Nouveaux Départs

☽ chapitre vingt-trois

Le lundi suivant nous entamons notre dernière semaine de cours en étant des lycéens. Quelques profs ont décidé aujourd'hui que comme nous avons terminé le programme, ils ne viennent plus en cours. Nous avons donc plein d'heures de permanence.

Ce matin, après avoir passé une heure en SVT, nous avons cinq heures de trous. Héléna, qui habite à côté, nous a proposé, à Coralie et moi, de venir chez elle. Nous avons accepté et nous voilà dans son canapé à regarder un film avec une tasse de thé à la main. 

– J'ai tellement hâte de finir le lycée, rétorque Héléna après que le film soit fini. Dans trois semaines tout ça, c'est fini, vous vous rendez compte ?

– Je pourrais plus voir vos sales tronches tous les jours, rit Coralie, ça c'est cool.

Héléna attrape un coussin et le balance de toutes ses forces sur son amie. Celle-ci fait semblant d'être choquée de ce geste puis nous rions. Héléna reprend :

– Tu as raison, au moins on aura plus à voir Orlane, Naëlle, Vanessa et Flavie.

– Dans trois semaines, se réjouit Coralie.

– Pourquoi ? je demande.

– J'en peux plus d'elles, souffle Héléna. J'ai pas l'habitude de critiquer les gens, mais vraiment : elles sont insupportables. Elles font que faire des remarques sur tout. Elles se croient supérieures tout le temps, alors qu'elles ne le sont pas du tout. Elles font tout pour avoir l'attention sur elles.

– T'as vu la dernière fois Vanessa ? Je suis sûre qu'elle a fait exprès de rentrer dans Julien et de jouer à la victime pour se rapprocher de lui. Elle faisait pitié, renchérit Coralie.

– J'avais envie de lui renverser mon plateau dessus !

C'est vrai que j'ai remarqué que depuis quelques semaines Héléna et Coralie font tout pour ne pas passé de temps avec elles. Quand nous sommes en groupe, elles sont toujours toutes les deux à part : en bout de table à la cantine, sur un banc à part quand nous sommes au parc... En cours, je les aperçois se lancer des regards désespérés quand l'une d'elle prend la parole. Elles m'insupportent aussi, mais je fais comme si je n'avais rien vu. Quand elles me font des remarques, je les remballe, depuis elles n'osent presque plus m'en faire. 

– Je suis pressée de passé le bac, souffle Héléna. On rentre dans la vie active après.

– On pourra enfin faire quelque chose qui nous plaît.

– Oui, à dieu toutes les matières inutiles.

Nous continuons ensuite à parler toutes les trois de nos futures études. Coralie veut devenir pharmacienne tandis que Héléna veut travailler en tant qu'infirmière. 

Quand c'est l'heure de manger, nous rejoignons la cuisine pour se préparer un repas. Nous faisons des pâtes carbonara. Mais après avoir renversé la moitié des pâtes par terre, fait cramer les lardons et avons versé de la crème fraîche périmée dans la préparation, nous avons fini. Je suis contente de savoir que je ne suis pas la seule mauvaise cuisinière qui existe, j'ai trouvé pire que moi. 

Finalement, même après toutes nos aventures, le repas est comestible. Ce n'est pas un repas d'exception mais c'est pas mal. Nous n'allons quand même pas ouvrir un restaurant toutes les trois.

Nous jouons ensuite à un jeu de société pour passé le temps puis nous retournons en cours pour les dernières heures de la journée. 

L'ambiance de fin de cours n'est pas du tout la même que les années précédentes. Aujourd'hui nous devons surtout pas nous relâcher en vue des épreuves qui arrivent à grand pas. Alors que l'an dernière, même si nous avions l'épreuve de français on travaillait moins pendant les dernières semaines dans certaines matières. Je me souviens qu'on sortait très souvent l'an dernier avec mes amis même si nous avions des épreuves le lendemain. J'avais eu la chance d'avoir eu un bon prof de français, qui nous avait très bien préparé aux épreuves. Nous avions dû faire au moins vingt contrôles type-bac pour l'écrit et il nous avait fait apprendre au fur et à mesure nos textes pour ne pas qu'on les apprenne tous à la dernière minutes – ce qui aurait sûrement été le cas pour moi.