Owen était rapidement arrivé. Il m'avais fait monter et nous nous étions directement rendu chez lui. Une fois arrivée, il me fit un thé et on s'installa dans son canapé. Il me regarda un long instant, puis, ne tenant plus, engagea la conversation.
- Alors ? Tu as le même regard que lorsque tu as fais une connerie ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Je... je...
- Tu ? tu ?
- Owen je ne sais pas ! Tout s'est passé si vite !
- Expliques moi tout Anne !
- Bon et bien, je suis rentrée dans le bureau de la vipère. Tu vois le bureau où il m'étais interdit d'aller ?
- Oui je vois, mais bon, ça ne m'étonne pas de toi.
- Enfin bref, elle était là, je ne sais pas depuis quand mais elle nous observais...
- Et donc ?
- Et bien, Gina est partie me laissant seule avec la Vipère. Nous avons quelque peu discuté, puis elle m'a dit que je l'intriguais
- Attends ! Ta patronne t'a dit que tu l'intriguais ? Et ça ne te fait pas, je ne sais pas, quelque chose comme... rougir ?
- Non, à vrai dire, je ne l'ai pas pris dans le sens que tu penses
- Et bien, continues !
- Ok, ok. Alors, nous allions dans l'ascenseur puis je ne sais pas ce qu'il s'est passé, sûrement un problème technique. Mais la machine a fortement tremblé et j'ai trébuché sur mon propre pied
- Comme toujours, tu ne sais pas tenir sur tes jambes !
Owen parti dans un fou rire incontrôlable, il ne cessait de m'imaginer tomber. Je lui donna une bonne tape sur la tête et celui-ci tenta de reprendre ses esprits.
- Désolé, poursuis...
- En tombant, j'ai voulu me rattraper et je ainsi agrippé le bras de Mme Cohen, qui dans un élan, tomba avec moi...
- Nooooon ! Sérieusement ? Anne, tu sais à quel point tu es maladroite ? Dit-il en rigolant
- Oui je sais... dis-je en faisant la moue boudeuse
- Bon, et apres ?
- elle était au dessus de moi et poussée par je ne sais quelle force, elle m'a embrassé....
- Anne ?
- Quoi ?
- Dis moi que tu te moques de moi ?
- Non...
- Anne... dans quel draps t'es-tu encore fourré ?
- Owen ! Je te signale que c'est elle qui m'a embrassé, pas moi !
- Je te connais, comme un frère connait sa sœur... tu as répondue à ce baiser, je me trompe ?
- Non... enfin si... je ne sais pas ! Owen, je ne comprend rien à ce qu'il arrive, elle est tellement frustrante !
- C'est à dire ?
- Elle avait écrit sur un papier que le jeu avait commencé... lorsque nous allions pénétrer dans son bureau, j'avais trouvé la note. Je l'ai gardé. Tiens, regardes !
Owen saisit le papier et commença à lire. Je regardais son regard. C'était celui qu'il faisait quand il faisait agir son sens logique. Il releva la tête après quelques minutes qui me parurent des heures. Il reprit:
- Tu crois que ce jeu dont elle parle, consiste à te rendre folle d'elle ?
- Quoi ? Non... enfin à vrai dire, je l'ignore ! Elle parle de jeu et comme par hasard, elle était la et dans l'ascenseur elle m'embrasse...
- Si tu veux mon avis, ça fait parti de ses règles. Faire en sorte de te rendre totalement dépendante, et la suite, seule elle a la clé !
- Owen, tu connais ma fragilité émotionnelle, si elle fait ça, ça peut très vite mal tourner...
- Je sais Anne, je sais. Mais je suis la, je vais veiller sur toi, je te le promet !
- Merci Owen
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Le lendemain, j'attendais Gina, elle devait venir me chercher. Soudain, je reçu un message, elle me prévenait qu'elle était en bas. Je salua donc Owen et descendis rejoindre mon amie. J'entra dans sa voiture et sur le chemin, lui expliqua la discussion que j'avais eu avec mon meilleur ami. On savait toutes les deux que ce qu'il s'était passé n'était pas anodin. Mais la tension trônait dans toute la voiture.
- Du coup, tu vas réagir comment avec elle ? Après tout, elle t'a... embrassé !
- Ne fais pas cette tête, je ne savais pas ce qu'elle allait faire
- Anna, tu y a répondue !
- Je sais ! Je suis au courant ! Dis-je en levant la voix
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?! On dirait que tu le fais exprès ou que tu t'amuses à faire semblant de ne pas comprendre !
- Je te demande pardon ?! Arrête la voiture ! Je sentais la colère augmenter, ma jugulaire gonflait fortement.
- Quoi ?
- Angie, arrêtes la voiture !
- Mais ?
- Je t'ai dis d'arrêter cette putain de voiture !
Elle frena un bon coup et sans dire un mot de plus, je pris mes affaires et partie, claquant la portière derrière moi. Je marchais dans les rues, perdue dans mes pensées, je ne contrôlais plus mon esprit et encore une fois, il divaguait. Quand ça m'arrivais, en France, ma maman était là pour me calmer, mais là, personne... les larmes commencèrent à couler sur mes joues, le froid du vent faisant brûler ma peau.
Je pleurais sans savoir m'arrêter, marchant jusqu'à arriver dans une ruelle abandonnée de toute personne. Je m'écroula au bout de quelques instants au sol. Prise de violente pulsion, je chercha mon sac avec mon carnet mais je me souvint l'avoir oublié chez Owen. Alors, je me releva et me tourna entièrement vers le mur. Dans un élan où je perdis totalement le contrôle, j'enchaînais les coups. Mes points se rendaient à sang et la douleur me torturait mais je n'arrivais pas à me calmer. Je tapais... encore et encore, même la souffrance n'arrêtait rien.
Je revoyais défiler les sourires, ceux de ma mère, je le revoyais me guérir, m'aider, me soutenir... mais je revoyais surtout ce qui me consumait depuis tant d'années. Alors, je frappa encore plus fort. La peau de mes points s'arrachait et le sang affluait, rien qu'à la vue de celui-ci, un sourire se présenta à la commissure de mes lèvres et les larmes coulèrent de plus bel.
Soudain, je sentie une main me tirer en arrière et me faire pivoter. Je n'ouvris pas les yeux, j'en étais incapable. Pourtant, un main me remit une mèche derrière mon oreille et me serra contre elle. Je sentie un parfum familier, un parfum que j'aurais reconnu entre mille, un parfum que j'avais sentie toute mon enfance... lorsque mes paupières se soulevèrent enfin, je la vis... Ma mère était là, à me regarder...
- Mia figlia... (ma fille)
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Voila un chapitre plus sombre, je voulais vous faire découvrir un autre aspect d'Anastasia. Dites moi ce que vous en pensez. J'ai hésité avant de poster celui-ci étant donné la noirceur de qu'il transmet. Mais voilà, par la suite, vous allez découvrir Anastasia plus en profondeur. Je vous sors le prochain demain 😘
En attendant, j'espère qu'il vous aura plus, Besous !
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Une patronne d'enfer
RomanceAnastasia Neron est passionnée par la littérature. Son désir le plus cher était de faire partie d'une grande maison d'édition qui lui permettrait de pouvoir se plaire le plus possible dans son boulot. le seul problème est cette femme Stella Cohen...