☽ chapitre vingt-quatre

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No sé, je réponds, agacée.

Si, sabe, il insiste.

J'entre au restaurant. Je dis bonjour avec un signe de main à mes collègues qui sont au bar puis rentre dans la salle de pause. Je pose mon sac dans mon casier.

No le sé, punto, je m'énerve. Pregúntale a tu madre.

Pero...

Arréglate. Adiós, je finis en raccrochant.

Je repose mon téléphone dans mon sac et commence à me changer. 

Qu'il est stupide. Même à mille kilomètres, il m'énerve ce con.

Merdia, je grogne en faisant tomber mon haut au sol.

– Tu as l'air énervée, lance quelqu'un derrière d'un ton un peu rieur.

Je me retourne et découvre Jérémy sur son téléphone qui est assis sur la table. Je ne l'avais même pas vu. 

– Désolée, c'était mon cousin.

– Qu'est-ce qu'il avait pour t'énerver autant ?

– Il me demandait où était son pull. Je devais le savoir parce que j'étais la dernière à l'avoir porté. Il y a un an, je souffle.

– Je vois, il rit un peu.

Je finis de mettre mon tablier et quand je me retourne je vois Jérémy qui s'approche de moi. Il me fait la bise et cela me redonne le sourire. J'oublie mon cousin.

Je ne pensais pas qu'il me reparlerait de sitôt. Mais je suis contente qu'il le fasse, je ne veux pas qu'on ne se reparle plus.

Nous allons ensuite en salle. Je rejoins une collègue au bar et lui va prendre les commandes en cuisine.

*

Il y a quelques minutes j'ai reçu un message de Sarah m'indiquant qu'elle devrait arriver. 

Nous avons décidé de nous voir une dernière fois avant le bac. Elle aura beaucoup à réviser et moi aussi alors c'était le moment parfait pour nous voir. 

J'attends donc au bar en compagnie de Jérémy. Il n'y a pas beaucoup de monde alors nous nous accordons une pause. 

– Je ne comprends pas comment on peut être aussi con, dit-il en me montrant une image.

Je regarde l'image mais je suis interrompu par la sonnette de la porte qui retentit quand un client entre. Nathan et Sarah sont là. Je souris automatiquement. Je me relève et fais le tour du bar pour aller les accueillir. 

– T'as une sœur jumelle ? demande Jérémy surpris.

– Faut croire que oui, je dis en haussant les épaules.

Je m'avance ensuite jusqu'à ma famille. Je prends Sarah dans mes bras et fais la bise à Nathan. Je les installe au bar et leur sers une boisson. Jérémy n'est plus là, il a dû aller servir des clients.

Nous sommes restés pratiquement une heure à parler tous les deux. Nous avons parlé comme avant : de tout et de rien. Ni lui ni moi n'avons discuté de notre baiser, ni même de Gabriel. Nous avons fait comme si de rien n'était  et cela m'a fait du bien. Je sais maintenant qu'il n'y a aucune ambiguïté entre nous.

– Devine quoi ? dit Sarah.

– T'as un copain ? je demande.

– Non, malheureusement personne ne veut de moi, elle dit soudain triste mais se reprend en disant : Nathan à enfin trouvé un appartement.

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