853 ème jour :
Aurélien regardait d'un air effaré le film qui se jouait devant lui à la télévision. Quand il avait ouvert le paquet que lui avait donné à Noël Romans cet après-midi en rentrant chez lui, après l'avoir soigneusement mis de côtés pendant les vacances pour que Guillaume ne tombe pas dessus et ne sois tenté de l'ouvrir, il y avait trouvé des magazines, une cassette vidéo, et une carte. Ce genre de magazines, il en avait déjà vu. C'était le genre de ceux qu'avaient offerts Claude à son ami à l'anniversaire de Guillaume il y a deux ans. Les larmes lui étaient montés aux yeux en voyant ces derniers et il les avait poussé le plus loin possible de lui sur son lit avant de prendre la carte postale dans ses mains. Il avait hésité un instant, se demandant s'il était vraiment obligé de la lire, redoutant ce que le plus vieux avait écrit dedans. Quand il avait finalement pris son courage à deux mains et l'avait retourné pour la lire, il avait été soulagé un instant de lire des mots normaux. Bon anniversaire, Aurélien. Tu es un grand maintenant. Ça fait déjà 13 ans que l'on se connait, je me rappelle quand tu n'étais qu'un tout petit bébé dans les bras de ton père... Et puis Romans avait terminé son petit texte en lui disant que ses deux cadeaux allaient ensemble et qu'il avait hâte qu'il prenne du plaisir grâce à ces derniers. Et qu'il vérifierait si son cadeau lui avait plu la prochaine fois qu'il viendrait le voir sur Paris. Aurélien s'était mis à pleurer en comprenant que le plus vieux avait dans l'idée de revenir le voir cette année et peut-être même très bientôt, chose dont il n'avait vraiment pas envie et dont il était terrifié. De plus, s'il continuait à s'évanouir après chacune de leur rencontre, il ne risquait pas de tenir bien longtemps ou de réussir à garder à le secret plus longtemps. Il était déjà à moitié sûr que Guillaume se doutait de quelque chose, il ne devait juste pas savoir ce qu'il s'en retournait vraiment. Il avait pris les magazines et la cassette vidéo dans ses mains pour descendre dans le salon, profitant que Mme Nougot était absente pour aller voir ce qu'il y avait dans la cassette que lui avait offert Romans, et s'était agenouillé devant la télévision, attendant que le film ne se mette en route. Il avait eu peur que le film soit la version vidéo des magazines que le plus vieux lui avait offert, disant dans sa lettre que les deux allaient ensemble, mais c'était bien pire. Il avait sursauté en voyant Romans apparaître dans la télévision, d'abord tout habillé, puis commençant à se déshabiller pour venir s'allonger sur son lit derrière lui. Aurélien était resté pétrifié sur place, les yeux écarquillés et le cœur battant dans sa poitrine à déchirer cette dernière, et il entendit alors le plus vieux gémir son prénom alors qu'il commençait à se branler, allongé sur son lit. Aurélien... Il s'élança alors vers le magnétoscope pour en retirer la cassette et se leva précipitamment pour prendre les magazines de même posés derrière lui sur la table basse. Il se rua à l'extérieur et jeta violemment les magazines dans la poubelle la plus proche dans la rue, la respiration haletante et les larmes aux yeux. Il allait jeter la cassette de même quand il sentit quelqu'un poser une main sur son épaule et il se retourna en criant, terrorisé à l'idée que ça puisse être Romans, donnant des coups à l'autre personne pour se débattre.
« Non !! Ne me touche pas !!
— Orel ! »
Il se calma en entendant la voix de son ami et ouvrit les yeux à travers ses larmes pour tomber sur son visage fortement inquiet.
« G-Guillaume...? balbutia-t-il en reconnaissant alors son copain et ce dernier fit un pas en avant de manière hésitante avant de prendre doucement son visage dans ses mains.
— Eh, mon chat... Qu'est-ce qu'il t'arrive encore... Ne me dis pas que c'était encore un de tes cauchemars éveillés ?
— N-Non... » murmura Aurélien en fermant les yeux et venant se blottir contre le basané.
Il le sentit faire des gestes circulaires sur son dos avant de s'arrêter, puis il le sentit l'amener à se détacher de lui. Il le vit lui lancer un regard confus et ouvrir la bouche, semblant hésiter à lui demander quelque chose, mais le plus grand referma finalement la bouche et Aurélien sentit son cœur rater un battement.
« Qu-Quoi ?
