PROLOGUE

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C'est une de ces nuits qu'Ethan chérit. Alors que les heures passent, la ville se sépare petit à petit de l'agitation qui l'anime continuellement. Le flot de badauds a désempli les rues, les enfants ont déserté le parc, oubliant au passage un ballon ou une casquette. Seule la voiture bleue de la Gendarmerie, dans laquelle il est installé, sillonne silencieusement les routes éclairées par les réverbères. Un calme apaisant règne autour de lui, comme si le temps était suspendu.

— Je crois que la nuit va être tranquille, affirme-t-il en tournant sa tête vers son collègue.

— Je l'espère !

— Comment va Bénédicte ?

— Entre les nausées matinales et les sautes d'humeur, je dirais que tout va bien !

— Ce sont les joies de la maternité, Philippe ! lance Ethan en riant.

Il remonte le col de son blouson en frissonnant, et tourne le bouton du chauffage au maximum. Ce mois de février s'annonce humide et froid. Comme pour illustrer ses pensées, une goutte d'eau s'écrase sur le pare-brise, signe d'une autre averse imminente. Tandis qu'une pluie diluvienne s'abat soudainement sur la ville, il soupire en pensant avec nostalgie à la chaleur de l'été. Son désarroi n'est que de courte durée, la voix d'un de leur collègue retentit à travers la radio.

— Un véhicule de type Mercedes AMG coupé, de couleur noire, contrôlée à une vitesse de deux cents kilomètre-heure, vient de sortir de l'autoroute et se dirige vers vous.

Ethan échange un bref regard avec Philippe, la Mercedes vient de leur couper la route à une vitesse époustouflante. Il attrape la radio, leur voiture partant déjà à sa poursuite.

— C'est bien pris ! Le véhicule est en visu ! Je répète, le véhicule est en visu ! On part pour l'intercepter !

Gyrophare allumé, la voiture bleue fonce dans la nuit, essayant tant bien que mal de rattraper la Mercedes, qui n'hésite pas à enfreindre toutes les règles du Code de la Route.

— C'est le moment de nous montrer tes talents de pilotes, Philippe ! Fais gaffe, on n'y voit rien à deux mètres !

— Ne t'en fais pas ! Je n'ai pas l'intention de mourir aujourd'hui.

Ethan darde un regard sombre à son collègue, un frisson lui remontant le long de l'échine. Il n'aime pas plaisanter avec ça. Leur métier leur fait risquer leur vie constamment, et il n'est pas dans ses habitudes de prendre ça à la rigolade, d'autant plus que Philippe va être père dans quelques mois. Il essaie de chasser ce mauvais pressentiment et se concentre sur la voiture qu'ils poursuivent. Les essuie-glace ne sont pas assez rapides pour repousser la pluie qui inonde le pare-brise, rendant la conduite beaucoup plus dangereuse, mais la course-poursuite continue. Leur voiture s'engage dans des rues étroites, frôlant d'autres véhicules en stationnement. La sirène s'ajoute au bruit des gouttes d'eau contre la tôle et brise la quiétude de la nuit. Soudain, la Mercedes fait un demi-tour digne d'une scène de grand film américain.

— Il est complètement taré ! s'écrie Ethan, choqué par les risques que prend le conducteur.

Philippe fait plus prudemment demi-tour, les mains serrées contre le volant et l'air concentré. Il suit la Mercedes, qui sort de la ville pour s'engager vers des routes de campagnes beaucoup moins éclairées. La pénombre se greffe à la pluie battante et ne facilite pas la poursuite. Le fuyard les a presque semés. Philippe tente une accélération afin de le rattraper.

— Attention ! hurle Ethan en apercevant la voiture, stoppée au beau milieu de la route.

Philippe donne un rapide coup de volant. Les pneus crissent. La voiture bleue dérape sur la chaussée glissante, rendant toute tentative de freinage impossible. Elle quitte la route brutalement, puis enchaîne quelques tonneaux. Les corps des deux gendarmes sont projetés à travers l'habitacle. La voiture finit sa course contre un arbre, dans un fracassant bruit de tôle. Après un temps qui lui parait une éternité, Ethan ouvre les yeux. Le bruit de la pluie battante accentue davantage la douleur qui lui enserre le crâne. Encore groggy par cet accident, dont il ne pensait pas sortir vivant, il tourne sa tête vers Philippe. Son estomac se noue lorsqu'il aperçoit son visage ensanglanté, écrasé contre le volant. Il avance un bras pour le secouer légèrement.

— Philippe ! appelle-t-il dans un souffle.

Il ne répond pas. Ethan réitère son geste encore et encore, complètement désespéré. Une douleur lancinante lui fait alors jeter un œil vers sa jambe. Un os a transpercé le tissu bleu de son pantalon. Il serre les dents en essayant de bouger son membre meurtrit, mais la douleur s'amplifie lui faisant pousser un cri strident. Le sang s'écoule abondamment de sa chair. Ethan grimace avant de sombrer brutalement...








Salut à tous !

Deuxième volet de Seconde Chance. Pour ceux qui ont lu le premier tome, vous savez que j'aime bien relater dans un prologue les circonstances qui ont fait la "chute" de mon personnage principal. Alors , le voilà !

Je préciserai également avec un * les chapitres contenant des scènes matures.

N'hésitez pas à me laisser des commentaires, pertinents ou pas ! :)

Bonne lecture !

la vie arrachée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant