Retour d'un fantôme

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Plus les jours passaient, plus mes soupçons grandissaient. J'avais appelé Owen pour lui faire-part de ce que j'avais trouvé. Celui-ci en fit lui-même part à Angie qui cria à tue-tête qu'il fallait le faire venir.

D'ailleurs, nous étions désormais le mardi. Plus précisément le matin. Lio devait venir dans l'après-midi, et même si je ne laissais rien paraître; j'étais réellement stressée.

Les heures défilaient et mon cœur augmentait de plus en plus de cadence. A tel point, que je cru qu'il allait sortir de ma poitrine et prendre la poudre d'escampette. Heureusement pour moi, ce ne fût pas le cas.

Perdue dans mes pensées, je sursautai lorsque la porte s'ouvrit violemment. Ce fût Angie qui se présenta face à moi avec un sourire plaqué sur son visage.

- Salut Anna !

- Salut Angie.

- Toi, tu es terrifiée.

- J'ai de bonnes raisons, non ?

- C'est-à-dire ?

- Imagine Stella le reconnait, comment tu crois qu'elle va réagir ? Elle va peut-être m'égorger, ou pire, me quitter !

- Attends... tu trouves que c'est pire de te faire quitter plutôt qu'égorger ?

- Bah oui. Pourquoi ?

- Après tu viens dire que c'est moi qui débloque...

- Bref, je trouve ça normal de stresser. Tu ne serait pas dans le même état que moi à ma place ?

- Techniquement, nous sommes dans le même bateau.

- Mais les conséquences seront différentes.

- Exact. Mais soit P-O-S-I-T-I-V-E !

- Facile à dire...

- Et facile à faire si tu arrête de te mettre la pression. Je te signale que tu ne joue pas ta vie.

- Ça tu n'en sais rien. Si elle taille de la pierre, elle pourrait très bien me tailler le corps.

- Non mais il faut vraiment que tu arrêtes les films toi. Je crois que tu fais de la paranoïa. Sache que tout le monde n'est pas un tueur en série attendant que quelqu'un commette un erreur pour le tuer après.

- Tu serais étonnée...

- Tu veux que je t'apporte un fusil à pompe ? Au cas où des zombie viendrait prendre possession des lieux. Dit-elle en riant.

- C'est ça, moque toi ! On verra bien ta tête lorsque je serais enterrée vivante à six pieds sous terre !

- Non attends, tu es sérieuse ?

- Bien sûr que je suis sérieuse !

Angie me regarda un long moment puis éclata de rire. Elle ria tellement que des larmes coulèrent à flot. Je commençais à me frustrer de plus en plus quand quelqu'un entra à son tour dans mon bureau.

- Angie, Anne.

- Salut Stella. Dis-je gênée.

Angie tentait tant bien que mal de se contenir mais c'était peine perdue. Il lui était impossible de se calmer et les larmes continuaient de couler.

- Excusez... moi... je vais... aller au toilettes....

Sur ces paroles, elle quitta mon bureau et disparue dans le couloir. Quant à Stella, elle me dévisagea avant de parler.

- Pourquoi rit-elle ainsi ?

- Va savoir.... Je peux t'aider ?

- Oui. On m'a dit que tu avais un rendez-vous toute à l'heure. De quoi s'agit-il ?

- Oh, ça... rien de spécial. Juste un vieil ami qui vient me rendre visite. Il est de passage. Dis-je en souriant de malaise.

- Si tu le dis. Si jamais, je serai dans mon bureau. N'hésite pas à venir un peu près de moi. Je sais que je t'ai un peu ignoré mais ça ne veut pas dire que je ne veux plus de toi...

- Je sais ne t'en fais pas. Tu étais simplement à cran, je comprends. 

Elle me sourit un peu pensive puis quitta la pièce. Lorsque je fus sûre qu'elle ne m'entende pas, je souffla pour relâcher le plus possible la pression.

Je passai le reste de la journée à réfléchir, me perdre dans mes pensées et me mettre à trembler. Quand enfin l'horloge afficha quinze heure, mon cœur loupa plusieurs battements.

- Mais merde... pourquoi suis-je autant paniqué ?

A peine quelques secondes après avoir prononcé ces paroles, quelqu'un toqua. D'une voix peu sûre, j'autorisai la personne à entrer. Je ne fus pas surprise de voir que c'était Lio.

- Bonjour Anna.

- Salut Lio. Je t'en prie, assieds-toi.

- Merci beaucoup.

- Alors, tu as de nouvelles pistes ?

- Oui, j'ai découvert qu'il avait acheté une maison en Espagne. Il faut que je creuse mais ça a l'air de porter ses fruits pour le moment. Répondit-il en souriant.

- Lio... je sais que nous ne nous connaissons pas beaucoup, mais tu as des frères et sœurs ?

- Je... euh... Mais quel est le rapport avec l'enquête ?

- Rien. J'aimerais juste apprendre à te connaître.

- Ah, et bien non. Je n'en ai pas.

- Tu es fils unique ?

- C'est exact. Et toi ?

- Pareil de mon côté. Cependant, j'aimerai te demander quelque chose. Quelque chose qui n'est pas facile à demander parce que je risque de détruire toutes mes chances d'aider la femme que j'aime...

- La femme que tu aimes ?

- Oui. Vois-tu, Stella et moi avons prévu de nous marier. Mais quelque chose coince...

- Vous marier ? Mais c'est super ! Je ne savais pas que cette femme était lesbienne.

- Elle est bisexuelle. Comme moi.

- Oh je vois. Répondit-il pensif. Euh... donc, qu'est-ce qui coince ?

- Stella aimerait voir son grand frère à son mariage. Elle m'a fait part de sa douleur de célébrer un tel événement sans lui. Je sais que je t'en demande beaucoup mais... tu pourrais aller plus vite ?

L'homme en face de moi sembla réfléchir un long moment et même; hésiter à dire quelque chose. Je savais que pour l'avoir, un sujet aussi personnel ne pouvait pas le laisser indifférent. De plus, s'il était bien le frère disparu que je cherchais; il ne pourrait refuser d'assister au mariage de sa petit sœur.

- Anna...

Avant qu'il ne puisse prononcer quoi que ce soit en plus, Stella ouvrit la porte.

- Chérie je pensais à....

La femme aux cheveux corbeau se figea en apercevant l'homme devant elle. Elle perdit soudain toute sa prestance; son cerveau ne semblait plus répondre et son corps semblait s'être paralysé. Toute l'assurance que j'avais l'habitude de voir venait littéralement de s'évanouir en une fraction de seconde.

- Michaël....

Une patronne d'enfer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant