Chapitre 52 : Sauver le monde

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Note de l'auteur : Attention sujet sensible (désolé je dois spoiler un peu) : le suicide. Si vous n'êtes pas l'aise sur ce sujet cette histoire n'est peut-être pas faite pour vous. J'ai rajouté une note dans le résumé du livre pour prévenir les nouveaux lecteurs. Sincèrement désolé si vous arrêtez l'histoire ici.

C'est Ael qui la réveilla, les yeux baignés de larmes.

-Eil !

-Je... je suis sincèrement désolée Ael. J'ai fait tout se que j'ai pu.

Elle se mit à sangloter à son tour. Ils s'enlacèrent, chacun cachaient son visage dans l'épaule de l'autre pour pleurer. Ils pleuraient pour la perte d'un héritage centenaire. Voir l'arbre des dieux abattu leurs provoquaient une immense souffrance. Du haut de palais ils entendaient les cris déchirants des habitants de Wezenn qui s'élevaient jusqu'au jardin de Balone. Ils se serrèrent plus fort. Comme si ils essayaient de remplir le vide créé par la perte de leur patrimoine. Mais ils avaient une autre raison de pleurer.

-Il n'y a plus qu'à espérer qu'on à eu tort, dit la princesse dans un sanglot.

-Espérons que les conséquences seront moins importante que l'on ne l'imagine.

Pour Ael il n'y avait aucun doute que le rapport scientifique puisse avoir tort. Bien que les conséquences possibles étaient assez flou étant donner que le rapport se basait sur des catastrophes antérieures il était plus que probable que l'abatage de l'arbre des dieux rendrait un résultat quasi identique.

La reine n'était plus là. Elle était probablement retournée travailler.

-Les émeutes ont commencées ? demanda Eil.

-Je crois oui. Aller viens, je te ramène à ta chambre. De toute façon on ne peut plus faire grand chose maintenant à part prier.

Eil se releva difficilement. Ses jambes tremblaient trop, elle retomba instantanément.

-Aller, viens sur mon dos.

Eil ne résista pas. Ils traversèrent difficilement le jardin. Il n'y avait personne devant les portes. Ils ne croisèrent personne de tout leur chemin. Les domestiques étaient probablement aux fenêtres du palais à regarder le terrible spectacle. Ils entendirent des sanglots ici et là dans les couloirs mais ils en firent abstraction. Eil somnolait à moitié sur le dos de Ael qui ne plaignit pas une seule fois.

Eil se demandait à quelle point la situation en ville était grave, si Pesked allait bien, où était sa mère, comment allait Kentan.

« La cérémonie doit être fini maintenant. Je ne pense pas que les festivités ont été longues après l'abatage de l'arbre des dieux ».

Ils s'allongèrent ensemble sur le lit de Eil, les yeux dans le vague.

-On aurait pu sauver le monde, fit Eil dans un rire triste et nerveux.

Le monde n'allait pas se détruire non plus mais la situation était tout de même préoccupante.

-Je suppose que nous ne serions pas là dans se lit à pleurnicher. On aurait probablement trouver d'autres occupations. Dit Ael avec un petit regard salace.

Eil attrapa un oreiller et pour le balancer au visage d'Ael.

-Crétin !

Ils rigolèrent ensemble. Un rire un peu plus franc mais qui manquant tout de même d'énergie. Ils étaient épuisés. Mais pas assez pour ne pas se prendre dans les bras l'un de l'autre. Pas assez pour ne pas s'embrasser. Pas assez pour s'enlacer bien plus qu'elle ne l'avait fait avec Pesked. C'était un instinct brute, venant de la forêt. Un instinct de survit enraciné au plus profond de leurs âmes.

« On aurait pu sauver le monde tout le deux ».

Et à chaque fois qu'elle se rappelait qu'ils n'avaient pas réussi elle l'embrassait un peu plus fort.

Il était si beau, si fort dans sa sensibilité. Dans leurs tristesses commune comment auraient ils pu résister ?



Ael et Eil dormirent ensemble sans penser aux conséquences. C'était si anecdotique comparé à l'abatage de l'arbre des dieux.

