☽ chapitre sept

154 8 0
                                    

A dix heures pile, je suis garée devant mon ancien immeuble parisien. Je sors de ma voiture et rejoins l'entrée puis je monte jusqu'à l'appartement de ma famille. Quelques secondes après avoir sonné, la porte s'ouvre sur Camille qui se trouve toujours en pyjama et des pantoufles rose fuchsia. Juliette se trouve derrière elle avec un sac qu'elle essaye de porter jusqu'à la porte.

Je me souviens toutes les fois où je rentrais tard, elle m'attendait sur le balcon de l'appartement, je la voyais en passant dans la rue. Peu importe la température et l'heure, elle attendait que je rentre, même lorsque nous ne nous parlions plus. Je rentrais souvent tard à cause de mes services ou parce que j'allais à des soirées et m'arrangeais pour rester chez mes amis le plus tard possible.

Je reviens à moi lorsqu'elle me salue. Je fais de même et j'attends que Juliette arrive à moi. Camille s'approche de moi pour me tendre le sac de ma petite sœur. Je le prends puis elle se baisse pour prendre sa fille dans ses bras. Vincent apparaît ensuite à travers la porte, il me fait un signe de main pour me saluer que je lui rends. Juliette embrasse également son père puis me rejoint. Après un dernier au revoir, nous prenons les escaliers et arrivons au parking.

Aujourd'hui nous sommes lundi et je pars pendant quelques jours chez ma famille. D'abord nous allons chez ma tante Monica qui habite à mi-chemin de chez mes grands-parents. Nous allons ensuite chez eux pour le restant de ses petites vacances. Je suis vraiment heureuse de passer quelques jours avec ma famille. Pendant cette période difficile, je ne voulais voir personne et encore moins ces personnes qui se disaient « être de ma famille », ils ont quand même été avec moi durant cette période et je ne les remercierai jamais assez pour ça.

Après un peu plus de quatre heures de route ainsi que beaucoup de « on arrive quand » de la part de Juliette, nous sommes arrivées à la maison de ma tante. Celle-ci nous accueille avec un grand sourire. Nous descendons et je vais l'embrasser en la prenant dans mes bras. Cela fait quelques mois que nous ne nous sommes pas vues.

Elle nous aide avec nos affaires et nous rentrons dans la maison. Je laisse Juliette avec notre tante tandis que je monte à l'étage. Je me dirige vers la troisième porte à gauche, là où je connais par cœur cette pièce, pour y avoir passé tant de soirées allongée sur le lit à le regarder jouer. J'ouvre en grand la porte et dis :

– Salut mon cousin préféré !

Austin lève les yeux de sa console et regarde en direction de la porte d'entrée. Dès qu'il me voit, ses yeux s'agrandissent et il lâche sa manette pour venir me prendre dans ses bras. La manière dont il me sert dans ses bras montre à quel point je lui ai manqué.

– Qu'est-ce que tu fais là ?

– Je vais chez les grands-parents, je passe voir mon cousin, je souris.

– Tu m'as trop manqué, il me dit en me serrant encore plus.

Nous restons quelques instants tous les deux puis nous décidons de descendre dans le salon. Il prend ma petite sœur dans ses bras tandis que j'embrasse mon oncle et mon deuxième cousin, Lylian.

– On peut manger ? demande Juliette dans les bras d'Austin.

Nous allons dans la cuisine. Il est dix-huit heures passées alors nous commençons à préparer à manger : des pizzas faites maisons. Pendant toute la préparation des pizzas, Austin ne fait que m'embêter, il me met de la farine sur le nez, le front et même dans les cheveux. Juliette fait la même chose à notre autre cousin, ce qui nous fait bien rire.

Aussi loin que je me souvienne nous avons toujours été proche, Austin et moi. Nous avons tous les deux le même âge et sommes nés le même mois. Lors des vacances, nous étions toujours ensemble – ce qui est plutôt normal comme nous étions les deux seuls enfants jusqu'à nos cinq ans. Toutes les conneries que j'ai faites c'est avec lui et personne d'autre. Mais depuis que j'ai su la vérité, je me suis éloignée de ma famille si bien que je ne lui ai plus parlé pendant un moment. Ce n'était pas contre lui – au contraire – j'avais juste besoin de prendre du recule. Je suis revenue lui parler il y a quelques temps et je n'ai pas eu besoin de me justifier, il a compris et n'a posé aucune question.

Nouveaux DépartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant