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Je suis réveillée en plein milieu de la nuit par des bruits de pas dans le couloir. Je jette un œil au réveil : 1h40... Je me retourne pour essayer de me rendormir mais je n'y arrive pas. J'entends des sons bizarres qui semblent venir de la cour arrière. J'appelle Antoine en chuchotant :

- Antoine ! Antoine ! Réveilles toi !

- Hmmm, qu'est qu'il y a ? dit-il en émergeant doucement.

- J'ai l'impression qu'il se passe quelque chose dehors... Écoutes !

Nous marquons une pause tandis que les bruits persistent.

- On dirait que quelqu'un allume un feu...

- Un feu ? À cette heure ci ?

Mais il a raison, j'ai l'impression de sentir une odeur de brûlé... Soudain, les pas reprennent dans le couloir. Je regarde Antoine d'un air inquiet. Nous nous taisons et retenons notre souffle. Les pas ont l'air de s'être arrêtés devant notre porte... Je demande silencieusement à Antoine s'il l'a fermé à clé en rentrant hier soir, ce à quoi il hoche la tête pour dire oui.

J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure... J'ai l'impression que quelque chose va se passer mais je ne sais pas quoi, ce qui m'angoisse fortement... Tout à coup, quelqu'un tente d'ouvrir la porte de la chambre ! Antoine me fait signe de faire semblant de dormir. Je m'allonge doucement en essayant de rester la plus discrète possible (car 'détendue' ne l'est pas)... J'entends des bruits qui m'indiquent que la personne crochète la serrure. Des sueurs froides me parcourent tout le corps, je n'attends qu'une chose, c'est de savoir ce qui va nous arriver...

D'un coup, la porte s'ouvre ! Plus personne ne fait le moindre son. La tension est palpable. Je suis cachée sous ma couette et fixe Antoine droit dans les yeux. Je lis sur ses lèvres "Ne bouges pas"...

Soudain ! Je me retrouve avec un énorme bout de scotch sur la bouche et je sens qu'on m'attrape par les jambes et par le buste... J'essaie de crier mais le scotch m'en empêche. Je vois qu'Antoine subit le même sort que moi. Nos agresseurs nous emmènent à l'extérieur, dans la cour arrière, où un immense feu a été allumé comme nous l'avions pressenti. D'autres personnes sont déjà présentent sur les lieux. Ceux qui nous portaient nous lâchent violemment sur le sol poussiéreux et rejoignent les autres. Je retire le bout de scotch de sur ma bouche et me rapproche d'Antoine en restant les genoux au sol.

- Ça va ?

- Oui et toi, rien de cassé ? me demande-t-il inquiet.

- Non non, ça va, dis-je sur un ton apeuré.

- Restes près de moi.

Nous nous relevons en essayant de déterminer qui nous a amené ici. C'était à prévoir... Kevin, Rayan et toute leur bande se tiennent en demi cercle devant les flammes, face à nous. On dirait des clones... Ils portent tous une veste à capuche noire et pour certains, un bandana noir autour du visage. Ils se prennent pour des casseurs ou je rêve...

- Qu'est ce que vous nous voulez ? leur crie Antoine.

- Ah on fait moins les malins maintenant hein ! Plus de classement, plus de note, terminé ! lance Kevin.

- T'es complètement malade ! Allumé un feu ici et sortir en pleine nuit ! dis-je en m'indignant.

- Toi la ferme ! me dit Rayan calmement, tu parleras quand on t'aura sonné pour une fois.

- Franchement Kevin, à quoi ça rime ? On est meilleurs que vous point, pas la peine de chercher à se venger. T'aggraves ton cas là...

- Ta gueule Antoine ! T'as choisi le mauvais camp en te mettant avec elle. C'est une fille ! Tu vaux mieux que ça...

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