Lorsqu'elle lui fit face pour la première fois, elle sut que toutes ses certitudes allaient être anéanties. Il était le chuchotement du diable dans son oreille, il connaissait ce qu'elle se refusait d'admettre. Cet homme était tout ce qu'elle fuyait...
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Thaïssa
-Non.. non... ce n'est pas possible, c'est la catastrophe suprême... je marmonne paniquée lorsque mon ouïe s'adapte et capte des premiers sons que je n'aurai jamais cru venir de moi. Je commence à faire des aller-retour dans ma chambre et j'ai l'impression que plus je marche, plus ces bruits s'intensifient comme une douloureuse manière de me confronter à la réalité. Je sais qu'il existe des solutions envisageables, mais je n'omets pas également qu'une certaine personne qui malheureusement à un impact sur moi, se sentira dévastée par la nouvelle.
Mais je ne peux pas être mère ! Ce serait carrément un affront à l'humanité, je n'ai rien de maternel et toute forme d'attention me dérange, alors comment vais-je me comporter lorsque cet enfant quémandera mon affection. Je sais ce que ça fait d'attendre après ses parents qu'ils daignent vous accorder ne serait-ce qu'un regard. Je ne peux lui faire subir ce sentiment involontairement.
Je m'approche de l'objet défendu qui va devenir certainement celui de mes frayeurs durant les prochains mois et ferme très fort mes paupières. Aller Thaïssa ne soit pas ridicule.
Je finis par me regarder dans le miroir en levant délicatement mon t-shirt juste en dessous de ma poitrine et ne vois rien, ce qui amèrement et égoïstement me rassure. Je lâche un souffle. J'ai envie de faire semblant, de continuer tant qu'aucune rondeur n'apparaîtra et viendra gâcher mon illusion. Ce n'est pas que je n'aime pas les enfants, c'est qu'ils me déstabilisent avec leurs yeux plein d'innocences. Je sais comment agir en conséquence face à des yeux sournois ou narquois mais avec un pur bon fond ? Aucune idée.
Vais-je l'aimer ? Je n'en sais rien, je n'ai pas vraiment d'exemple maternel dans la mesure où la mienne a voulu me forcer en me liant avec un hybride contre mon gré. Donc on y repensera en matière d'amour. Lorsque je sens ma poitrine picoter, je sais que Nayir se demande ce qu'il m'arrive et avant que je n'ai le temps de fermer la porte, il arrive. Je me tends instinctivement.
-Thaïs tu sais où j'ai bien pu mettre mon pull noi...Il s'interrompt brusquement en m'examinant attentivement et par la même manière trouve rapidement ce qui me trouble. J'écarquille les yeux. Non c'est trop tôt, je ne suis pas prête à voir, à sentir, son bonheur quand le mien n'arrive même pas à s'épanouir. Il baisse les yeux vers la source de mes angoisses et relève la tête vers moi en levant une main comme s'il faisait soudainement face à un animal sauvage et apeuré, prêt à décamper à la première seconde. Il ne me connaît que trop bien.
-Thaissa, il m'avertit en faisant un pas. Je ne perds pas une minute de plus je détourne le regard et en voyant la porte de sortie ultime, je passe par la fenêtre ouverte puis me rattrape avec souplesse au sol. Ni une ni deux je m'enfuis entre les arbres de cette forêt dense.
Je le sens me suivre et je ne fais que davantage accélérer. Je sais que c'est complément immature comme comportement mais je n'ai jamais été douée avec les émotions et encore moins celles des autres et Nayir aime un peu trop me gêner avec les siennes tout en pointant du doigt les miennes. Il est autant ma thérapie que mon exécutoire. Une introvertie avec un extravertie. Un mélange tantôt audacieux que virulent.
Il finit par m'attraper et avec la vitesse nous nous effondrons à même la terre en roulant. Lui me plaquant contre lui, de manière à ce que mes jambes encerclent sa taille et mes bras sa nuque.
-Tigresse, Tigresse, il murmure dans mon cou d'un ton que lui seul à le secret. Comme si j'étais la chose la plus précieuse à ses yeux.
-J'ai peur Nayir, je lui confie en me cachant le visage dans le creux de son cou.
-Je sais. Il entame de douces caresses le long de mon dos de haut en bas.
-Et si jamais je le faisais souffrir involontairement ? Il recule face à mes confidences et m'attrape le visage.
-Je serai à tes côtés à chaque instant, et je peux te dire que tu seras une bonne mère car une mauvaise ne se poserait pas toutes ces questions, il m'assure en tapotant mon front avec son index.
Je reste silencieuse pour faire face à ses paroles et les digérer. Est-ce que ma mère a déjà pensé ou envisagé de penser à tout ce que je me demande à présent ? N'a-t-elle peut-être jamais su comment faire et m'aimer à sa façon ? Mais une façon qui laisse des traces en impactant ma personnalité. Je ne veux pas être ce poids dans la vie de mon enfant.
-Tu ne le seras pas, j'ai confiance en toi, tu seras une merveilleuse mère.J'entends sa voix me réconforter. Je me penche à nouveau pour plonger ma tête dans son cou et le serrer très fort.
-Je vais devenir insupportable avec les hormones, je le préviens.
-Comme si ce n'était pas déjà le cas, il se marre et je lui tape la tête.
-Je vais te faire vivre un enfer et tu vas vite le regretter, je le menace faussement.
-Je n'attends que ça, il rétorque avec une étincelle malicieuse dans le regard. Je mets ma main dans ses cheveux et entame à mon tour des caresses jusque dans sa nuque. Nous nous observons silencieusement.
-Ensemble dans cette nouvelle épreuve, je lui dis. -Pour le meilleur et pour le pire, il me répond avec un sourire enjôleur avant de me retourner à même le sol, ayant à la tête des pensées toutes autres... on ne le changera pas.
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Thaissa et les sentiments, le clone de Rayden celle-là
