Au petit matin, je suis réveillée par Antoine qui range ses affaires. Je sais qu'il fait exprès de ne pas être discret pour que je sorte du lit... Très subtile... Je lance alors :
- Qu'elle heure est-il ?
- L'heure de se lever. Aller, debout la marmotte !
Je m'indigne gentiment :
- Tu plaisantes ! J'ai fais un tour de garde de plus que toi, c'est toi qui as dormi le plus de nous deux !
Il rit et nous finissons de ranger nos affaires. Il faut encore que nous atteignons le point de rendez-vous avant de renter au QG.
- Voyons voir, il faut aller au sud pendant environ sept kilomètres, m'annonce Antoine.
- Il est déjà 7h30, il faut partir maintenant.
Nous marchons toute la matinée en commentant notre nuit, qui fut très agréable pour ma part. Le temps était très doux et nous n'avons pas eu de mauvaise visite. Néanmoins, nous avons tout de même un peu mal au dos... Dormir sur le sol n'est pas notre fort. Plus nous marchons, plus je remarque que quelque chose ne va pas. L'atmosphère entre nous à l'air tendu, comme si quelque chose n'avait pas été dis... J'hésite un long moment à lui redemander ce qu'il voulait dire par "Il ne t'as pas fallu beaucoup de temps pour me comprendre" mais je reste muette. L'ambiguïté entre nous me gêne toujours mais je n'ai pas envi de comprendre pourquoi elle existe. Est-ce par peur ou juste par lâcheté ? Je ne sais pas.
Toujours est-il que nous avons fini par arriver au point de relais. Et pour mon plus grand bonheur, c'est Maé qui s'occupe de récupérer les relevés. Je lui lance en arrivant :
- Alors tu en profites pour prendre quelques images ?
- J'avoue que j'aurais bien aimé, mais pas en tant que soldat, me répond-il en riant.
- Dommage, c'est vraiment magnifique ici !
J'admire vraiment Maé, ses photos sont d'une qualité excellente et dégagent une émotions palpable. Antoine s'occupe de déposer notre carnet et de détailler notre nuit. J'en profite pour me poser cinq minutes avant de repartir pour quinze autres kilomètres. Je confie à Maé que mon seul regret sera de ne pas le voir quand j'arriverai au QG et qu'il faudra que j'attende qu'il arrive à son tour pour ne plus être entourée que de débilité.
- Et Antoine ? Vous êtes amis non ?
- Oui mais c'est compliqué...
- Peut être, mais il n'est pas débile !
- Certes, dis-je en riant.
Nous finissons par repartir après avoir suivi la procédure, direction le QG. Je m'efforce de trouver des sujets de conversation neutres pour faire passer le temps quand soudain, on nous tire dessus... Nous nous planquons derrière des gros troncs d'arbre et préparons nos armes pour riposter.
- C'était à prévoir ! Regarde qui nous a suivi ! me lance Antoine.
- Ces abrutis me tapent sur le système... Je me lève pour leur rendre les balles et toi tu les prends à leur jeu par la droite OK ?
- Ça marche, fais attention à toi !
Je sors de ma cachette et commence à tirer sur Kevin et sa bande. Si je ne me casse pas un genou entre les balles et les coups, c'est que je suis chanceuse. Entre deux assauts, je retourne derrière le tronc de mon arbre et jette un coup d'œil à Antoine qui s'avance prudemment vers la droite de Rayan. Soudain il se met à crier pour détourner leur attention de moi, et me donner l'opportunité de les mettre à terre le temps de s'enfuir... Mais dans un éclair, je reçois une balle dans le bras, qui me laisse à terre le temps de reprendre mes esprits. Il se passe quelques minutes avant que je sorte des vapes quand je vois Antoine arriver sur moi en courant l'air paniqué.
- Cassiop' ça va ? Restes avec moi s'il te plaît !
Je grogne légèrement quand je sens la douleur remonter dans mon épaule...
- Tu m'entends ? Réponds moi, je t'en supplie !
- Respires, je vais bien, j'ai juste un peu mal mais ça va aller, lui dis-je sur un ton des plus calme, qui m'étonne moi même.
- Mais t'es folle ou quoi ? C'est toi qui t'es pris une balle et c'est moi qui dois respirer ? J'hallucine !
Je souris devant son état révolté et inquiet, il est trop mignon comme ça !
- Je vais bien, je te le promets, je suis désolée que tu aies eu peur.
- C'est rien... dis-il sur un ton un peu confus. Mais quand même !
- Ok bon, faut qu'on se remette en route et vite !
- Tu ne veux pas te reposer un peu ?
- Je ne marche pas sur les mains, je peux continuer d'avancer ne t'inquiètes pas, ce n'est qu'une égratignure. On y va !
Entre temps, tous les autres sont partis. Je pense que voir qu'on a tiré sur quelqu'un, ça calme... Malgré ma résistance visible, Antoine ne peut pas s'empêcher de rester près de moi à vérifier qu'aucune branche ne me touche. Je redécouvre ce côté protecteur qu'il m'avait déjà montré et qui, j'avoue, m'avait manqué... Je suis persuadée que s'il ne se retenait pas, il me porterait jusqu'au QG pour que je n'aie pas à faire d'efforts. Nous finissons par y arriver justement. Et devinez qui n'est pas encore arrivé... Nous sommes une fois de plus les premiers ! En outre, Maé est déjà là, il accourt vers moi en voyant que je tiens mon bras :
- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Tu vas bien ?
Cette situation est extrêmement ironique, un vrai soldat s'inquiétant d'une simple égratignure... Les gros durs d'aujourd'hui ce n'est plus ce que c'était...
- Ça va on s'est juste fais attaquer dans le sous bois par la bande à Kevin. Je vais bien.
- Tout va bien Cassiopé ? demande Max en arrivant vers nous.
- Relax Max, je suis toujours vivante.
Je suis morte de rire devant tant d'inquiétude pour si peu, même si je trouve cela très mignon et très attentionné de leur part.
Je rejoins mon lit à l'intérieur du QG pour me faire soigner et prendre une douche. Quand j'en sors, il est déjà 19h et quelques groupes sont arrivés, dont Kevin et sa bande. Ils me toisent de haut en bas, étonnés que je sois debout... Je leur lance un air supérieur et suffisant pour leur rendre leur méprise habituelle. Non mais !
Je passe la soirée avec Antoine et Maé à discuter de tout et de rien. Je suis contente qu'Antoine ne fasse pas son jaloux avec lui, il a plutôt l'air de bien l'apprécier même ! Nous allons nous coucher en vitesse juste après le repas et je profite d'être sur un vrai lit pour reposer mon dos.

VOUS LISEZ
Option de vie
Fiksi RemajaUn stage à l'armée, Cassiopé ne s'attendait pas à être la seule fille des 40 participants... Elle aurait facilement pu passer au dessus des moqueries de certains garçons, si c'était resté dans le cadre du sexisme des ados de collège... Mais ça a vit...