lourds dont les mamelons sont plus brunâtres qu'avant. Elle pousse un long soupir tandis que mes doigts les caressent lentement, éveillant en elle un début de désir. Sa tête se redresse, elle attrape enfin mon regard, ses dents mordillant sa lèvre.
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la mémoire ensevelie
RomansLa vie, Savannah s'en moque ! Elle a le cœur meurtrît alors elle se joue d'elle, la défie, la met en péril à chaque fois qu'elle le peut. Quand elle se réveille dans une chambre d'hôpital, complètement amnésique, et qu'elle croise le regard noir d'A...