J'étais complètement paralysée, oui je voulais qu'on officialise notre relation mais de là à ce qu'elle me demande de l'épouser devant tous ces gens... comment était-ce sensée réagir ? Jamais une telle situation ne m'était arrivée et elle me prenait tellement au dépourvu que je me figea... littéralement !
- Anne ?
L'emploi de ce surnom me fit revenir à la réalité. Je fis des aller-retour entre ses yeux et le bijoux somptueux qu'elle me présentait. J'inspira un bon coup et dans un souffle, répondis, incertaine :
- Oui... oui je le veux !
Je vis un sourire naître sur la commissure de ses lèvres puis venir illuminer tout sur tout son visage. Elle m'embrassa et me mit la bague. Autour de nous des applaudissements retentissaient me faisant sortir de cette trans dans laquelle ce moment m'avait plongé.
- Je ferme le bureau pour cette fin d'après-midi ! Vous êtes tous libérés plus tôt ! Lança t'elle dans un sourire.
Tous acclamèrent cette nouvelle qu'ils comparaient à un don du ciel. Il ne fallut qu'une trentaine de minutes pour que l'établissement retrouve un calme ambiant. Lorsque je fus assurée que Stella et moi étions bien seules, je lui demanda de venir avec moi dans mon bureau.
Une fois arrivées, nous nous installions et je la regarda avec incompréhension.
- C'était quoi ça ?
- Je te demande pardon ?
- Ça ! Ce qu'il s'est passé dans le hall !
- Et bien tu voulais officialiser notre relation alors j'ai pensé que...
- Que quoi ? La coupais-je sentant la colère monter.
- Et bien je t'aime et notre relation est plutôt solide alors...
- Mais tu es complètement dingue ! Stella, je suis MA-LA-DE !
- Et alors ? Je suis la pour toi; je te l'ai dis...
- Tu ne comprends pas, mes crises sont plus rares mais redeviennent plus violentes de jours en jours!
Je me leva et commença à faire les cent pas dans mon bureau, la main coller sur le fron.
- Je t'ai dis que je t'aiderai à les canaliser !
- A oui ? Et comment ? Avec l'aide de notre seigneur ? Tu veux savoir ce que je crois ? Je crois que tu as fais la plus grosse erreur de ta vie en faisant cette putain de demande !
J'avais lancé ça d'un coup. Je me détestais de réagir ainsi mais je savais avec quelle difficulté Owen et ma mère avaient du supporter toutes ces crises. Je ne voulais pas qu'elle se pourrisse la vie par ma faute... c'était trop dure...
- Pourquoi n'as-tu simplement pas dis non ? Pourquoi as-tu accepté de m'épouser si c'était pour te rétracter par la suite ?! Me criait-elle presque.
- Je t'aurais humilier devant tous ces gens, tes employés !
- Tu n'as pas l'air de comprendre que j'ai pris en compte tout ce que tu m'as dis et que je suis prête à faire le chemin avec toi ! Pour le meilleur mais aussi pour le pire !
- Non ! C'est ce que tu dis maintenant mais le jour où je tenterais de te planter avec un couteau parce que je ne suis plus capable de voir ce qui est réel et ne l'est pas, crois-moi, tu réagiras autrement !
- De quoi tu parles ? Demanda t'elle surprise.
je me réinstalla sur ma chaise; inspira un bon coup puis expira lentement.
Je posa mon regard sur elle et commença mon récit qui me laissait un goût amer rien que d'y penser.- Un jour, lors d'une de mes crises, j'ai eu l'impression que tout le monde essayait d'entrer dans ma tête. J'avais l'impression qu'on voulait me faire du mal. Ma mère tentait de me calmer quand une voix dans ma tête m'a dit que c'était elle qui me voulait du mal. J'ai donc pris un couteau et ai essayé de la tuer. Je lui ai fais un plaie béante sur le bras gauche puis me suis écroulée d'épuisement. Elle a appelé un médecin et il a soigné sa plaie puis ma prescrit des médocs sensés calmer mes crises... Ma mère s'était presque battue avec lui pour ne pas m'envoyer dans un de ces centres psychiatriques.
- Anne... je l'ignorais... lança t'elle dans un murmure.
- Maintenant tu sais. Alors laisses tomber cette demande. Trouves quelqu'un d'autre... te demander d'officialiser cette relation n'était pas une bonne idée. Cette relation tout court n'était pas une bonne idée.
- Tu ne vas pas t'empêcher de vivre ou d'aimer parce que tu as ces problèmes ! Je te signale que tu restes humaine et que de gens t'aiment même si tu ne le veux pas !
- Je sais.
- Tu es égoïste quand tu parles comme ça !
- Je sais.
- Annastasia Neron, tu es la plus belle chose qui me soit arrivé depuis de longues années et je refuse de te laisser filer, qu'importe la raison !
Les larmes commençaient à me monter aux yeux. Je me sentais faible, je ne pouvais pas, ce serait gâcher sa vie et puis, c'était de l'égoïsme que de l'obliger à supporter mes crises. Non je ne pouvais pas... je l'avais déjà infligé à trop de personnes comme ça, ma mère, Owen, et même un inconnu dans la rue qui avait du me sauver la vie... c'était beaucoup trop. Dans un soupir de tristesse, je retira la bague de mon doigt et lui rendit.
- Pardonnes-moi Stella, mais il est hors de question que tu vives ça... encore désolée... vraiment...
Sur ces mots, je sortis de la pièce ne prenant même pas attention à sa réaction ni à sa voix qui se brisait derrière moi. J'entrais dans l'ascenseur et, dans le hall, éclata en sanglot. C'est sur cette douleur que je rentra chez moi, à pied.
Au fond de moi, quelque chose s'animait de nouveau. C'était reparti.... les voix se bousculèrent, je tenta de les faire partir, je criais, je pleurais les suppliant de me laisser mais rien ne faisait... j'étais bercé par le chant de sirène le plus effroyable... le plus redoutable...
Mon esprit divaguait dans un monde que je ne connaissais que trop bien, mon âme se noyant dans les flots d'une mer en agitation constante faisant couler mon navire trop rapidement et trop souvent. Mon cœur et mon cerveau ne répondait plus... contrôlés par l'irréel... ils vacillaient, guidé par une torpeur bien trop puissante pour que je ne puisse lutter...
Tout ce que je vu, c'était moi, un couteau à la main, frappant dans un miroir violemment suivis d'un rire d'effroi et de douleur. Je sombra à la suite de ceci dans un long voyage embrumé, puis, un voile noir, m'empêcha tout souvenirs...
——————————————————
Hello les petits gens, pardonnez moi cette légère absence, mais voilà un chapitre un peu plus "rentre-dedans".
Enfin, j'espère quand même qu'il vous aura plu !
PS : vos commentaires sont toujours les bienvenus.
Je vous fais de gros Besous !
VOUS LISEZ
Une patronne d'enfer
RomanceAnastasia Neron est passionnée par la littérature. Son désir le plus cher était de faire partie d'une grande maison d'édition qui lui permettrait de pouvoir se plaire le plus possible dans son boulot. le seul problème est cette femme Stella Cohen...