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L'eau tiède coule sur mes épaules et fait glisser les résidus de sable et de sel le long de ma peau bronzée. J'adore l'odeur que mon shampoing au monoï laisse sur mes cheveux. Le temps qu'ils sèchent, je me détend sur la terrasse avec un verre de jus de fruits à la main et quelques cacahuètes. Toujours en musique, bien sûr ! Je danse en rythme sur "Dance Monkey" de Tones and I en faisant cuire mes pâtes et en chantant à tue tête ! J'ai toujours aimé chanter, ça me détend. Je met la sauce tomate dans le plat et à table !

Je ne cuisine pas beaucoup mais j'ai de bonnes idées. Ici, j'ai rajouté quelques épices à la sauce, ce qui lui donne tout de suite plus de personnalité. Pour finir, je prends un yaourt et un morceau de pastèque, que j'adore et me pose sur le canapé. Je ne tarde pas à migrer vers mon lit car la fatigue se fait sentir... Je ne fais d'ailleurs pas long feu et m'écroule littéralement en deux minutes...


Je me réveille en sursaut au beau milieu de la nuit... J'ai rêvé que je devenais aveugle mais bizarrement, la première chose à laquelle j'ai pensé, ce sont les yeux d'Antoine et imaginer que je ne pouvais plus les voir m'a angoissé. Je ne sais vraiment pas pourquoi j'arrive à penser à lui à cause d'un simple cauchemar...

"Tu fais vraiment des rêves chelous ma vieille" me dis-je à moi même avant de me rendormir...


Le lendemain matin, je cogite dans mon lit avant de me lever... C'est vrai qu'Antoine enchaîne les impressions contradictoires, mais j'ai vraiment la sensation (c'est le cas de le dire) que je peux lui faire confiance et lui accorder une chance de devenir mon ami. Il faut d'ailleurs que je le retrouve sur la place à 13h et il est presque midi... Et évidemment, je suis toujours sous la couette... Même plaisir que la veille, je sors du lit en musique et mange mon reste de pâtes sans passer par l'étape 'petit déjeuner'. Ensuite, j'enfile mon maillot et direction la plage.


- Hey ! Ça va ? me crie Antoine du coin de la place.

- Nickel et toi ? dis-je en le rejoignant.

- Super, on y va ?

- Aller go !

Nous nous installons dans un endroit où il n'y a pas trop de monde. Du coin de l'œil, j'observe Antoine se déshabiller... C'est vrai que malgré ses défaut, il est indéniablement canon. Ses muscles sont très bien dessinés sur sa peau bronzée et ses cheveux mal coiffés lui donne un air de bad boy irrésistible...

- Tout va bien ?

Oups, je crois qu'il restait encore de la bave sur le coin de ma bouche quand il m'a sorti de mes rêves...

- Euh oui, parfait... dis-je sur un ton confus.

- À l'eau alors ?

- Le dernier arrivé est une crevette sèche !

Je me met à courir en direction des vagues et plonge la tête la première à travers la surface. Antoine court vite, mais pas assez pour rattraper mon avance.

- Alors la crevette, on a peur de l'eau ?

Je suis peut être excessive lorsque je fais des blagues, mais ça n'a pas l'air de lui poser un quelconque problème que je me moque gentiment de lui. Il en profite d'ailleurs pour se tourner lui même en dérision :

- Bah oui, il y a des requins par ici...

- Hein quoi ! Des requins ?

Je le suis dans sa blague et nous rions tous les deux en s'éclaboussant. L'après midi passe à une vitesse folle, j'ai l'impression que ça ne fait qu'une heure que nous sommes là pourtant il est déjà 16h et nous devons rentrer pour nous préparer. Les soldats viennent nous chercher à 19h pour retourner au camps.

- On se voit tout à l'heure ?

- Évidemment ! T'as envi d'y retourner toi ?

- Oui bien sûr ! Cette semaine c'est le premier RAID ! Je lui répond avec un ton enthousiaste.  Pourquoi pas toi ?

