La semaine suivante, je suis restée dans le chalet que j'occupais pour les weekend. Je n'ai pas voulu rester au camp, j'étais trop mal de ne pas pouvoir terminer le stage et encore plus sans mon meilleur ami... Je me suis reposée, appris à marcher avec des béquilles et quand la douleur me laissait tranquille, je tentais d'aller sur la plage. Je n'ai donné aucune nouvelle à mes amis cette semaine là. Antoine ne m'en a pas donné non plus malgré mes quelques messages. Mamie m'a appelé tous les jours pour être sûre que je ne voulais pas qu'elle vienne me chercher, mais je voulais respecter mon engagement jusqu'au bout. Et puis, être seule me fais du bien. Le dernier jour du stage, Maé est venu me chercher pour que j'assiste aux remises des attestations de participation et en l'occurrence, des honneurs pour Antoine et moi... Ce jour là, je n'ai pas réussi à montrer mes émotions. Antoine était sur son fauteuil roulant, sans expression, comme près à mourir. Ça ne lui faisait ni chaud ni froid de recevoir les honneurs de l'armée et du camp de Souge. Moi, j'essayais de me convaincre qu'on les méritait vraiment.
Kevin et Rayan n'ont pas assisté à cette cérémonie. Ils étaient déjà en maison de correction en attendant de passer devant un juge... On fait tous des erreurs mais certains sont tellement aveuglés par la bêtise ou simplement l'orgueil et le besoin de supériorité qu'ils arrivent à se faire peur eux mêmes...
Les autres de la bandes n'ont rien reçu. Néanmoins, la plupart d'entre eux se sont découvert une vocation au sein de l'armée. Au début, je trouvais ça paradoxal, mais en fin de compte, c'est carrément logique.
À la fin de cette journée, nos parents sont venus nous chercher devant le portail du camp. J'ai remercié Max de m'avoir accueilli ici, Maé d'avoir était aussi gentil avec moi et le sergent Lucas de nous avoir fait autant rire. Ils m'ont tous les trois pris dans leurs bras et j'ai su que j'avais marqué ce camp par mon passage, même si je ne comprenais pas pourquoi.
Avant de partir pour de bon, je me dirige vers Antoine. Ses parents sont déjà là et l'aident à mettre ses sacs dans la voiture.
- Antoine ?
Il lève les yeux vers moi puis regarde ses parents.
- On t'attend dans la voiture mon chéri, lui dit sa mère.
Il s'approche de moi, toujours le visage vide et fermé.
- Tu t'habitues au fauteuil ?
- Pas trop pour l'instant.
Je reste sans voix. Je n'arrive plus à lui parler. J'ai la sensation que ce qui lui arrive est entièrement de ma faute... Je n'ose même plus le regarder dans les yeux...
- Cassiopé ?
Et ça, il l'a compris.
- Oui ?
- Regardes moi.
Je lève la tête vers lui et mon regard se plante dans le sien, comme deux aimants qui se collent entre eux, comme le jour où j'ai vu ses yeux vairons pour la première fois...
- Tu n'y es pour rien. Sans toi, je ne serais pas là aujourd'hui. Rien ne change entre nous, ok ? Je sais que j'aurais dû te répondre cette semaine, mais j'étais en colère contre le monde... Il me faut du temps pour encaisser ce qui m'arrive.
- Je comprends. Je ferais n'importe quoi pour remonter le temps tu sais...
- C'est toi qui dis toujours qu'il faut aller de l'avant non ? Regarder les choses à 360°. Et bien c'est ce que je fais, du moins, ce que j'essaye de faire.
- Et qu'est ce que tu vois ?
- Que toi et moi, on se quitte aujourd'hui, mais que j'ai ton numéro et que dès que je peux, je t'appelles pour prendre des nouvelles, ça marche ? me dit-il sur un ton un peu plus enthousiaste.
- Ça marche ! lui dis-je en lâchant un petit rire et une larme.
- Aller viens là...
Il ouvre ses bras pour me faire un câlin. Je m'approche de lui et me penche pour être à sa hauteur. Je n'avais jamais fais un câlin à Antoine... Pas un vrai du moins. Je ressens la même chaleur que le jour où il a posé sa main sur ma jambe pour me soigner. Je ressens le même frisson qui m'a traversé le corps quand il s'est penché vers moi pour me rassurer après que je me sois faite agresser dans les douches. Je ressens l'amitié, tout simplement.
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Option de vie
Teen FictionUn stage à l'armée, Cassiopé ne s'attendait pas à être la seule fille des 40 participants... Elle aurait facilement pu passer au dessus des moqueries de certains garçons, si c'était resté dans le cadre du sexisme des ados de collège... Mais ça a vit...