Alex
Je me lève lentement. Je ne voudrais pas la réveiller, elle a l'air si fatiguée. J'ouvre la porte sans faire de bruit et je fais quelques pas mal assurés vers "la" chambre, emmenant mon courage avec moi. Je m'arrête devant la porte restée ouverte.
Merde ! Avant ces trois derniers jours, je n'avais jamais remis les pieds ici.
Les bras croisés contre ma poitrine, j'avance timidement dans la pièce, jetant quelques coups d'œil autour de moi. Ma gorge se serre à nouveau. J'attrape un ours en peluche sur le lit et je le renifle comme pour me souvenir de son odeur. Je hausse les épaules en le reposant. Je me sens soudain si vulnérable comme si cette chambre avait le pouvoir d'annihiler toute forme de virilité. Je respire un grand coup quand je sens des bras se refermer autour de mon ventre.
— Je crois qu'il est temps d'enterrer le passé et d'aller de l'avant, murmure Savannah contre mon épaule avant d'y déposer un baiser.
Je me retourne pour l'enlacer, en essayant de regagner le peu de virilité qu'il me reste. Je plonge dans ce regard noisette remplit de détermination, qui m'avait tant manqué. Elle passe ses bras autour de mon cou en regardant à droite puis à gauche :
— Tu ne penses pas qu'on devrait mettre toutes ses affaires de côté, pour l'instant ? commence-t-elle timidement. Il y a tant de souvenirs dans cette chambre.
Je suis son regard, une boule au ventre. Je sais qu'elle a raison, qu'il ne sert à rien de garder sous nos yeux, tout ce qui nous fait douloureusement penser à lui.
Il sera toujours dans notre cœur et c'est ce qui compte, non ?
Je hoche la tête alors que nos regards se croisent mais je suis incapable de sortir le moindre mot, ma gorge me fait mal. Elle comprend ce que je ressens et sa main caresse lentement ma joue :
— Peut-être qu'un jour, cette chambre accueillera un autre petit Drumont, prononce-t-elle d'une voix pleine de promesses en retroussant le nez.
Mon cœur bondit dans ma poitrine et je ne peux retenir ce sourire débile qui naît sur mes lèvres.
Être de nouveau père ?
J'en ai rêvé des dizaines , des centaines de fois mais Savannah n'était pas prête à remplacer Paul. L'idée qu'un autre enfant prenne la place de son fils dans son cœur, lui était presque intolérable. De toute façon, tout allait si mal entre nous que ça ne pouvait arriver.
Nous faisions chambre à part depuis des mois.
Alors, le simple fait qu'elle envisage à nouveau une grossesse me rend heureux, à un point que vous ne pouvez imaginer.
— Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de ma femme ? je plaisante.
Elle rit et, ce son à mes oreilles est plus précieux que n'importe quoi. Il prouve qu'elle est vivante, qu'elle est de nouveau heureuse, qu'elle se projette enfin dans l'avenir.
— On pourrait peut-être commencer tout de suite ? propose-t-elle en promenant son doigt sur mon torse.
L'intérieur de mon short se tend sous l'effet de sa requête. Je regarde autour de moi en grimaçant :
— Il nous faudrait quelques cartons, j'affirme en jetant un œil vers elle, un sourire amusé sur les lèvres.
Elle penche lentement la tête sur le côté, croyant que je n'avais pas saisis sa proposition et me regarde d'un air surprit. Je me mets à rire tout en la soulevant de terre ce qui lui fait pousser un petit cri puis son rire envahit à nouveau à mes oreilles. Je sors de la pièce, les jambes de Savannah autour de mes hanches, ses seins collés contre mon torse. Je referme bruyamment la porte de notre chambre à l'aide de mon pied. Elle rit encore mais déjà, ses dents mordent délicieusement sa lèvre tandis que je la dépose sur notre lit.
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la mémoire ensevelie
RomantikLa vie, Savannah s'en moque ! Elle a le cœur meurtrît alors elle se joue d'elle, la défie, la met en péril à chaque fois qu'elle le peut. Quand elle se réveille dans une chambre d'hôpital, complètement amnésique, et qu'elle croise le regard noir d'A...