- Si, mais je préfère être ici, sur la plage, admirer le coucher du Soleil...

C'est vrai que moi aussi, je serais bien rester plus longtemps sur ce petit paradis, mais il fallait venir en vacances pour ça.

- Vivement le weekend prochain alors !

Nous rentrons chacun de notre côté et je file à la douche. Ensuite je range mes affaires en repensant à Antoine et son corps d'Apollon... T'es complètement larguée...

Après avoir fini de manger et nettoyer ma vaisselle, je ferme la maison et attends Maé sur la terrasse en profitant de la température descendante. Au bout d'un moment, j'entends un klaxon venant de la route et j'aperçois la voiture du camp. Je souris et me lève pour mettre mon sac dans le coffre. Antoine et les autres sont déjà là et ma place à côté du conducteur est libre pour ma plus grande joie. Je salue tout le monde et nous partons.

- Tu as passé un bon weekend ? me demande Maé.

- Super, j'ai passé tout mon temps à la plage !

- Oh j'en rêve... Et comment est la maison ?

- Elle est vraiment géniale ! Grande, élégante, chaleureuse, équipée et très bien décorée. Je crois sérieusement que je pourrai passer ma vie dans cette maison...

- Wouaoh tant que ça ? Et bien au moins, tu profites à fond de tes permissions !

- C'est clair !

Nous continuons la route en parlant de tout et de rien. Lorsque nous arrivons, Max nous appelle tous dans la grande salle pour nous expliquer le déroulement de la semaine qui arrive.

- À partir de demain et jusqu'à vendredi, nous effectuerons des missions sur un QG en forêt. Nous y resterons pour dormir sauf la nuit de mercredi à jeudi, vous dormirez là où vous pourrez et là où vous trouverez surtout ! Ne vous affolez pas, nous serons en contact avec vous H24 en cas de besoins.

Je m'impatiente déjà de connaître le terrain, le vrai ! Mais quelque chose me tracasse... Il se trouve que pour une première semaine, je réussie plutôt bien au sein de l'armée et je suis bien notée et bien classée. Cela ravi Max mais ce n'est pas le cas de tout le monde... La bande à Kevin semble... irritée, par mon niveau supérieur au leur... J'espère juste qu'ils ne vont pas me chercher des histoires pendant que l'on sera seuls...

- Vous serez en binôme pour chaque mission, vous choisissez votre partenaire et vous veillerez sur lui toute la semaine. Le but n'est pas de prendre votre meilleur copain pour bavarder, il faut que vous aillez un haut niveau de confiance en la personne qui vous épaulera.

Je tourne la tête et constate qu'Antoine me fixe avec un petit sourire en coin que je lui rends.

- Bien, maintenant que vous êtes informés, extinction des feux !

Je me lève et me dirige vers l'aile des dortoirs avec les autres et Antoine me rejoint.

- Me ferais-tu le plaisir d'être ma partenaire pour cette semaine qui s'annonce extrêmement rude et complexe ?

- Moi ? C'est pas toi qui disais que je ne tiendrais pas deux jours ? J'aurais pensé que ça voudrait dire que tu choisirais un coéquipier plus "solide".

Je joue la provocation en lui rappelant la première impression qu'il m'a faite et que n'ai pas oublié...

- Je sais que de nous tous, tu es la plus solide, la plus débrouillarde et que tu vas tenir la semaine sans montrer le moindre signe de fatigue. Et je n'accepterai personne d'autre comme partenaire de toute façon !

Ses mots me touchent, je ne pense même plus aux défauts évidents de ce garçon et aux risques qu'ils représentent pour ma santé mentale... De toute façon, à part lui, je n'ai confiance en personne d'autre ici.

- Tu te rattrapes plutôt bien. C'est d'accord, nous sommes donc partenaires !

Il arbore un immense sourire et me laisse devant ma chambre en me souhaitant une bonne nuit. Je fais mon sac spécial RAID en 5 minutes chrono et je file me coucher. Demain va être une longue journée...

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