Jour 134 :
« Oh, Aurél ! »
Aurélien sortit de ses pensées en entendant Guillaume l'appeler et le vit claquer des doigts devant son visage.
« Dé-Désolé... balbutia-t-il en se reconcentrant sur le plus âgé.
— Tu rêves ou quoi ? rit doucement Guillaume et il lui fit un petit sourire coupable.
— Excuse-moi, je pensais à quelque chose. »
Il vit le plus grand lui lancer un regard interrogateur avant de lui sourire d'un air malicieux.
« Tu pensais à quoi ? Tu peux me le dire ?
— Non, je...
— Allez, Aurél. Sois cool. »
Aurélien déglutit, se remémorant brièvement ce à quoi il avait pensé et qui l'avait fait décrocher de sa conversation avec Guillaume. Celui-ci avait été en train de lui parler de ses vacances qu'il qualifiait de monotone et de sans grands intérêts et Aurélien s'était perdu dans ses souvenirs des siennes. Il voyait dans son esprit le soir où Romans l'avait touché dans son lit et qu'il n'avait pas osé appeler à l'aide alors que ses parents étaient en train de manger le dessert dans la salle à manger. Il avait ensuite pensé à la voix du plus vieux quand il lui avait murmuré Si tu veux la prochaine fois on échangera les rôles... et son cerveau avait joué le moment où, alors que ses parents faisaient une balade dehors quelques jours plus tard où le plus vieux était là avec ses filles, ce dernier s'était encore une fois faufilé dans sa chambre alors qu'il lisait tranquillement sur son lit. Romans avait fermé la porte derrière lui et il avait sursauté en l'entendant, sortant alors de sa lecture. Il avait paniqué en voyant ce dernier s'approcher de lui et avait murmuré, les mots se retrouvant encore une fois coincés dans sa gorge, non. Romans avait plongé ses yeux dans les siens en s'asseyant à ses côtés sur le lit et avait hoché la tête en lui souriant d'un air bienveillant. Les filles jouent au petit bac, Aurélien. Et tes parents sont partis faire une balade à l'extérieur. On a plein de temps devant nous maintenant, on peut jouer aux chatouilles. Tu veux ? Il avait secoué la tête, apeuré, et Romans avait fait comme s'il n'avait rien vu, avant de prendre sa main dans la sienne, bien plus grande. Il l'avait vu se déboutonner le pantalon de sa main de libre et, une fois ce dernier ouvert, il l'avait senti amener sa main dans son caleçon malgré le fait qu'il le supplie d'arrêter. Il avait entendu un gémissement sortir de la bouche du plus vieux alors qu'il faisait glisser sa main grâce à la sienne par-dessus sur son membre pour qu'il le branle et Aurélien s'était mis à pleurer sans réussir à se retenir, ce qui ne stoppa pas le plus vieux pour autant. C'est quand il avait sentit un liquide visqueux atterrir sur ses doigts entourant le membre du plus vieux qu'Aurélien avait lâché un petit sanglot de terreur et Romans avait continué un moment encore de le forcer à parcourir sa longueur de sa main avant de le lâcher. Aurélien avait reculé sur le lit dès qu'il en avait eu l'occasion mais la main de Romans s'était posée sur sa cuisse pour l'empêcher de s'éloigner plus encore. T'es doué, Aurélien. Merci de m'avoir aidé, vraiment. Tu verras, avec un peu d'entraînement tu seras capable de le faire tout seul. Aurélien l'avait alors sentit se rapprocher de lui sur le lit et lui faire glisser son pantalon sur ses cuisses, afin de pouvoir prendre son sexe entre ses doigts à son tour. À moi, maintenant. Toi aussi tu as le droit de te sentir bien, hein ? Aurélien s'était laissé faire en continuant de pleurer. De toute façon, que pouvait-il faire ? Il était bien trop faible par rapport à l'autre homme et il avait trop honte pour en parler à son père.
« Eh, Aurél...! »
Aurélien revint brusquement à la réalité en entendant Guillaume l'appeler encore une fois et sursauta :
« Mais qu'est-ce que t'as aujourd'hui... J'te jure... soupira Guillaume et il le regarda, un air inquiet sur le visage.
— Excuse-moi, Guillaume... »
Il baissa les yeux et sentit son ami le fixer d'un air soucieux. Il le sentit se rapprocher de lui et, juste au moment où Guillaume posait une main sur son dos, dans le but de lui dire quelque chose sans doute, trois coups se firent entendre sur la porte de sa chambre. Guillaume enleva rapidement sa main et la seconde d'après, Mme Nougot apparut dans l'entrebâillement de la porte de sa chambre.
« Aurélien, tu as une lettre de tes parents. »
Il se leva et remercia la vieille dame avant d'ouvrir la lettre que celle-ci lui avait donné avant de sortir de sa chambre. Il lut attentivement les quelques mots écrits, son père lui disant qu'il lui manquait déjà et sa mère disant qu'elle espérait qu'il travaillait bien au moins, avant de s'arrêter sur une ligne. Il écarquilla les yeux, terrorisé, relisant la ligne pour s'assurer qu'il n'avait pas mal lu, et entendit Guillaume l'appeler de son lit :
« Ça ne va pas ? »
Il baissa la main tenant la lettre d'un air abattu et resta silencieux un long moment avant de secouer la tête.
« Non, tout va bien... Juste mes parents qui me disent qu'ils ne peuvent pas venir le week-end prochain. Ils étaient censés descendre me voir...
— Oh, je suis désolé pour toi... »
Aurélien haussa les épaules et rangea la lettre dans sa poche de pantalon, les mots retentissant dans son esprit. Romans monte sur Paris vendredi prochain pour le travail. Il s'est proposé de venir te chercher à l'école et de t'amener manger dans un bon restaurant de sa connaissance. On lui a donc fait passer les quelques affaires que tu as oublié à la maison à Noël. Aurélien se dirigea vers son lit et s'y assit, prenant sans s'en rendre compte son lapin en peluche dans ses bras, avant de murmurer :
« Guillaume, tu pourras venir le soir vendredi prochain plutôt ?
— Comment ça ? Je te raccompagne pas après l'école ? lui demanda d'un air étonné le plus grand et il se tourna vers lui pour lui sourire tristement.
— Non, j'ai le meilleur ami de mes parents qui est de passage sur Paris. Il veut venir me chercher au collège et m'amener au restaurant. Alors si tu pouvais venir le soir... Quand je serai de retour...
— Je comprends, sourit Guillaume sincèrement. T'en as de la chance, hein. Restaurant et tout... Il doit beaucoup t'aimer. »
Aurélien ne répondit rien et fixa le plus âgé d'un air impuissant. De la chance... Non, pas vraiment. Lui, il rêverait plutôt de ne plus jamais le revoir. Mais apparemment, le plus vieux avait trouvé un moyen de le voir alors même qu'il avait fuit dans une autre ville. Il ne savait plus quoi faire pour s'en sortir.
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Fiction OrelxGringe - Les chatouilles.
FanficAurélien déménage sur Paris afin de rentrer dans un internat et de commencer le collège, loin de sa vie d'avant qu'il essaie d'oublier. Il a onze ans lorsqu'il rencontre Guillaume, son voisin de palier et garçon qui devient rapidement son meilleur a...