Lorsqu'elle lui fit face pour la première fois, elle sut que toutes ses certitudes allaient être anéanties. Il était le chuchotement du diable dans son oreille, il connaissait ce qu'elle se refusait d'admettre. Cet homme était tout ce qu'elle fuyait...
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Rayden
Tout se passait à une vitesse dont je n'avais aucunement le contrôle, j'observais les infirmières s'affairer à brancher son corps à différentes machines, je ne pouvais pas dire correctement ce qu'elles faisaient, tant la douleur que je ressentais à travers le lien me pétrifiait. Comment avec son petit corps d'humaine elle pouvait réussir à survivre à toutes ces douleurs et aux nombreuses poussées qu'elles faisaient depuis presque une heure. J'avais entendu tout à l'heure les médecins parler de col assez dilaté, j'avoue ne strictement rien comprendre à ce putain charabia. Sauf la finalité : elle est entrain d'accoucher et je vais sûrement finir par tomber dans les pommes.
Je la vois hurler de toutes ses forces, tandis que ses ongles me lacèrent la peau des mains qu'elle serre avec violence. Ils lui répètent de pousser mais je sens à travers le lien à quel point chaque poussée l'affaiblit, à quel point chaque poussée la rapproche de la mort. Putain.
-Sois forte trésor, tu peux y arriver. Je caresse ses cheveux et des larmes inondent les joues de Lyna. -Je n'y arriverai pas Rayden, je n'y arriverai pas, c'est trop dur...
-Bien sûr que si tu n'as pas été toutes ces fois téméraire pour baisser les bras à la dernière épreuve !
-Je ne peux plus...
-Poussez madame, je tiens la tête, la réconforte la sage-femme. Lyna pousse un hurlement à se déchirer les cordes vocales en puisant sur ses dernières forces.
-Son pouls baisse anormalement, donnez-lui un masque à oxygène ! S'exclame une infirmière. J'observe impuissant les médecins s'affoler de l'état de Lyna et je crains mourir de peur, tant chacune de mes terminaisons nerveuses sont tétanisées. Les yeux de certaines infirmières se transforment et des veines noires apparaissent. Je grogne en guise d'avertissement. Il y a beaucoup de sangs et je vois celles-ci partir en courant pour éviter de commettre le pire. Les autres essayent de se contrôler le plus possible et moi je suis tellement en panique que même son sang ne m'intéresse pas. On pourrait me mettre dans une piscine de celui-ci que je ne tenterai rien. Je vois d'un œil absent Lyna hurler, pleurer pour que le bébé sorte, les médecins qui bougent dans tous les sens et qui ouvrent la bouche pour proclamer des paroles, comme dans un film en noir et blanc sans le son. Les jambes de Lyna tremblent sous l'effort qui ne se termine pas. Je la vois parfois fermer les yeux mais je la secoue pour qu'elle reste en vie et qu'elle continue. Je suis paniqué. Cela ne va jamais finir. Je n'entends plus rien je reste focalisé sur le visage épuisé de Lyna.
Perdu dans mes pensées, c'est de longues minutes après, un cri perçant qui me sort de ma trans et en levant ma tête j'aperçois entre les mains de la sage-femme, un bébé, mon bébé... Bordel... J'entends Lyna pleurer de plus bel et je tourne directement à nouveau ma tête vers elle, terrifié à l'idée qui lui arrive quelque chose d'autre mais c'est des larmes de joies et de soulagements.
