la vie arrachée

Chapitre 29

Candice

Je me recouche contre mon oreiller, son odeur typiquement masculine et boisée affole tous mes sens. Je lâche un long soupir de béatitude, mon index caressant mes lèvres gonflées par nos baisers. Les souvenirs de cette dernière heure me font rougir brutalement. Je ne pensais jamais enchaîner deux orgasmes à la suite, je ne vais pas nier que cet homme sait s'y prendre pour me donner du plaisir. C'est sa voix énervée qui me fait revenir sur terre. Je me redresse et tend l'oreille. Les petits reproches fusent entre Ethan et sa sœur, et le ton monte dans les aigus.

Waouh ! Elle semble avoir un fichu caractère !

Je les écoute débattre quelques minutes, puis je décide d'intervenir. Je crois que si je ne le fais pas, sa sœur ne laissera pas tomber l'affaire si facilement. Je pars à la recherche de ma robe, que je trouve suspendue sur une chaise, mais partiellement mouillée. Mince ! C'est bien ma vaine ! Les lèvres pincées, je regarde autour de moi. Rien qui ne puisse me convenir traîne dans la salle de bain. Je file dans la chambre, ouvre la garde-robe et trouve la chemise noire qu'Ethan portait lors de cette fameuse soirée au bar. Sans même réfléchir, je l'enfile. Elle m'arrive à mi-cuisse, mais tant pis ! Je retrousse les manches tout en faisant le chemin inverse. Je me lave les mains, passe de l'eau sur mon visage et discipline mes cheveux, en mode post-baise.

Si je dois me faire ridiculiser, autant que se soit avec un semblant de dignité.

Les mains moites, je rejoins Ethan toujours en plein débat dans le salon.

— Je peux savoir ce qu'il y a de si important pour que tu me foutes à la porte ? râle sa sœur en le toisant d'un regard assassin.

— J'ai le droit d'avoir une vie privée, non ? répond-t-il, les bras croisés sur son torse nu.

C'est l'instant que je choisis pour couper court à leur gentille querelle. Je me racle la gorge et lance d'une voix moins franche que je voudrais :

— Bonjour !

Ils stoppent leur petite joute verbale pour se tourner vers moi. Un sourire timide sur les lèvres, je tire légèrement sur la chemise pour recouvrir au maximum mes jambes.

Existe-t-il une situation plus gênante que de se présenter devant quelqu'un à moitié nue ? J'exhorte ce détail et redresse les épaules.

— Candice ! je rajoute en tendant ma main vers elle.

Comme s'il voulait ériger un rempart entre sa sœur et moi, Ethan m'attire contre lui.

— Tu ne pouvais pas simplement me dire que tu n'étais pas seul ! rage cette jolie brune en attrapant ma main. Julia, la sœur de ce gros nigaud !

Elle lance un regard désapprobateur à son frère, qui roule des yeux exaspérés, puis recentre son attention sur moi.

— Je suis heureuse de faire enfin votre connaissance. Ethan nous a si souvent parlé de vous.

— Oh ! je m'exclame en levant ma tête vers lui.

Il me sourit d'un air penaud. Mon amour pour lui se multiplie instantanément par dix. Les joues rosies, je me love davantage contre lui et pose ma main sur son ventre.

— Je constate que les choses ne sont arrangées entre vous.

Ce joli rose qui colore mes pommettes vire au cramoisi en un quart de seconde.

— Et oui ! Bonne déduction Sherlock ! rétorque Ethan en pointant son index vers elle. Et tu viens de nous déranger à un moment crucial.

— Ethan ! je le gronde, d'un air choqué.