À travers ma fenêtre 23

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Je cours à n'en plus respirer...

Je refuse de le croire.

Cette journée porte ouverte, je m'en souviens pourtant cette fois-ci, je revois les détails qui m'ont échappé.
Elle, lui, nous y étions tous les trois. Il avait refusé de venir pour veiller sur la petite, elle était souffrante pauvre fleur, nous étions donc tous les trois. En famille.

Je cours sans me soucier de cette pluie qui se déchaîne sur moi. Je cours sans m'occuper des nuages qui déversent leur tristesse sur ma blouse. Je cours et je vois...

Ce buffet, remplit de bonnes choses, agréables à la vue et merveilleuses au toucher. Je ne pouvais m'empêcher de vouloir goûter à toutes ces choses, ma langue ne demandait que ça.
Goûter à tout, mais surtout à ce met qu'elle aimait tant faire... c'était la dernière fois qu'elle le fit d' ailleurs.

Je cours et j'espère. Je cours et je prie. Je cours et je pleure. Mes larmes se confondent à celles des nuées; nous pleurions.

Il avait ce blouson, bleu comme un perroquet, pur comme une bille. Il le portait fièrement, il venait d'intégrer l'équipe du lycée, il voulait qu'elle soit fière de lui; elle et moi.
Trop occupée avec le buffet et lui avec ses copains, nous ne l'avions pas vu se faufiler, pourtant tout se passait bien devant nous.

Je cours et je l'entends encore, ce coup de feu. Il résonne fort dans ma tête. Comme un grand boum! Comme un verre qui a raté sa chute! Comme un œuf qui s'échappe de sa place. Il résonne, il se brise, il me brise.

Elle était confortable dans ses bras. Pourquoi? Pourquoi donc l'a-t-elle fait? Elle lui souriait de toutes ses dents. Pourquoi? Pourquoi alors qu'on ne voyait plus ce sourire depuis un très bon moment. Elle le touchait. Pourquoi? Pourquoi alors qu'elle devenait électrique chaque fois que l'autre le faisait. Elle était heureuse, elle en avait l'air. Je compris alors pourquoi elle ne voulait pas qu'il vienne, pourquoi elle a tant insisté qu'il regarde la petite. Elle voulait être seule avec l'autre.

Je cours et je me sens coupable, je sens ses remords le quitter et venir se poser sur mes épaules, je me sens lourde. Je ne me le pardonnerai jamais. J'espère, je n'ai plus qu'espérer.

Elle disait qu'il ne faisait que lui enlever un grin de sable dans l'œil, elle a menti. Un grain de sable dans l'œil ne peut se retrouver dans une bouche et on ne peut l'enlever avec la langue. Non! Elle a menti. Elle m'avait donc menti et je ne le sais que maintenant.

Il portait cet ensemble beige et elle cette robe mauve. C'était donc elle qui descendait de cette voiture. C'était donc lui qui venait de la déposer non loin de sa maison.

Je le vois mieux maintenant et je le reconnais... c'est ton père Sarah. C'était donc lui cet homme qui voyait ma mère tous les soirs.

Il était une fois... Le monde de CandiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant