À travers ma fenêtre 25

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1 semaine... que je n'ai pas ouvert cette fenêtre. J'avais l'impression d'avoir à vivre une autre torture si jamais je l'ouvrais, mais je ne veux pas, je ne veux plus.

Mais je l'ai fait malgré tout et mon impression était vraie, une nouvelle torture.

Je l'ai vu. J'ai vu son taxi garer devant la petite concession de votre habitation. Toi aussi tu l'as vu depuis ta fenêtre Sarah... tu l'as vu descendre de ce taxi et sonner sur le pas de votre maison.

Mon cœur me serrait de la voir patienter afin que quelqu'un puisse venir lui ouvrir la porte. Pourquoi est-ce que tu ne descends donc pour lui demander de rentrer et retrouver son foyer? De rentrer retrouver son mari et ses enfants qui s'impatientent chaleureusement de son arrivée.

Elle patiente et j'ai juste envie de me ruer sur elle, de salir cette jolie combinaison pêche.

Cette combinaison... c'est la même qu'elle portait le soir de notre accident. Je l'ai vu, je m'en souviens, avant de rentrer dans mon coma aux urgences et de n'entendre que des cris et plus rien. Du silence.

J'espérais en vain que personne ne puisse l'ouvrir la porte et qu'elle allait rentrer chez elle retrouver son foyer et lui donner de l'amour. Mais je savais qu'il était trop tard, la poignée s'est tournée sur lui, ton père, qui était ravi de retrouver une fois de plus son amante, tous les deux sourires aux lèvres.

Je les déteste, toi je sais que non.

Ils ont l'air heureux, ils nous offrent un tableau romantique à la française. Elle, agrippée sur son cou et lui, les mains serrées contre ses hanches, ils ne se soucient pas du temps, ils savent qu'il n'y aura personne pour les déranger.

Je les déteste, parce que je ne veux pas connaître la suite de leur histoire.

Lui, il est dans ce parc, assis. Il a l'air seul, mais il ne l'est pas. Sa bouteille d'alcool est là pour lui tenir compagnie, un alcool fort parce qu'il avait besoin de quelqu'un de fort à ses côtés.
Il portait cette chemise à carreaux rouges, couleur de la force, du danger, de l'interdit, de l'ardeur, de la colère. La couleur de tous les malheurs.

Je ne pouvais le savoir mon amie, si je l'avais su je nous aurais tous protégé. Si je l'avais su je n'allais jamais accepter de monter dans cette voiture ce soir là alors que le chauffeur à bord était vivre.

Si je l'avais su, il n'y aurait jamais eu cet accident.

Mais je ne pouvais pas le savoir, parce que je ne pouvais rien savoir aussi.

Il était une fois... Le monde de CandiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant