Lorsqu'elle lui fit face pour la première fois, elle sut que toutes ses certitudes allaient être anéanties. Il était le chuchotement du diable dans son oreille, il connaissait ce qu'elle se refusait d'admettre. Cet homme était tout ce qu'elle fuyait...
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Rayden
Je sors dehors faisant claquer avec violence les grandes portes derrière moi. Les domestiques s'écartent et s'enfuient en vitesse lorsqu'ils me croisent. Je me rends vers la forêt et me transforme. Il faut que j'évacue, que je m'échappe de toute cette situation, de tout ce bordel, d'elle.
J'ail'impression que le destin s'acharne sur moi, qu'il me teste. Qu'il cherche à savoir et à connaître mes réactions. Tout n'est que le cumul de putain de provocations. On cherche en permanence à vouloir me changer, vouloir me modifier pour que je devienne un simple moule prêt à ressembler à ses pairs, comme des milliers de poupées plastiques.
Être père ? J'en ris, j'en vomis même. S'occuper d'un gosse qui te gueulera dans les tympans, qui te privera de soirée le soir, merci mais je passe mon tour.
Puis quelles références ai-je ?! Mon putain de paternel passait son temps à me réprimander, à dire que je lui faisais honte et c'était bien le cadet de mes soucis.
Donc moi être père ? Laissez-moi rire et aller bien vous faire foutre avec vos conneries. De toute façon, je savais que Lyna était le piège à ne pas approcher, sous peine d'y laisser sa peau. Elle est la tentation, le pécher, l'ivresse qui ne te fait jamais dessoûler. Elle est tout simplement tout ce que je repousse le plus. Elle est celle qui me possède et qui me raccroche à un semblant d'humanité.
Oh que je la déteste, que je la hais cette fille, qu'elle me répugne avec sa candeur, ses yeux perçants qui ne veulent pas me laisser regarder ailleurs lorsqu'ils m'agrippent.
Je la déteste tellement car je l'aime à en crever.
Un démon dans le corps d'un ange. Une condamnation dans une exaltation. Une damnation dans une redemption.
Je suis devenu fou. Toutes mes pensées sont pour elle. Toujours et toujours elle. Je brûle pour elle, je m'enflamme pour elle, je me consume pour elle.
Je cours sous ma forme animale et je sens mon Tigre qui souhaite émerger, sentant mon désarroi. Mais je le fais taire car ce soir c'est à moi que revient la parole. C'est à moi que revient les décisions, c'est sur moi que tout repose, c'est moi qui suit le problème, et c'est moi qui ne me conforme encore une fois pas aux règles et à ce qu'on attend d'un père biologique. En claire, c'est moi que l'on souhaite entendre.
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Je reviens après une bonne heure vers le château lorsque je me suis assez calmé et me transforme à nouveau en humain. Je suis nu et je vois Émilie la domestique s'approcher avec des vêtements dans les bras.
