MA PATRONNE

Part XL

_ Je comprends Henri, vivre loin de la personne qu'on aime n'est pas un truc facile surtout quand tu as l'impression que cette personne te déteste.

_ Oui exactement, je crois qu'elle me déteste.

_ Et tu as sans doute raison parce que, excuse-moi, je ne veux pas te juger mais tu as commis une grave erreur.

_ Je le sais.

_ Accorde lui un peu de temps pour se remettre, elle t'a beau détester mais si un jour elle t'a réellement aimé, peu importe ce que tu auras fait il y aura un grain d'amour en elle pour toi. Je crois que la meilleure chose que tu puisses lui offrir maintenant, c'est le temps.

Le temps, si seulement j'en avais. J'ai peur que pendant ce "temps", elle fasse sa vie avec un autre et que je n'aurai peut-être plus jamais de chance avec elle.

_ Tu as raison mais tu vois, j'en ai marre de rester la sans rien faire. Elle me manque de jour en jour et je sens que chaque jour, elle s'éloigne de moi alors je veux jouer toutes les cartes en ma possession pour qu'elle me revienne.

La détermination fait vivre.

_ Je vois. Et tu as au moins une idée de là où elle peut être ? Me demanda Christophe. Son empathie me touche beaucoup et j'étais au moins rassuré d'avoir une personne qui me soutient dans cette situation, tout seul j'avais peur de devenir fou.

_ Elle doit sûrement être chez ses parents. Répondis-je très sûr de moi. Elle n'irait nul part que la. Ses parents vivaient dans leur propre maison. Une jolie maison à deux étages peintes en blanc et bleu et carrelées. C'était le confort chez elle. S'ils avaient refusé que je me marie à leur fille, c'est justement parce que je ne semblais pas être à la hauteur. Mon père vit dans une chambre et salon dans une cour commune et payait le louer chaque fin du mois. Il n'avait de voiture 4x4 juste une veille carrosserie qu'il qualifiait de moto, et moi je me déplaçais à pied en ce moment. Je n'étais pas du tout le prince charmant qu'ils espéraient pour leur fille. Mais puisque le cœur a ses raisons que la raison ignore, elle m'a choisi et comme un idiot j'ai trahi son amour et sa confiance. Mais ce n'est pas comme-ci j'avais le choix.

_ Non attend tu es vraiment sérieux la? S'enquit mon ami. Tu comptes te présenter dans la maison de ses parents après ce que tu as fait subir à leur fille ? Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. À ce moment, je n'évaluais pas les risques, j'étais juste prêt à tout faire pour récupérer ma femme.

_ Tu as raison mais c'est le meilleur moyen que j'ai pu trouver, je suis déterminé rien ne pourra m'en dissuader.

_ Ton intrépidité est louable. Alors tu comptes y aller dans cet état? Prépare-toi je t'accompagne.

_ Merci beaucoup mon frère.

J'eus beaucoup de mal à me relever. L'alcool m'avait cloué au sol et j'avais la tête qui tournait dans tous les sens. Je rejoignis la douche et pris un bon et long bain. Histoire de me débarrasser de l'alcool qui puait sur moi.

Dans la voiture sportive de Christophe, je pensais. J'étais stressé et mon cœur battait. Après quelques moments de courses, on était arrivé, Christophe descendit en premier et je lui emboîtai le pas. On était devant le portail et le doute, la peur et l'hésitation se sont installés en moi.

_ Tu es sûr d'y aller ? Une question qui me fit beaucoup penser. J'avais toujours le choix entre partir et appuyer sur la sonnerie blanche qui n'attendait que mon index. Si je partais, je perdais peut-être une chance et si j'appuyais, je ferai sûrement face à la rage et la colère de ses parents, surtout son père. Tout a un prix.

Christophe remarquant mon doute passa devant :

_ Moi ils n'ont rien contre moi alors je peux la faire sortir. Il avança son doigt pour appuyer.

_ Non attend. Dis-je très stressé.

_ Quoi? Tu as peur? Après un long moment de silence, je lui répondis:

_ Vas-y. Son index toucha la sonnerie et je le senti sonner. Personne ne venait, l'attente me stressais encore plus, une boule se formait dans mon ventre et un nœud dans ma gorge.

Quelques secondes après, j'entendis les pas d'une personne arrivée.