Chapitre 7

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Ethan

J'ai passé une nuit exécrable. J'ai enchaîné des phases de rêves érotiques, pendant lesquelles le corps de ma petite "emmerdeuse" remuait délicieusement sur le mien. Des phases de complète insomnie s'y sont associées, phases durant lesquelles, je me demandais si elle allait oser me remontrer le bout de son nez. Je ne vais pas mentir, j'ai apprécié ce baiser.

J'en avais envie, bordel !

Je n'ai jamais ressenti autant d'attirance physique pour une femme. Mais il faut que je me rende à l'évidence, cette nana ne fera jamais parti de mon tableau de chasse. L'idée de la mettre dans mon lit ne me déplaît pas, et le fait qu'elle me trouve à son goût regonfle mon ego, mais... Il y a toujours un mais ! Notre différence d'âge coupe court à toute tentative de rapprochement plus étroit entre nous. Je ne veux pas qu'elle perde son temps avec moi, je n'ai surement pas les mêmes attentes. Lorsqu'on frôle la quarantaine, le besoin de stabilité est primordial. Dans son cas, je serais simplement un coup de plus, le mec d'une nuit, une expérience avec un homme mûr, qu'elle s'empressera d'aller raconter à ses copines.

Je ne suis pas sûr de pouvoir tolérer ce genre de relation !

Je m'extirpe de mon lit pour me vautrer dans mon fauteuil. Une douche s'impose pour chasser les dernières images plutôt coquines qui trottent encore dans ma tête, et qui n'arrangent pas l'état de confusion dans lequel je me trouve. Je me mets debout, chose que j'apprécie depuis peu. Mes jambes sont moins rigides et tremblantes. L'eau dégringole abondamment pour me réconforter, mais surtout pour calmer mon appendice, en très grande forme ce matin.

Voilà longtemps que ça ne m'était pas arrivé !

Après m'être habillé, je prépare du café. Le percolateur laisse échapper la bonne odeur de ce liquide noir, dont je m'abreuve à longueur de journée. Je m'apprête à en remplir une tasse, mais la sonnette de la porte d'entrée se fait entendre. Je regarde l'heure sur ma montre et je souffle grossièrement.

Qui peut bien venir me faire chier, alors que je n'ai pas encore ma dose de caféine ?

Sans conviction, je me dirige vers l'entrée. Quand je reconnais la personne qui se tient devant moi, je me sermonne d'avoir ouvert cette putain de porte.

— Salut Ethan !

Je ne sais pas si je dois lui refermer la porte au nez, ou lui dire immédiatement ma façon de penser. Je croise les bras contre mon torse et crache :

— Qu'est-ce que tu veux, Clara ?

Elle m'a lâché comme on se débarrasse d'un vieux meuble encombrant, pourtant je suis encore sensible à sa présence. Ses yeux d'un bleu intense m'attirent toujours de la même façon. Elle m'envoie un bref sourire, qui m'aurait certainement conquis dans le passé.

Ne te laisse pas manipuler, mec !

— Je peux entrer un moment ?

Cette minuscule brèche qui s'ouvre, à mon insu, dans mon cœur me force à accepter. D'un signe de tête, je l'invite à entrer. Dès que la porte se referme, je réalise que c'est une belle connerie. Elle avance dans la pièce principale et regarde autour d'elle, un petit sourire sur ses lèvres peintes en rouge.

— C'est bien rangé ! constate-t-elle timidement.

— Tu es venu pour me parler d'intendance ? je réplique d'un ton sec.

Elle baisse les yeux en triturant nerveusement ses mains. Mes yeux font un rapide aller-retour sur sa silhouette. Sa petite robe à fleurs enrobe parfaitement ces formes, que je connais sur le bout des doigts. Aussi vite, je détourne le regard en essayant de reprendre une attitude normale, chose qui me semble compliquée en sa présence.

la vie arrachée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant