230 ème jour :
« Au-rél ! »
Aurélien sortit de ses pensées en entendant son ami l'appeler à côté de lui et il se tourna vers Guillaume. Ce dernier le regardait d'un air soucieux et, quand le plus grand vit qu'il était de retour sur terre, il lui sourit doucement :
« Et ben alors, t'es encore en train de rêver ? »
Il vit Guillaume se pencher vers lui et l'instant d'après, ce dernier posait sa main sur son visage sans qu'il ne comprenne pourquoi. Il l'entendit rire et se redresser portant son pouce à ses lèvres, léchant le peu de glace qu'il avait rattrapé au coin de sa bouche. Il rougit alors au geste si intime alors qu'il le sentit poser doucement sa main sur son dos, et il lui lança un regard timide avant d'esquisser un petit sourire. Guillaume, toujours sa main sur son dos, le guida à travers le parc jusqu'à un endroit où coulait une petite fontaine. Le plus grand enleva sa main et vint s'asseoir, lui faisant signe de s'asseoir lui aussi, ce qu'il fit. Aurélien s'assit en tailleur et baissa les yeux sur la glace qu'il tenait dans sa main, que Guillaume lui avait acheté quelques minutes plus tôt.
« Alors, c'était comment ces vacances d'avril ? C'était bien chez toi ? » lui demanda Guillaume, attendant toujours qu'il lui réponde, et Aurélien se perdit encore une fois dans ses souvenirs.
Romans était venu avec ses deux filles et sa femme pour qu'ils fassent tous ensemble la chasse aux œufs en chocolat bien qu'on était bien après le 1er avril. Tout s'était très bien passé jusqu'au soir, quand ses parents avaient proposé à ces derniers de rester dormir. Aurélien avait alors senti un poids énorme s'abattre sur sa poitrine en pensant Romans dort à la maison. Il était terrifié parce qu'il sentait que le plus vieux allait encore tenter quelque chose, après tout il le faisait dès que la moindre petite occasion se présentait à lui. Il était alors allé se coucher, la boule au ventre, et il n'avait pas réussi à s'endormir en sachant pertinemment bien qu'une fois ses filles couchées dans la chambre voisine, le plus vieux viendrait le voir. Quand il l'avait entendu entrer dans sa chambre près d'une demie-heure après qu'il soit monté se coucher, Aurélien avait fermé les yeux du plus fort qu'il l'avait pu, allongé comme il était sur le ventre. Il l'avait senti s'approcher et s'asseoir sur le bord de son lit, avant qu'il ne le sente glisser sa main sous sa couette et passer cette dernière sur ses fesses pour les caresser par-dessus son pantalon de pyjama. Tu te souviens où est-ce qu'on s'était arrêté, Aurélien ? Le nouveau jeu... T'as encore besoin d'entraînement... Aurélien avait poussé un petit sanglot silencieux, espérant que s'il ne répondait rien et gardait les yeux fermés, le plus vieux penserait qu'il dormait déjà et s'en irait. Mais il l'avait senti baisser son pantalon le long de ses cuisses sous les draps et il n'avait pas pu empêcher un autre petit sanglot de passer le seuil de ses lèvres en le sentant recommencer les même attouchements que la dernière fois où il l'avait ramené chez lui après le restaurant. Romans avait tenté d'enfoncer un doigt encore une fois en lui et il s'était mordu fortement la lèvre inférieure pour s'empêcher de crier alors qu'il recommençait à faire les même gestes que la dernière afin d'essayer de s'enfoncer de plus en plus profond en lui. C'est bien, Aurélien, lui avait murmuré Romans en retirant à un moment donné sa main de lui avant de faire glisser son caleçon à son tour le long de ses cuisses. C'est bien, mais c'est pas encore assez, hein ? Ça fait pas encore assez de bien, n'est-ce pas ? Alors, on va essayer autrement... Aurélien s'était mis à sangloter en le sentant recommencer ses gestes sans le caleçon pour les amoindrir cette fois et, alors qu'il allait le supplier d'arrêter, Romans avait posé une main sur sa bouche pour le forcer à rester silencieux. Tu vas voir, Aurélien, ça va finir par entrer... Ça va te faire du bien, je te le jure... Tu vas aimer ça. Il n'avait pas aimé ça. Il avait seulement eu mal à en mourir et il avait fermé les yeux, pensant alors à Guillaume. Comme il avait eu envie d'être avec lui, loin de Romans. Guillaume qui était si gentil et bienveillant avec lui. Guillaume qui lui avait fait comprendre, même s'il s'en doutait fortement, que ce que Romans lui faisait était mal. Alors quand Romans s'était redressé et lui avait murmuré avant de s'en aller : Il faut que tu t'entraînes, Aurélien. Entraîne-toi et tu verras, ça ne fera plus mal du tout. Et on pourra alors passer à un nouveau jeu. Comme celui de la glace, tu verras il est marrant celui-là aussi... Aurélien avait attendu qu'il s'en aille tout à fait pour se rhabiller et se recroqueviller sur lui-même, serrant son lapin en peluche dans ses bras.
« Je n'en veux plus... murmura-t-il alors dans un souffle en sortant de ses pensées en sentant Guillaume poser sa main sur sa cuisse.
- Mm...? De quoi ? lui demanda Guillaume en fronçant les sourcils, enlevant sa main.
— La glace... J'ai plus faim...
— Ah bon... Tu es sûr ? lui demanda le plus grand et quand il hocha la tête, Guillaume la lui prit des mains.
— Je la finis, alors. On va pas gaspiller une si bonne glace. »
Aurélien ouvrit la bouche pour rétorquer quelque chose mais Guillaume lui avait déjà prit la glace et il le vit mordre dedans sans hésitation. Aurélien resta un instant bouche-bée, regardant le plus âgé manger la glace avec appétit et il se perdit dans la contemplation de ses tâches de rousseurs ressortant plus que d'habitude dû au soleil. Guillaume finit la glace et se lécha les doigts sur lesquels cette dernière avait coulé sous la chaleur du mois d'avril, avant de lui sourire :
« Alors Aurél ? Ces vacances ? Tu vas me les raconter ou quoi ?
— Il n'y a rien à dire, murmura-t-il après avoir secoué doucement la tête. Seulement... Que tu m'as manqué. »
Il vit Guillaume rougir légèrement à sa déclaration et il lui sourit tristement avant de s'allonger par terre, fermant les yeux et venant reposer sa tête sur les cuisses du plus âgé qui avait déjà les jambes étendues sur l'herbe. Il se tourna pour se retrouver face à son estomac et, après être resté complètement immobile de longues secondes, il sentit Guillaume glisser sa main dans ses cheveux emmêlés.
« Moi aussi tu m'as manqué, Aurél. Énormément. »
Aurélien garda les yeux fermés et sourit doucement, les doigts de Guillaume caressant tendrement son crâne à travers son cuir chevelu et sa chaleur l'enveloppant. Il était bien près de lui.
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Fiction OrelxGringe - Les chatouilles.
FanfictionAurélien déménage sur Paris afin de rentrer dans un internat et de commencer le collège, loin de sa vie d'avant qu'il essaie d'oublier. Il a onze ans lorsqu'il rencontre Guillaume, son voisin de palier et garçon qui devient rapidement son meilleur a...