Il était une fois... Le monde de Candice

À travers ma fenêtre 19

Cette fois-ci je l'ai vu y aller... et je l'ai suivi.

Je m'attendais à le voir discuter avec le plus âgé de cette famille, ils sont de la même tranche d'âge, ou alors faire affaire avec la maman ou alors quelque chose du genre. Mais non, c'est à un tout autre spectacle que j'ai assisté.

Il était là, assis à cette terrasse, dans la nuit noire étoilée. Il était recroquevillé sur lui-même, il gémissait, il tremblait, on aurait dit qu'il avait froid. Mais non, il pleurait juste.

Il ne savait pas que je l'observais, il ne pouvait d'ailleurs pas s'en rendre compte; il était trop occupé à avoir sa tête entre ses genoux. Jamais encore je ne l'avais vu pleurer, sauf ce soir là quand il était rentré recouvert de sang. Il pleurait, comme le gamin qu'il était autrefois.

Pourquoi donc pleurait-il? Était-ce la dispute de trop? Serait-ce donc à cause de ces remords dont tu m'as parlé? Sais-tu pourquoi il pleurait? Toi aussi tu l'as vu depuis ton balcon, tu dois savoir pourquoi il se lamente.

Tu le sais mais pourtant tu as gardé le silence, comme d'habitude.
J'aurai espéré voir votre porte s'ouvrir sur quelqu'un et le voir s'en aller en courant. Mais non, personne. La porte bien fermée, sans aucun bruit à l'intérieur.

Il ne savait pas que je l'observais et pourtant je l'ai fait. Je l'ai vu sécher ses larmes et revenir vers notre maison. Pourquoi avait-il besoin de venir exprimer son chagrin sur votre jolie terrasse d'autrefois? Maman le savait-elle? Elle qui ne veut en cas qu'on ne s'approche de ta famille! Moi ou lui?

Il quittait votre périmètre après de bonnes minutes de chagrin et il traversait la petite rue alors que le voisinage était paisiblement endormi.

Il ne nous a pas vu, il ne savait pas qu'on l'observait. Toi sur ton balcon, moi derrière le buisson d'une chère voisine et ta mère derrière la vitre de votre séjour. Toutes les trois l'avons vu et pour différentes raisons.