Lorsqu'elle lui fit face pour la première fois, elle sut que toutes ses certitudes allaient être anéanties. Il était le chuchotement du diable dans son oreille, il connaissait ce qu'elle se refusait d'admettre. Cet homme était tout ce qu'elle fuyait...
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Lyna
Je remue mes jambes le regard dans le vide, démunie de toutes émotions. Mes yeux sont gonflés à force d'avoir pleuré tous les litres de mon corps. Mes cernes doivent bien faire dix kilomètres de longs.
Une rupture n'est jamais facile, mais ça c'est lorsque nous sommes en couple avec une personne, mais alors comment ça s'appelle lorsqu'il n'y a jamais eu de relation, seulement vous qui essayez de la faire éclore ? Que vous ressentiez toute la souffrance d'une rupture mais avec la force d'un lien surnaturel qui vous pousse chaque heure, chaque minute, chaque seconde à aller le retrouver...
De toutes vos forces vous essayez de réprimer chaque sentiment qui vous explose à la figure lorsque vous pensez à l'autre. Je me force à avaler une première bouchée et celle-ci semble être remplie d'aiguilles tant elle me lacère la gorge. Pas étonnant lorsque vous reteniez des sanglots emprisonnés qui cherchent à tout pris à crier leurs peines. Mélangeant l'affliction et la détresse dans un seul endroit.
Ce qui m'énerve le plus c'est que malgré son acte affreux, malgré sa méchanceté,malgré son arrogance,malgré ses mots, je ne peux empêcher le fait que je l'aimeà en crever. Et je peux rejeter la faute sur le lien, telle une faible, telle une lâche, je sais au fond de moi la vérité. Mais ma haine envers lui à cet instant est imposante et omniprésente et elle ne risque pas de diminuer, ce qu'il a fait est impardonnable. C'est juste monstrueux, immoral complètement effrayant. Je ne peux vivre avec le complice du Diable. Je vais me reprendre en main une bonne fois pour toute et même si je finirai par mourir de souffrance. C'est alors mon destin. Demain je vais à la librairie et je reprends ma vie où je l'avais laissée, déterminée plus que jamais.
Je me lève et jette avec rage ma nourriture dans la poubelle puis viens m'asseoir sur le tabouret pour poser ma tête dans le creux de mes bras épuisée...
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Rayden
...Des heures avants....
Mes mains tremblent violemment, mes poumons semblent s'asphyxier devant la vue de ce corps blessé.
-Tu es un monstre,elle me jette à la figure avec haine et ses paupières sont sur le point de tomber de fatigue.
Avant qu'elles se ferment je regarde une dernière fois ses prunelles bouleversées par la haine, la peur et la tristesse qui les oppressent. Lorsqu'elle finit par s'allonger morte de fatigue, tout explose.
Je prends conscience de ce qui se passe, de ce que j'ai fait.Ma vue reprend et mon âme se déchire, le voile enfin disparut, les remords surgissent avec force, bordel ! Je tombe à genoux devant son corps immobile, démuni de force et prends entre-le creux de mes mains son visage rempli de larmes. Je suis un monstre.
