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Je m'étire au son du clairon. Antoine est déjà dans la salle de bain en train de prendre sa douche. Ça me fait bizarre de partager ma chambre avec un garçon mais je sais qu'il n'a pas d'arrière pensée et que je peux lui faire confiance pour ce qui est du respect de l'intimité de chacun.

- Ça va mieux ? me demande-t-il en revenant dans la chambre à moitié habillé.

- Depuis hier soir ? Un peu mieux.

- Déstresses, tout va bien se passer.

- Mais j'angoisse, imagines si ces débiles s'en prennent à toi parce que t'es installé dans ma chambre...

- J'en ai rien à faire de ce qu'ils pensent, je suis ton garde du corps c'est pas pareil, me dit-il avec son habituel ton charmeur.

- Garde du corps carrément ? J'ai autant l'air d'être en détresse que ça ?

- Non, mais je peux aussi être là parce que je suis ton ami ?

- Je préfère ça !

Il me sourit et finit de s'habiller tandis que j'en fais autant. Nous sortons pour aller prendre le petit déjeuner avec les autres. La brigade d'intervention de nuit de ce weekend est rentrée et reste avec nous le temps de manger. J'aperçois Maé qui s'installe du côté de ma place habituelle alors je viens le saluer.

- Alors cette mission ?

- On s'en est bien sorti mais je suis épuisé... Et toi alors ton weekend ?

- Bien, j'ai revu Dimitri dimanche.

- Dimitri ? Ah oui le neveu du colonel instructeur des chevaux de la garde ?

- Exact, je t'en avais parlé. Il m'a proposé de revenir monter dimanche prochain.

- Cool, ça te fait prendre l'air !

- Oui, surtout qu'il veut aller faire une balade sur la plage.

- Tu vas t'éclater alors !

- Je pense aussi !

- Tu ne m'as pas dis que tu y retournerais... me lance Antoine en s'incrustant dans la conversation.

- Maintenant tu le sais.

À chaque fois que je crois que la jalousie d'Antoine s'est estompée, elle revient au galop... Je suis flattée qu'il m'apprécie à ce point, mais ce n'est pas une raison pour m'empêcher de vivre... Jusqu'à nouvel ordre, je ne lui dois rien de ce côté là.

Quand nous avons fini de manger et après un bref passage à nos chambre, direction le terrain d'entraînement extérieur. En ce début de troisième semaine, nous allons resté au camp et s'entraîner intensément au tir, à la résistance physique et mentale. J'espère ne pas mourir pendant cette phase...

Malgré mes craintes, tout ce passe très bien. Un petit relâchement par-ci par-là sur les parcours intensifs, mais heureusement j'ai toujours mon petit ange gardien qui s'assure à chaque instant que je reste debout. En fait c'est ça qu'il y a entre Antoine et moi, on veille l'un sur l'autre. Et même s'il n'a pas vraiment besoin que je veille sur lui, je sais sans avoir à me poser la question, que si un jour, il lui faut de l'aide, je serai là. Un jour j'ai dis qu'il ne serait qu'un gars que j'aurais rencontré à ce stage, et que nos chemins ne se recroiseraient jamais. Mais ce n'est plus le cas, c'est un véritable ami qui est tombé sur ma route et je ne compte pas le perdre de si tôt !

À la fin de la journée, nous rentrons dans nos chambres. Comme tous les soirs, nous avons 2h pour profiter de l'espace et du temps libre.

- Prem's à la douche !

- Je te laisse la place, je ne ferai pas de commentaire sur la tête que tu tires... me lance Antoine.

- Regardes toi dans un miroir avant de parler et après on voit pour les commentaires ! dis-je en riant.

Il y a un petit miroir accroché au mur, juste au dessus du bureau de la chambre. Antoine se regarde dedans avant de me lancer :

- Un point pour toi...

- Merci !

Je rentre dans la douche et commence à me détendre les épaules sous l'eau tiède. Mais j'entends Antoine me dire quelque chose à travers la porte de la salle de bain :

- Ça fait plaisir de te voir sourire à nouveau.

Sa remarque me le donne encore plus et je lui réponds :

- Je crois que tu n'y es pas pour rien...

Un silence s'installe, on n'entend plus que le bruit de l'eau qui coule. Puis Antoine se met à fanfaronner :

- Ouais je sais, je suis, irrésistible !

- T'emballes pas trop !

- Pas du tout ! Ce n'est que la simple vérité : je suis drôle, beau, intelligent, doté d'un charme fou qui plus est ! Tout pour plaire en somme !

- Ça va les chevilles ? lui dis-je en rigolant, tu as peut être tous ces atouts mais tu as aussi un égo surdimensionné !

- Alors tu admets que ma description est correcte ?

Je ne peux pas répondre à ça, je me suis grillée toute seule... Mais j'assume !

- Elle est relativement correcte, oui.

Antoine ne dis plus rien pendant une minute puis termine la conversation sur un ton beaucoup plus doux :

- Crois moi, ton sourire, tu ne le dois qu'à toi même.

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