Ael réveilla Eil d'un doux baiser. C'était si agréable d'être dans ses bras. C'était si agréable de se sentir aussi proche de quelqu'un, comme si l'autre était une extension de soi-même. Eil aurait pu rester contre lui des heures, comme si le reste du monde n'existait pas.

Et Ael. Comment avait elle pu résister aussi longtemps à ses beaux yeux bleues ? À ses bouclettes qui lui tombaient dans la nuque ? À ses fossettes dans le creux de ses joues ? Comment avait elle pu ignorer sa voix si douce, qui à présent la faisait frissonner ? Maintenant elle avalait chacun de ses mots, avide d'en avoir toujours plus pour les faire tourner dans sa tête en boucle. Comment avait elle pu vivre si proche de lui sans sentir son cœur battre ? Depuis qu'elle l'avait embrasser toute la perception qu'elle avait de son ami avait changé.

-Je vais aller chercher à manger au cuisine. Elle doit être vide avec tout se qui c'est passé. Tu veux un fruit en particulier ?

Eil lui sourit à moitié réveillée. Un sourire toujours un peu triste. Car malgré tout le bonheur d'être dans ses bras la douleur de la veille prenait toujours le dessus. Elle passait du rire aux larmes en quelques secondes.

-Une migrabeille, ça serait parfait.

-D'accord, je vais te chercher ça.

Il remit sont uniforme d'apprenti garde. Eil eu un peu honte en repensant à Pesked mais rien n'avait vraiment d'importance en ce moment. Lorsqu'il quitta la chambre Eil se retrouva de nouveau dans sa solitude et ses pensées.

Comment allait Kentan ? Était elle dans sa chambre ?

Eil avait un peu de temps avant le retour d'Ael. Elle décida d'aller faire un saut dans le chambre de sa sœur. Elle voulait la soutenir, la consoler, lui expliquer la situation, s'excuser pour ne pas être venu à son mariage. Elle sauta de son lit et se prépara rapidement pour aller voir à sa rencontre.

« De toute façon il y a peu de chance que je puisse la voir. Elle doit être avec son mari. »

Feuslt son mari. Elle fit une moue dégoûtée rien que d'y penser. Elle avait bien fait de lui casser le nez.

Arrivée devant sa chambre elle demanda aux gardes personnelles de sa sœur :

-Kentan est là ? Seule ?

Elle fut agréablement surprise quand ils aquisèrent.

Comment vivait elle sa nouvelle union ? Avait elle confiance en l'avenir ? Quelles émotions la parcourait ? Aurait elle envie de passait un peu de temps avec sa sœur ces prochains jours ?Avait elle une once d'affection pour son nouveau mari ? Avait il été plus aimable avec elle depuis le mariage ?

Les questions se bousculaient dans la tête de Eil. Elle avait tellement hâte de voir le sourire de sa sœur. Elle souriait même quand ça n'allait pas. Sa douce voix et sa bonté désintéressée lui avait manqué durant son séjour à Morglas. Elle rêvait plus que tout de la prendre dans ses bras. Sa sœur, le seul membre de sa famille qu'elle considérait vraiment comme telle.

Eil toqua à la porte mais personne ne lui répondit. Elle s'imagina que Kentan faisait parfois elle aussi le mur en ville. Elle aurait pu se croiser tiens ? C'était ridicule, mais cette pensée la fit sourire. Elle sentait qu'elle aurait besoin de sourire avant tout les prochains événements suite à l'abatage du plus grand arbre de la forêt. Sourire avant les émeutes. Sourire avant les futurs catastrophes. Alors elle sourit en ouvrant la porte.

-Kentan ! C'est moi ! Comment vas tu ?

La pièce était plongée dans l'obscurité. La fenêtre était fermée. Il fallu quelque secondes à Eil pour que ses yeux s'accoutument dans le noir.

-Kentan ?

Pas de réponse.

Une forme étrange était suspendu au plafond.

Kentan. Pendu. Sans vie.

Eil hurla comme elle n'avait jamais hurlé. Un cri déchirant qui fit trembler tout le palais.

Lorsque Les Arbres Auront Des CrocsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant