Espoir

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J'avais ramené Lio, ou plutôt Michaël chez moi et l'avais installé dans la chambre d'ami. Il devait être trois heure du matin, moi étant plongée dans un sommeil profond, je n'entendis pas quelqu'un entrer dans ma chambre.

Étrangement, je ressentis sa présence. J'eus du mal à immerger mais je finis par réussir. Je croisai ainsi le regard de l'homme en face de moi. Celui-ci semblait être totalement ailleurs, comme somnambule mais totalement éveillé.

Je me relevai et me mis en position assise de façon à bien de le voir. J'allumai ensuite la lampe de la table de chevet et tapotai avec mes pieds une surface où il pouvait se poser. Lorsqu'il fut enfin assit, il leva les yeux vers moi et j'y décelais une grande peine.

- Pourquoi fais-tu cela ? Demanda-t-il d'une voix lointaine.

- De quoi ?

- Pourquoi fais-tu tout ça pour nous. Pourquoi aides-tu ainsi notre famille ? Pourquoi as-tu essayé de me retrouver ?

- Parce que j'aime Stella, j'adore Malonne et que le Dovteur Fenice me faisait de la peine. Je veux les aider autant que je veux t'aider toi. Je crois que c'est surtout l'envie de vous réconcilier qui me motive.

- Pourquoi ? Notre famille a toujour été chaotique. Pourquoi vouloir tenter de régler un problème qui existe depuis tant d'années ?

- Je sais que vous êtes tous attachés les uns aux autres et je sais ce que c'est de ne plus avoir aucun repères. Vous êtes encore tous en vie et en bonne santé, alors vous devez profiter de ces moments où vous êtes ensemble.

- Anna... je ne t'ai pas tout dis...

- comment ça ?

- Ce n'est pas seulement à cause du meurtre que je suis parti...

- Ah bon...

Il hocha tristement la tête. Je ne savais plus où étaient mes certitudes mais à ce moment précis, elles n'étaient plus à mes côtés. Mon cœur avaient brusquement accéléré la cadence de ses battements et j'étais désormais à l'affût du moindre signe qu'il dégagerait pour me donner une piste sur ce qui allait suivre.

- Qu'y a-t-il en plus ?

- C'est compliqué.

- Compliqué ? Compliqué dans quel genre ?

- Compliqué dans le genre très compliqué.

- De quoi s'agit-il ?

- Et bien je... enfin, je suis... dangereux...

- De quoi parles-tu ?

- J'ai des pertes de connaissance et lorsque ça arrive, je deviens dangereux pour les gens autour de moi.

- Comment ça ?

- Je me suis déjà retrouvé au poste pour des faits de violence ou de tentative de meurtres.

- Et tu n'es jamais passé par la case prison ?

- Non, mais les hôpitaux psychiatriques oui...

- Combien de temps es-tu resté dans ce genre d'endroit ?

- Si je mets tout bout à bout, plus ou moins cinq ans. Un ans environs pour chaque internement.

- Et tu les as toujours ?

- Oui. Cependant elles sont moins fréquentes. Mais je reste tout de même dangereux pour autrui.

- Quand cela a-t-il démarré ?

- A l'âge de 12 ans si je me souviens bien.

- Et personne ne s'en ai rendu compte ?

- Non, pour ne jamais être un danger, je fermais toutes les nuits ma porte à clé et la cachais à un endroit stratégique.

- Donc, si je comprend bien, ces pertes de connaissance, n'arrivent que la nuit ?

- C'est exact.

- C'est pour ça que tu ne dors pas. Tu as peur de les avoir à nouveau cette nuit ?

- Oui... ça fait plus d'un mois que je n'en ai plus eu et je n'ai pas envie de te faire quelque chose....

- Tu sais, moi aussi je suis malade.

- Ah bon ?

- Hum hum. Acquiesçais-je. Je suis atteinte de crises psychotiques me donnant des fois des hallucinations qui me font perdre la ligne entre la réalité et le mirage. Ça peut m'arriver à N'importe quel moment, il ne suffit que d'un petit déclencheur et c'est partit.

Il me sourit, légèrement rassuré de savoir que j'ai conscience de ce que c'est de perdre le contrôle. Je voyais bien qu'il n'était pas méchant et qu'il ne voulait que le bonheur de sa famille. En voulant les protéger, il les avait malencontreusement blessés.

J'ignorais comment faire en sorte que sa famille veuille de lui mais j'étais sûre que Stella et Malonne avaient besoin de retrouver leur grand frère, disparu depuis bien trop longtemps.

Des fois, l'être humain est étrangement cruel envers les siens et le plus souvent, c'est en l'ignorant totalement qu'il l'est le plus. J'avais appris que se cacher ne faisait qu'empirer les choses et qu'il était préférable de s'ouvrir aux autres et de leur faire confiance. C'est ce qu'il manquait à Michaël, la confiance.

Je devais les aider, je devais les faire avancer et leur permettre de se retrouver de la meilleure manière qui soit. Je savais d'avance que cela n'allais pas être facile mais j'étais bien déterminée à faire le maximum.

- Tu sais, Anna, lorsque tu m'as dis que tu allais te marier avec Stella, j'ai eu quelques appréhensions. Mais désormais, je sais que tu seras capable de la rendre pleinement heureuse. Tu es le rayon de lumière qui lui manque depuis des années...

Je ne dis rien, que répondre à une telle phrases ? Je ne faisais que le devisager et attendre qu'il parle a nouveau, étant incapable de sortir le moindre son par moi-même. Pourtant, il n'en fit rien. Il resta dans le silence, se leva et quitta ma chambre, non sans un regard remplit de larme. De joie ou de tristesse, je n'aurais pu le dire.

J'éteignis la lumière, me recouchai correctement dans mon lit, fermai les yeux et inspirai longuement. Toutes mes certitudes s'envolaient et laissaient place à un espoir, l'espoir que cette famille déchirée, retrouve un semblant de stabilité.

Je savais très bien que je n'étais qu'une personne lambda, une femme comme les autres, sans supers pouvoirs, sans capacités surnaturelles mais avec un mental D'acier. J'étais passée par tellement d'événements, que mes appréhensions paraissaient lointaine et ma douleur, inexistante.

Jamais je ne me serais imaginé fiancée à une femme aussi merveilleuse, aussi proche d'un inconnu et aussi différente de celle qui était devenue ma meilleure amie. Certaines fois, le monde est bien plus compliqué que dans les récits...

Une patronne d'enfer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant