Chapitre 16

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Ethan

Son corps, alangui par les deux rounds que nous venons d'enchaîner, est blotti contre le mien. Sa peau est encore moite sous mes doigts, ses cheveux sont en bataille contre l'oreiller et elle dort paisiblement, éreintée par la prouesse qu'elle vient d'exécuter. Elle m'a fait connaître un moment des plus exaltants. Ma gueule de bois s'est évaporée face à ses roulements de hanches si délicieux.

Pourtant, je n'arrive pas à trouver le sommeil. Tout un tas de questions vient me chambouler le cerveau. Comment va se passer son réveil ? Va-t-elle me laisser entrevoir une relation future ou tout se finira-t-il comme ça a commencé, dans un flou total ? Ce qui s'est passé cette nuit n'était au départ qu'un rêve hard que je m'autorisais à faire dans mon lit. Tout est bien réel maintenant. Non seulement, elle m'a dévoilé un petit côté très coquin, mais elle a aussi grignoté la surface meurtrie de mon cœur. Quelque chose commence à changer en moi, un je ne sais quoi qui me plaît, qui fait du bien à mon esprit et à mon corps.

Mais j'ai peur que ce que je ressens soit à sens unique, elle m'a bien précisé qu'elle n'avait rien à m'offrir. J'ai la trouille de me faire à nouveau jeter. J'ai encore dans la bouche le goût amer que m'a laissé Clara en m'abandonnant, et je ne suis pas prêt à redonner de ma personne en revivant ça.

C'est douloureux !

— Tu ne dors pas ? murmure-t-elle d'une voix ensommeillée en posant son menton contre mon torse.

Je repousse la mèche de cheveux qui tombe sur son œil.

— Insomnie !

Ses lèvres pulpeuses et gonflés par nos baisers s'étirent en un sourire malicieux.

— Je pensais t'avoir épuisé !

— J'ai encore de la ressource pour mon grand âge, je réponds en souriant à mon tour. Et puis, c'est toi qui a mené la barque.

— Tu y as mis énormément du tien, rétorque-t-elle en se mordillant la lèvre.

Cette vilaine allusion réveille en moi l'homme fougueux et affamé. Sans prêter la moindre attention à ce langage cru, qui n'est pas dans mes habitudes, je lui livre le fond de mes pensées.

— Si je n'avais pas ces foutues tiges, je t'aurais pilonné comme il se doit.

Ses joues prennent une couleur carmin et ses prunelles vertes s'illuminent d'un éclat de convoitise. En faisant courir la pulpe de ses doigts sur mes pectoraux, elle lâche sa bombe.

— J'ai hâte de voir ça !

Les dégâts sont instantanés. Ma queue passe du mode repos au mode activé en un temps record. Un grognement animal meurt au fond de ma gorge. Satisfaite de ce qu'elle fait naître en moi, elle éclate de rire. Je relève son menton et la mets gentiment en garde.

— Je te promets que tu ne vas pas rire longtemps, jeune fille !

J'illustre ma déclaration d'une pression sur son joli postérieur. Elle sursaute en émettant un petit cri libidineux, qui n'est pas pour me déplaire. Ma bouche part déjà à l'assaut de ses divines lèvres, tandis que mes mains s'occupent ardument de ses fesses.

— Laisse-moi deux minutes, tu veux ? souffle-t-elle entre deux baisers.

Elle quitte le lit et enfile la chemise noire que je portais la veille. La savoir nue sous une de mes fringues me remue davantage, et permet à mon cerveau d'anticiper son retour. Après un dernier regard plein de promesses, elle s'enferme dans la salle de bain. Je profite de ces quelques minutes de répit pour détendre un peu ma jambe, tiraillée par une légère douleur. Assis au bord du lit, je masse le haut de ma cuisse et pivote mon pied de gauche à droite. Pour éviter qu'elle s'intensifie, j'attrape la boîte d'anti-douleur posée sur ma table de chevet et en avale un.

la vie arrachée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant