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En rentrant chez moi, je mets mes affaires dans la machine à laver puis la lance avant de filer prendre une douche (parce que je sens le poney, à proprement parlé).

Il me reste 2h avant qu'on vienne me chercher alors je me cale sur la canapé devant "Ratatouille" avec le reste de mon poulet au curry. Je termine par étendre ma machine et faire la vaisselle, dans le silence, pour une fois. Je ne prend même pas une tranche de pastèque... Je n'ai envie de rien ce soir et je ne comprends pas trop pourquoi. Je prévois quand même une petite boite avec des madeleines, au cas où le moral reviendrait. Les madeleines, c'est une histoire entre Charlotte et moi. Elle en a toujours dans son sac, et après une dure journée, un petit goûté dans le bus ne se refuse pas.

Je ferme la maison et m'installe sur le salon de la terrasse. Je suis vraiment vide, même les oiseaux qui viennent presque à mes pieds pour ramasser de vieilles miettes ne réussissent pas à me redonner le sourire... Après quelques minutes, le sergent Lucas arrive. Je monte devant comme à mon habitude et nous partons.

- Comment s'est passé ton weekend ? me demande le sergent.

- Bien, je me suis reposée.

- Ça n'a pas l'air d'aller très fort... remarque-t-il.

- C'est rien, je suis un peu vide, dis-je en regardant Antoine dans le rétroviseur.

- Une bonne nuit de sommeil en plus et ça ira mieux demain matin.

- Oui.

Je regarde toujours Antoine. Il a un air interrogateur mais je reste éteinte, sans expressions. Quand nous arrivons, je récupère mon sac dans le coffre et il me rejoint :

- Qu'est ce qu'il se passe ? Je ne t'avais jamais vu comme ça...

- C'est normal, ça ne fait que deux semaines que tu me connais, lui dis-je sur un ton placide.

- Certes, mais il y a forcément quelque chose qui ne va pas pour que tu sois dans cet état là...

- C'est rien, ça va passer.

- J'en suis pas si sûr.

- Je suis juste un peu vide, le moral à zéro quoi.

- J'ai vu ça, mais il y a autre chose. Il y avait de la détresse dans tes yeux tout à l'heure...

Je ferme les yeux quelques secondes puis regarde droit dans les siens. Il a remis sa lentille bleue sur son œil marron et tout de suite, son regard me fait moins d'effet, comme s'il n'était pas vrai, pas sincère...

- Viens on rentre, je vais t'expliquer.

Nous nous dirigeons vers l'aile droite sans dire un seul mot. Je m'arrête devant ma porte de chambre qui est juste avant la sienne et lui dis :

- Rejoins moi dans cinq minutes, quand tout le monde sera rentrer.

Nous avons une demi-heure avant de tous se retrouver dans la grande salle avec Max, alors je vais lui expliquer ce qu'il se passe. Après tout, c'est mon ami non ?

Précisément cinq minutes plus tard, Antoine frappe à ma porte.

- Entres.

- Alors, explique moi ce qui ne va pas, dit-il doucement en s'asseyant à côté de moi sur mon lit.

- Bon, ça va te sembler ridicule mais j'ai peur... Je commence à flancher...

- C'est à dire ?

- Le niveau monte et malgré les weekend de repos, j'ai l'impression d'être faible... Je donne tout ce que j'ai pour réussir et être bien classée mais je crois que je ne vais pas tenir encore deux semaines... Et je ne sens pas Kevin... Je crois qu'il a quelque chose en tête...

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