☽ chapitre huit

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A dix-huit heures, je gare ma voiture dans la cour de la maison de mes grands-parents. J'ai à peine le temps de sortir de ma voiture que ma grand-mère accoure dans mes bras.

– Dieu soit loué, tu es arrivée seine et sauve, elle dit en me serrant fort dans ses bras.

– Je sais conduire Mamie, je lui dis en riant.

– Tu n'as pas dix-huit ans, je ne sais pas comment Vincent et Camille font pour ne rien dire.

– Mamie, j'ai mon permis, je te rappelle.

– Laisse tomber, tu sais comment elle est, intervient mon grand-père en me prenant dans ses bras.

Ma grand-mère secoue la tête en levant les yeux au ciel puis va ouvrir la porte de derrière pour réveiller sa seconde petite fille qui s'est endormie tout à l'heure, épuisé par le trajet.

A chaque fois que je les vois et que je conduis toute seule ma grand-mère me fait la morale. Je la comprends, elle a peur qu'il m'arrive quelque chose mais je suis prudente.

A mes quinze ans, j'ai tout de suite voulu commencer le code, un mois plus tard je l'ai eu avec une seule faute. J'ai commencé mes heures de conduite puis la conduite accompagné. A mes dix-sept ans et demi, j'ai passé mon permis et je l'ai eu. Je n'ai pas le droit de conduire seule comme je ne suis pas encre majeure, mais Camille et Vincent n'ont rien dit quand j'ai commencé à conduire seule. En même temps ils m'ont offert ma voiture et quand cela est arrivé, je ne voulais plus dépendre d'eux. Au début ils n'étaient pas très d'accord mais ils n'ont pas vraiment eu le choix et m'ont laissé faire.

Juliette se réveille doucement et descend de la voiture en se faisant porter par mon grand-père pour rentrer dans la maison. Ma Mamie m'aide avec les valises et nous leur emboîtons le pas. Je range nos affaires dans le placard où mes grands-parents nous ont fait de la place puis je rejoins ma famille dans le salon. Mon grand-père essaye d'expliquer un jeu à Juliette mais celle-ci n'a pas vraiment l'air de comprendre vu comment ses sourcils sont froncés et son regard fixé sur la table.

– Tu viens m'aider à faire à manger ? me demande ma grand-mère.

– J'arrive, je lui dis en souriant.

Je fais un rapide bisou sur le front de ma sœur et rejoins la cuisine. Je sors les ingrédients qu'il faut pour faire une quiche puis commence à appliquer la pâte dans le plat.

– Il est bien ton nouveau lycée ?

– Ça fait que à peine une semaine que j'y suis, mais c'est cool. Je traîne avec des personnes assez sympas.

– Des garçons ? me taquine-t-elle.

– Oui, il y a des garçons, je lui dis en riant.

– Et côté amour ?

– Le néant, je lui réponds en mentant un peu.

– Tu as le temps de trouver le bon, ne t'en fais pas.

Elle me sourit et nous finissons de faire le repas. Nous continuons à parler ensuite de tout et de rien en surveillant la cuisson.

J'adore les moments comme celui-ci avec ma grand-mère. Quand j'étais petite, je me souviens que j'en avais marre de les voir, ce n'est pas que je les aimais pas, au contraire. Mais je préférais faire des sorties avec des amis plutôt que de passer une après-midi avec eux à faire des jeux de société. C'est en grandissant que j'ai pris conscience qu'ils pouvaient partir du jour au lendemain, c'est pour cela que j'essaye de les appeler souvent au téléphone et de les voir quand j'en ai l'occasion.

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