𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏: 𝐒𝐞𝐧𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

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Lyna

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Lyna

Cela faisait plus de deux heures que je me trouvais devant cette allée et je sentais mes muscles s'engourdir peu à peu. Je me frottais le front pour repousser les quelques mèches qui s'y collaient. Mes yeux me piquaient mais je me forçais à les garder ouvert car je devais encore classer les nouveaux livres que nous venions de recevoir. Heureusement j'avais presque fini. Les froides journées d'hiver étaient toujours les plus longues et les plus épuisantes, nous nous levions avec la nuit et nous nous couchions avec la nuit. Un vrai calvaire. C'est dans ces moments-là que je rêvais de vivre dans un grand palace avec une vue sur la mer, mais la réalité était tout autre. Ce sont des livres qui me faisaient offices de jardin paradisiaque et des immeubles en béton en guise de logements. Ouais, c'était pas la folie.

-Lyna qu'est ce que tu fais encore là ? Il est plus de vingt-deux heures ! me dit mon patron en arrivant sur le côté de l'étagère, me faisant sursauter.

-Vingt-deux heures ?! m'exclamais - je en reposant un livre. Je regardais ma montre et remarquais que je n'avais pas du tout vu le temps passer. 

-Mais je n'ai même pas encore terminé de ranger tous ces livres ! je lui répondis en pointant du doigt la colonne de livres qui m'attendait encore. J'avais tendance à ne jamais m'arrêter et au quotidien cela pouvait vite devenir déplaisant, car c'était mon sommeil qui en était le plus touché.

-Ne t'embête pas pour ça, tu continueras demain ma belle, maintenant rentre chez toi, il se fait tard, il répliqua d'un ton chaleureux et j'acquiesçais avec un petit sourire. Il connaissait bien ma manie pour l'organisation. Je l'écoutais et m'en allais juste après dans la salle au fond de la librairie pour chercher mes affaires dans les casiers et récupérer mon manteau ainsi que mon sac à main. Je m'approchais de la sortie mais mon patron Brice m'arrêta en m'attrapant le bras et je l'interroga du regard.

-Tu devrais prendre des vacances, tu es morte de fatigue et tu vas finir par tomber malade, tu te surmènes trop, il me sermonna inquiet en inspectant les cernes qui devaient certainement se loger sous mes yeux. Ce qui me fit comprendre que je devais être plus discrète si je ne voulais pas être mise de force à l'arrêt, car ce métier c'était tout ce qui "animait" mes journées. Sans celui-ci j'allais me retrouver avachis dans mon canapé et non merci. J'avais besoin d'une activité quotidienne.

-Ne t'inquiète pas pour moi, et puis tu as besoin de moi tu ne peux pas t'occuper de tout, seul, je lui répondais avec un petit sourire en essayant de l'amadouer et il soupira résigné.

Fière de moi, je le saluais et sortais enfin de cette librairie. La différence de température était flagrante et me fit rapidement perdre mon sourire. Je serais sans doute frigorifiée si je n'avais pas déjà chaud dû à mes rangements. Nous étions en hiver, la neige recouvrait désormais tous les trottoirs et les voitures laissaient des trainées derrière leur passage. Je mettais quand même mon écharpe autour de mon cou car sinon demain je me retrouverai ensevelie sous des dizaines de couvertures avec comme seul compagnon : la boîte de mouchoir. Et je n'aurais plus aucune excuse valable à donner à mon patron.

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