Part XXXIII

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Quand tout bascule dans notre vie, on se pose des questions et on est prêt à tout pour que les choses redeviennent comme avant. C'était mon seul souci dans le moment. Dégouté de tout, je n'étais plus dans tous mes états.

Je me présentai au travail le lendemain matin, les pensées dessus et la tension toujours en hausse. En retard, je n'avais pas remarqué l'heure. J'évitais les questions et j'avançais avec des pas de détresses.

_ Frangin, qu'est-ce qui se passe? Florent s'approcha de moi, une tasse de thé à la main. Moi aussi j'en avais besoin pour me remonter le moral. Les forts sont ceux qui arrivent à garder le sourire quelques soient l'ampleur de leur situation. Mais dans cette situation, j'en étais incapable. J'avais peur.

_ Rien l'ami, juste un peu de fatigue mais ça va. Répondis-je avec une voix calme et un soupire à la fin. J'étais aussi débile que cela? Jusqu'au point de faire pitié ? Dis-je silencieusement.

Si seulement je pouvais lui parler, il pourrait me trouver une solution. Mais impossible.

_ Oui je l'ai remarqué mais je ne parlais pas de ça. Mais puisque tu l'as dit, prends un bon café, ça va te détendre. Me conseilla-t-il. Le café pouvait me détendre mais ne pouvait pas faire disparaître mes problèmes. Mais s'il ne parlait pas de ça, de quoi parlait-il avec un air si sérieux ?

_ Tu parlais de quoi? J'étais impatient de savoir.

_ Ils viennent juste de finir de vider ton bureau.

_ Quoi? Comment ça? Vider mon bureau, j'étais surpris et anxieux. Qu'est-ce qu'elle me prépare ?

_ Non, tu n'étais pas au courant ? Fit Florent avec une tête.

_ Non mec, elle ne m'a rien dit. C'était le début du calvaire qu'elle me prépare? J'avais du mal à me retrouver. Je me posai mile questions dans si peu de temps.

_ Alors attends-toi à une surprise. Dit-il avec un ton incertain. Je n'ai jamais aimé les surprises, encore-moi si cela vient d'une personne qui t'a menacé. J'étais sûr que c'était une surprise de mauvais goût et j'avais peur de me rendre dans son bureau pour lui poser des questions.

Elle sortit de son bureau avec des dossiers à la main, elle me fixa et s'avança vers moi. Florent s'éloigna et j'étais debout, seul au milieu du couloir. Un nœud se forma dans ma gorge.

_ Tu te souviens de ce que je t'ai dit hier, et bien cela ne fait que commencer. Tu es viré.

_ Vous ne pouvez pas faire cela !

_ Mais je viens de le faire.

J'aurai aimé lui balancer toute notre aventure à la figure, dévoiler tout mais j'eus peur. Ma femme pourrait l'apprendre et c'était délétère pour moi.

_ Et rassure toi, tout ne fait que commencer.

Elle jeta les dossiers par terre et rentra dans son bureau. Qu'ai-je fait pour mériter tout ceci? Je n'ai juste pas été intelligent. J'ai perdu mon boulot mais j'avais encore ma famille. Autant allé passer du bon moment avec elle.

Stella la secrétaire qui sortait de son bureau à ce moment précis s'approcha de moi les yeux remplis de sympathie pour moi. Son regard me rendit encore triste.

_ Mais que se passe-t-il ? Me demanda-t-elle.

Je m'abaissai pour récupérer mes dossiers :

_ Il se passe que je suis viré.

_ Mais comme ça ? Pourquoi ? Elle m'aida à les ramasser tout en posant les questions.

_ Si seulement je pouvais répondre à cette question.

Bien sûr que je pouvais mais je ne voulais pas.

_ Je suis désolé Henri. Me dit-elle même si elle n'était la cause de mes problèmes. Elle compatissait à ma douleur. Elle me donna les dossiers que j'avais envie de déchirer.

_ Du courage mec, soit fort. Tu es doué dans ton domaine et je sais que tu trouveras vite un autre emploi. Florent me donna la force. Une force qui m'emmena à marcher jusqu'au portail. La tête lourde, et les idées en zigzag, je commençai par divaguer dans les rues à la recherche de réconfort. C'était sûrement le début de quelque chose de grand dans ma vie qui sait. Ou carrément le début de mes souffrances et ce n'était juste que la première phase. Que dire à Christine à la maison ? Que j'ai eu une relation avec ma patronne qui finit par me tomber dessus? Ou que j'ai démissionné? Et si elle me demande la raison. 

MA PATRONNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant