Voila maintenant 2 semaines que la vipère et moins passions nos soirées ensemble. Les heures de bureau paraissaient plus longues jusqu'au soir.
Ce soir était pour moi un grand soir, je voulais lui parler, la rendre au courant de mon passé. Je l'aimais et il était pour temps d'être totalement honnête avec elle. Si ma mère avait été là, elle m'aurait dit que je devais enfin faire confiance à quelqu'un. Je l'entendais encore me faire la morale sur la confiance que je devais accorder plus facilement.
Alors, lorsque 22h s'affichait sur l'horloge, je referma mon cahier, pris ma veste, rangea mes affaires et me dirigea vers son bureau. Je toqua puis entre avec détermination. Elle était face à son énorme baye-vitrée, complètement concentrée sur les alentours.
Je m'approchais ainsi discrètement et me plaça derrière elle. Je passa ainsi mes bras autour de sa taille et la sentie se détendre. Elle déposa ensuite sa tête en arrière sur mon épaule et soupira d'aise. Je décida donc de prendre la parole :
- Dis-moi, tu te souviens quand tu m'as dis que tu aimerais que je t'explique mon passé ?
- Oui, pourquoi cette question ?
- Et bien, dis-je en disposant ma tête dans son cou, que je suis prête...
Sans plus attendre, elle se releva et se tourna complètement vers moi, un sourire trônant sur son visage.
- Tu es sûre ?
- Je ne peux jamais être sûr de rien, sauf du fait que je t'aime, et c'est suffisant !
Ainsi elle fit ses affaires et ensemble, nous retournions chez elle.
La route fût calme mais le silence n'était pas pesant, j'aurais plutôt dis, constructif.Lorsqu'elle gara la voiture, Elle se tourna vers moi et me lança un regard remplit de tendresse, tendresse que j'étais là seule à côtoyer.
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Une fois dans son appartement; elle parti chercher du vin qu'elle nous servit. Je bu une gorgée afin de me donner un maximum de force puis le déposa sur la table basse. Je ramena mes jambes sur le côté et la regarda avant de parler.
- Bon, promets moi, que tout ce qui se dira ici, restera ici...
- Je te le promet !
- Bien. Dis-je en inspirant lentement.
- Commençons par ma mère. Cette photo que tu as trouvé date d'un an avant sa mort. A cette époque, je ressortais d'une grave dépression du à des traumatisme...
Elle était pendue à mes lèvres, elle se taisait, m'écoutait simplement. Elle ne me demandais rien et me laissait parler à mon rythme, me donnant un peu plus de courage.
- Quand j'étais enfant, j'ai été enlevé, par mon oncle, du côté de mon père... j'ai disparue pendant 2 ans... 2 ans ou j'espérais que quelqu'un me retrouve, me sauve de cette galère dans laquelle j'étais...
- Puis-je te demander quel âge tu avais ?
- 8 ans... je n'avais que huit ans. Ma mère tenait le coup, pour mon petit frère et pour moi, elle espérait et savait au fond d'elle qu'elle me retrouverai. Mon père, lui, sombrait au fur et à mesure dans la boisson et l'autodestruction. Il a remué ciel et terre pour me retrouver, jusqu'à ce qu'il fasse le lien avec son frère. Il avait comprit en le regardant dans les yeux. Le lendemain mon père a donc décidé d'appeler ma mère pour la prévenir.
Une larme commença à perler au fil de mon histoire, tout me paraissait si lointain et si proche à la fois. Elle l'essuya du bout du pouce.
- Si tu ne veux pas continuer, tu n'es pas obligée...
- Ça va aller...
Je respira lentement de nouveau puis repris.
- Une bagarre a éclaté lorsque mon père est arrivé chez mon oncle. Son frère la poignardé six fois... six putain de fois. Quelques secondes plus tard, la police accompagné de ma mère sont arrivés et ont découvert l'horreur. J'ai entendu hurler ma mère et puis j'ai crié, c'est comme ça qu'ils m'ont trouvé.
- Qu'est-ce que ton oncle faisait de toi ? Demanda t'elle en posant sa main sur la mienne.
- Il ne me violait pas, par chance ! Mais il avait l'habitude de ma maquiller, de m'habiller comme ses fantasmes lui donnait envie, il faisait de moi l'objet de ses désirs. Il se... enfin tu vois... devant moi la plupart du temps. Quand ils m'ont retrouvé et m'ont remonté au rez-de-chaussée, j'ai vu le corps de mon père inerte sur le sol. Ainsi j'ai développé après tout ça des symptômes post-traumatiques très fort, me causant de grosse crises psychotique. Crises qui semblaient être soignées jusqu'à l'âge de 14ans.
- Quelques mois après mon anniversaire, j'ai entendue une musique que mon oncle me mettait tous les jours lorsqu'il m'habillait, et j'ai refais une crise, mais celle-là était d'une rare violence. De là s'est enchaîné une dépression et l'évolution de mes crises psychotiques. Jusqu'à ce que mes hallucinations et ma déconnection me conduise à pratiquement me suicider en sautant du haut d'un pont. Ce jour là, un homme m'avait vu marcher seule en criant dans la rue et ma sauvé de la noyade. Il a appelé les secours et je me suis retrouvé à l'hôpital.
- Puis j'ai grandi, j'ai fais mes études, c'est le seul moment où les voix dans ma tête me permettaient de me souvenir de tout. A l'âge de 18 ans, j'ai fait mes études supérieures et ai rencontré Owen, lui et ma mère ont été les seuls à canaliser mes crises.
- Et après ?
- ma mère a été atteinte d'un cancer. Elle est partie en 2 mois sans que je ne puisse réagir. Depuis sa mort, elle m'apparaît souvent et mes crises sont moins forte. Pourtant ma psychose est toujours là et c'est une maladie que j combat chaque jour depuis l'âge de 14 ans...
Je leva après mon récit les yeux en sa direction. Cette fois, c'est elle qui pleurait, elle semblait tellement touchée que je ne pu m'empêcher de la prendre dans mes bras. Au fond, je me sentie bien; je pouvais enfin lui parler, enfin me libérer de ce poids que je portais seule. De ce traumatisme qui me consumait. Ma maladie mentale m'avait tellement détruite que je n'avais jamais imaginé qu'en parler me soulage autant.
- Je ne t'abandonnerai pas, je te le promet... Anne...
Je releva la tête et l'embrassa. Nous nous dirigions donc vers la chambre et nous endormions l'une dans les bras de l'autre. Je me sentais enfin à ma place...dans l'espoir que l'avenir m'offre quelque chose de mieux que le passé ne m'avait donné.
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Voila un chapitre plus profond et plus explicatif sur le passé d'Annastasia en espérant que cela vous plaise....
Sinon, j'espère que vous allez bien et vous fait pleins de Besous ^^
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Une patronne d'enfer
RomanceAnastasia Neron est passionnée par la littérature. Son désir le plus cher était de faire partie d'une grande maison d'édition qui lui permettrait de pouvoir se plaire le plus possible dans son boulot. le seul problème est cette femme Stella Cohen...