Véritable paix ~ L'Ombre de la Guerrière [terminé]

Prologue

La lune éclairait une combe de son éclat argenté. Cette nuit était calme. Seul le doux bruissement du vent dans les feuilles venait donner vie à ce paysage. Des pas rapides et étouffés se firent entendre. Les herbes bruissèrent sous le passage d'un félin qui se faufilait entre les rochers. Il rejoignit un chat argenté assis près d'une source. Celui-ci se tourna vers le nouveau venu.

« Rassembles les autres, nous devons parler. »

Le matou brun acquiesça puis repartit. Il revint peu de temps après accompagné de trois autres félins. Le chat argenté ne bougea pas d'un poil et annonça, sans quitter le ciel clair des yeux.

« Les étoiles m'ont livré une nouvelle prophétie. Ce que nous craignions va arriver, et seul l'élu pourra changer le cours des choses.

— Étoile du Rossignol, nous savions que cela allait arriver. Maintenant, la question serait, l'élu choisi en sera-t-il capable ? lui répondit un chat tigré.

— Bien-sûr ! lança une chatte écaille. Près d'elle, un matou inquiet lança :

— Il lui faudrait quand même de l'aide...

— Tu as raison. Je pensais à cette guérisseuse. On pourrait lui envoyer une vision ? proposa le matou brun.

— Vous pensez à quoi ? Les guérisseuses ne vont pas passer leur vie à prédire l'avenir de tous les chats ! s'indigna la femelle écaille.

— Réfléchis un peu Aile de Papillon. On ne sait pas si elle y arrivera. L'autre qui avait dû faire un choix s'est trompé et ça lui a gâché toute sa vie. Maintenant il est furieux contre nous, la raisonna Étoile du Rossignol.

— Oui, il faut l'aider.

— Je m'occuperai de mettre la guérisseuse sur la voie, déclara le chat tigré.

— Moi je transmettrai un message à l'élu.

— Tu es sûr ? Tu sais comment t'y prendre ? douta la femelle en lui lançant un regard dubitatif.

— Oui, ne t'inquiète pas », lui assura le matou argenté, confiant.

Quand ils eurent fini de débattre, les félins se dispersèrent et le calme revint. La froide lumière des étoiles éclairait les arbres et leur feuillage. Le ruisseau dévalait la pente, ondulant entre les rochers. On entendait le petit grattement des proies qui profitaient de la nuit pour sortir de leurs trous. Le simple pas d'un félin aurait pu rompre ce silence presque irréel. Aucun oiseau ne chantait. Peut-être le ronflement des guerriers dans leur camp ? Si oui, alors très loin. Des fois, de si et de là, des grillons venaient percer ce silence, rendant l'atmosphère calme et paisible de la nuit plus irréelle encore. La lune scintillait près des étoiles. Leur peu de lumière donnait au paysage une couleur argentée. Mais le silence restait le maître de la nuit.