— Tu... Enfin... bafouilla Guillaume comme s'il se demandait s'il devait, oui ou non, lui dire ce qu'il avait en tête et Aurélien se mit à paniquer, redoutant qu'il lui demande pourquoi il était dans cet état. Est-ce que vraiment-
— Je peux dormir chez toi ce soir ? demanda-t-il alors précipitamment, le coupant, et il vit Guillaume lui lancer un regard étonné.
— Chez moi ? Ça y est tu ne peux plus dormir sans moi, Orel ? rit le basané et il lui offrit un petit sourire timide. On vient à peine de rentrer.
— Et toi, tu ne peux plus vivre sans moi ou quoi que tu ne m'as même pas laissé plus de deux heures seuls après que mon père t'ait déposé...? répondit-il du tac-au-tac, un petit sourire malicieux sur les lèvres, et le plus grand rit devant sa répartie.
— T'as pas tort, c'est vrai. Faut croire que je m'embête quand t'es pas là...
— Alors, je peux dormir chez toi ce soir ? demanda Aurélien en pensant Je ne veux pas être seul. Juste une nuit de plus, s'il-te-plaît... »
S'il-te-plaît, Guillaume... le supplia-t-il mentalement. Il avait peur de se retrouver seul, les images qu'il venait de visionner sûres de le hanter. Il redoutait déjà la nuit qu'il allait passer. Alors si les bras de Guillaume autour de lui pouvaient le rassurer ne serait-ce qu'un minimum, peut-être que les cauchemars n'oseraient pas venir le chercher.
« À quel moment tu as cru possible que je te réponde non, Orel ? lui sourit Guillaume en prenant délicatement sa main dans la sienne. Tu le sais bien que si c'était possible je resterai tout le temps avec toi. »
Moi aussi, pensa Aurélien un peu tristement avant de resserrer ses doigts sur la main du plus grand.
« Alors on va chercher tes affaires ? Et poser cette cassette que tu tiens à la main aussi. Je sais pas ce que tu comptais en faire mais ça ne se met pas à la poubelle normale ce genre d'objet. »
Aurélien rougit, pensant au film qui était dedans, et se laissa entraîner sans rien dire par le basané jusqu'à sa chambre. Une fois dans cette dernière, il vint poser la cassette sur son bureau, contre le mur, et se dirigea vers son placard pour prendre de quoi passer la nuit chez Guillaume. Il sentit soudain ce dernier se glisser dans son dos et entourer délicatement sa taille de ses bras avant de déposer un tendre baiser sur sa joue. Aurélien se recula légèrement afin de se coller à lui et posa ses mains sur ses bras pour frôler la peau du basané, fermant les yeux.
« Guillaume... Dis-moi que tu m'aimes...
— Je t'aime, Orel... murmura ce dernier en enfouissant son visage dans ses cheveux noirs.
— Tu m'aimeras toujours...? demanda-t-il en sentant ses yeux se remplir de larmes.
— Toujours, lui répondit immédiatement le plus grand en déposant un baiser sur son cou.
— Même... Si un jour... Tu apprends mon secret...? »
Guillaume l'amena à se retourner dans ses bras en l'entendant lui poser cette question et Aurélien garda les yeux fermés, sachant pertinemment bien que s'il ouvrait ces derniers, il se mettrait à pleurer.
« Aucun secret ne me fera t'aimer moins, mon cœur. Au contraire. Le jour où tu décideras de tout me dire... Je t'aimerai encore plus encore. Parce que tu auras réussi à me faire assez confiance pour ça. Et la confiance, ça appelle l'amour.
— Et si... Je n'arrive jamais à te dire la vérité...? dit Aurélien entre deux sanglots. Je t'aime plus que tout, Guillaume. Il ne faut pas que tu doutes de ça. Mais... Je ne me sens pas capable de pouvoir te dire... Mon secret...
— Alors je comprendrai par moi-même. Et le jour où je comprendrais ce que tu me caches... Je t'inonderai d'amour afin que tu saches que je ne t'abandonnerai pas à cause de ça. Jamais je ne t'abandonnerai, Orel. »
Aurélien renifla, un peu rassuré par les mots de son copain, et se blottit contre lui. Il se laissa envelopper dans sa chaleur rassurante et un petit sourire fit son apparition sur ses lèvres à la sensation agréable. Il était tellement amoureux de Guillaume, mais, comme il le lui avait dit, c'était au-dessus de ses forces de lui dire la vérité.
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Fiction OrelxGringe - Les chatouilles.
FanfictionAurélien déménage sur Paris afin de rentrer dans un internat et de commencer le collège, loin de sa vie d'avant qu'il essaie d'oublier. Il a onze ans lorsqu'il rencontre Guillaume, son voisin de palier et garçon qui devient rapidement son meilleur a...