Le détective était partit depuis maintenant une heure et Angie tentait par tous les moyens de savoir pourquoi j'avais réagis de la sorte.
- Tu ne veux décidément pas laisser tomber...
- Alors là, même pas en rêve !
- Gina...
La blonde s'arrêta d'un coup sec et me dévisagea un long moment. Elle semblait avoir eu l'herbe coupé sous le pied.
- Alors c'est quelque chose de très sérieux...
- Quoi ? Comment ça ?
- Tu ne m'appelles plus Gina depuis un long, très long moment. Donc ça veut dire que c'est du sérieux.
- Ce résonnement n'a aucun sens.
- Bien sûr que si ! Et c'est d'ailleurs à cause de ça que tu tournes les yeux. Tu n'oses plus croiser mon regard !
- J'ai faim, allons manger...
- Anna !
- S'il te plaît, laisses tomber...
- Hors-De-Question !
- Bon ! Criais-je. Tu as gagné... continuais-je plus calmement.
- Ce n'est pas trop tôt ! Dis moi tout.
- Asseyons-nous.
Nous nous dirigions ensemble vers le canapé et on s'assit dessus; face à face. J'inspira longuement puis expirai tout aussi longtemps. Après cela, je relevai la tête et regardai Angie.
- Ce détective, il m'a fait penser à quelqu'un... ou plutôt à plusieurs personnes...
- Ah bon ? Et à qui ?
- Le Docteur et les jumeaux...
- Quel Docteur ? Et quels jumeaux ?
- Tu es sérieuse ? Demandais-je exaspérée.
- Oui, je suis sérieuse !
- Le Docteur Fenice ainsi que Stella et Malonne.
- Oh je vois ce que tu veux dire... en y repensant, c'est vrai qu'il y avait quelques petits détails qui me les rappelaient mais ce serait dingue ! Ça voudrait dire que nous avons engagés le frère disparu et que nous le payons pour se trouver lui-même...
- C'est vrai que dit comme ça... ça paraît impossible.
- Bon, admettons que ce soit réel. Pourquoi aurait-il accepté de travailler sur cette affaire ?
- Brouiller les pistes ? Dissimuler au mieux les preuves ?
- Intéressant. Mais comment le prouver ? Nous n'avons aucun semblant de preuves pour l'accuser.
- C'est vrai, il faudrait qu'il rencontre Stella, peut-être le reconnaîtra-t-elle ?
- Bonne idée, et puis, s'il refuse, on aura peut-être une preuve qu'il cache quelque chose.
J'acquiesçai et décidai, à l'aide d'Angie, de le faire venir au bureau pour y discuter "calmement".
J'avais donc appelé le détective pour lui dire de venir sur mon lieu de travail. Bizarrement, il accepta sans la moindre hésitation et ainsi, il était prévu que l'on se rencontre le mardi vers quinze heure.
En attendant, Angie et moi mettions en place un plan. La première partie consistait à ce que je fasse parler Stella à propos de son frère. Il fallait que je lui demande le plus de choses possible. Mais pour cela; il fallait d'abord qu'elle me reparle...
Voilà pourquoi j'étais devant sa porte, hésitant à sonner. J'avais les mains tremblantes et mon stresse était impossible à calmer. D'ailleurs, je sursautai lorsque la porte s'ouvrit rapidement.
- Sa... salut Stella...
- Anne, que me vaut ce plaisir ?
- Tu savais que j'étais là ?
- Oui, j'ai une caméra qui me montre les gens devant ma porte. Elle s'allume lorsque quelqu'un passe sur mon palier.
- Ah... je vois...
- Que fais-tu ici ? Demanda-t-elle d'une voix plutôt grave.
- J'ai... j'ai apporté à manger...
- Ah. Bien. Entres.
- Si tu n'es pas d'humeur, je peux te laisser ça et m'en aller. Dis-je un peu plus confiante.
- Non, je t'en pris... restes.
Je me mis à sourire et Stella se décala afin de me laisser passer. Je pénétra donc dans l'appartement et je tomba sur une sculpture qu'elle était en train de réaliser.
Je déposai la nourriture sur la table basse du salon puis me rapprocha du bloc de pierre. Une photo était disposée sur une sorte de trépieds. Je m'en saisis et la regardai avec intérêt.
Cette photo représentait un très jeune garçon. Il avait un air angélique. Ses cheveux était d'un rougeâtre magnifique. L'enfant était habillé d'un t-shirt gris avec un short kakis. Avec lui, un chien, un berger allemand; se tenait fièrement à ses côtés.
Ils se trouvaient tous deux dans la forêt. Derrière eux, un ruisseau de couleur bleu passait et rendait la photo paisible. Le soleil éclairait la forêt avec entre les arbres, des faisceaux de lumière.
- Je vois que cette photo t'intrigue.
- Qui est-ce ?
- Michaël, mon frère...
- Quel âge avait-il ?
- Sur cette photo, c'était le jour de ses huit ans.
- Qui prenait la photo ?
- Mon père.
Elle s'appuya sur le comptoir de sa cuisine et me regardait. Elle semblait à moitié là.
- J'ai retrouvé cette photo il y a quelques jours. Je l'ai trouvé tellement belle que j'ai voulu tailler ces deux là.
- Qui est le chien ?
- C'était le meilleur ami de Michael. Il l'avait reçu un soir de Noël lorsqu'il était âgé de sept ans. Depuis, c'était devenu son bras droit. En grandissant, il l'emmenait partout, il le dressait pour que ce soit un chien qui lui obéisse au doigt et à l'œil.
- Tu as connu ce chien ?
- Bien sûr. Mais en partant de la maison, il l'a emmené avec lui. Je me souviens que Malonne était également très proche de ce chien même si ce n'était pas le sien. Notre grand frère nous avait donné un jouet de lui pour ne pas être trop triste de ne plus l'avoir près de nous pendant un certains temps.
- Je me souviens qu'un jour, il nous a prit à part, et qu'il nous a demandé de ne jamais nous sentir faible. Que quoi qu'il arrive, il fallait que nous devenions des gens puissants. Continua-t-elle.
- Des gens puissants ?
- Je crois qu'il essayait de nous prévenir qu'on allait devoir vivre sans lui. Il ne pouvait simplement pas nous l'avouer mot pour mot.
- Tu penses qu'il est devenu quoi ?
- Le chien ou mon frère ?
- Les deux...
- J'imagine qu'ils ont beaucoup voyagés. Michael était quelqu'un qui avait pour rêve de visiter l'Europe. Je crois que c'est ce qu'il a fait accompagné de son fidèle compagnon. D'ailleurs, ça ne m'étonnerait même pas.
- D'ailleurs, comment s'appelait ce chien ?
- Pourquoi cette question ?
- Je ne sais pas, ça m'intéresse... Alors ?
- Il s'appelait Líos. En espagnol, cela signifie : difficulté. Il trouvais que ça lui allait plutôt bien. Je n'ai jamais réellement compris...
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Une patronne d'enfer
RomanceAnastasia Neron est passionnée par la littérature. Son désir le plus cher était de faire partie d'une grande maison d'édition qui lui permettrait de pouvoir se plaire le plus possible dans son boulot. le seul problème est cette femme Stella Cohen...