Chapitre 30

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Savannah

Nous avons passé les deux derniers jours, blottis dans les bras l'un de l'autre, nous enivrant encore et encore de nos corps. Nous ne quittions le lit que pour manger et prendre une douche rapide. Mais nous étions pressés de nous retrouver sous les draps. Nous avons retrouvés notre alchimie, notre passion, notre complicité.

Nous avons fait abstraction de ce passé douloureux qui nous suivait comme notre ombre !

Mais je dois retourner là-bas, dans cette ville remplit de souvenirs car j'ai pris des résolutions et je dois les tenir. Certaines ne m'enchantent pas, d'autres si, mais elles sont toutes nécessaires à mon bien-être et au salut de mon esprit.


La première de mes résolutions est ma préférée car elle concerne Vanessa. J'attends depuis dix minutes sur le parking de l'immeuble où elle travaille, mes doigts tapotant nerveusement le volant. Plus les minutes s'égrainent, plus mon envie de la confondre augmente. Je la vois enfin, sortir négligemment par la porte en verre, perchée sur ses talons aiguilles, sa robe rouge moulant ses formes généreuses. Je sors de la voiture tandis qu'elle s'approche du parking. Elle stoppe net en me voyant, un air surpris sur le visage qui, bientôt fait place à une grimace, ses yeux se plissant légèrement. Je m'approche vaillamment, je n'ai pas peur d'elle.

Je l'ai déjà giflée et rien ne m'empêchera de recommencer, s'il le faut !

Elle  rejette ses cheveux derrière les épaules, croise ses bras contre sa poitrine puis relève le menton en signe de défit :

— Savannah ! lance-t-elle en me dévisageant ouvertement. Je ne pensais pas vous revoir de sitôt par ici !

Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines et l'idée de lui flanquer ma main dans la figure me traverse déjà l'esprit mais je respire calmement en affichant un large sourire sur les lèvres :

— Je suis du genre tenace lorsqu'il s'agit de quelque chose qui m'appartient ! j'affirme d'un ton fermé en retroussant le nez.

Elle ne se démonte pas et s'avance de quelques pas, de sorte qu'elle est en face de moi. Elle se penche en avant, son visage s'approche dangereusement du mien :

— Qu'est-ce que vous comptez faire ? Me frapper encore une fois ?

Ses yeux maquillés avec outrance me transpercent mais je ne perds pas mon sang-froid, enfin, par encore :

— Je ne voudrais pas me salir les mains, Vanessa !je réponds en la toisant d'un air ironique.

Elle est piquée, son sourire se transforme en rictus et je savoure cet instant en lui lançant mon plus beau sourire :

— Je suis simplement venue vous dire merci !

Elle se redresse, les yeux agrandis par ce qu'elle vient d'entendre, ses lèvres rouge sang se pincent légèrement. Je décide de ne pas lui laisser le temps de réfléchir à une répartie cinglante et je lance le deuxième round :

— Grâce à vous, mon mari vient de me prouver qu'il m'aime plus que tout ! je commence en soupirant d'aise. Non seulement, il est venu me chercher mais il a quitté son travail pour se consacrer entièrement à moi, enfin, à nous !

Je baisse ma tête tandis que je pose ma main sur mon ventre en souriant. Quand je la relève, le visage de Vanessa est devenu livide, sa bouche est entrouverte de stupeur laissant sa mâchoire tombante. Je me réjouis intérieurement en la voyant si vulnérable et à court de mots. Alors, je continue sur ma lancée, heureuse de sa réaction :

la mémoire ensevelie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant