Je fixe le plafond depuis une bonne heure maintenant quand le clairon sonne. Tel un robot, je me lève et pars déjeuner. Je sors de ma chambre en même temps qu'Antoine mais je continue ma route. Il marche lentement derrière moi et j'essaie d'être la plus naturelle possible.
Ce matin, avant de commencer la journée d'entraînement, Max vérifie que nous aillons tous un toit pour la permission de ce weekend vu que nous partons dès ce soir. Personnellement, je vais habiter seule dans une petite maison en bois à deux pas de l'océan au milieu d'une forêt de pins. Je me réjouis d'une part de profiter d'être seule, mais également d'être dans un décor aussi paradisiaque que ça. La location n'est pas très chère, les propriétaires habitent la ville d'à côté et sont vraiment adorables ! L'avantage, c'est que nous pouvons laisser nos affaires de l'armée au camp, je ne prendrai donc que mes affaires de plage, quelques habits et ma trousse de toilette.
Le parcours d'aujourd'hui se déroule sous un ciel bleu merveilleux et sans difficulté. Quelques garçons m'ont proposé leur aide à certains moments critiques, où je n'ai pas eu de mal à accepter. La suite du programme est encore plus intéressante : endurcissement et techniques de combat. Ayant fais quelques années de karaté, je me sens plutôt à mon aise en ce qui concerne le combat. Le plus important est d'avoir conscience de son espace à 360° pour anticiper sa réaction face à une attaque. Ensuite, il faut être attentif au moindre mouvement de son adversaire pour développer ses réflexes et évidement se connaître soi même pour être en équilibre à chaque instant. Je termine d'ailleurs première du classement provisoire établi par Max, 'histoire de nous motiver à nous dépasser' comme il dit. Moi, je trouve que c'est une mauvaise façon de flatter l'égo de certains et de rabaisser les autres... Mais ce n'est pas moi qui fais les règles dans ce jeu là...
À la fin de la journée, nous prenons notre douche, préparons nos affaires du weekend et dînons avec toute la garnison. L'ambiance est vraiment chaleureuse, bien plus que ce que l'on pourrait croire. J'apprécie beaucoup d'écouter les récits des anciens qui exagèrent en tous points leur profil héroïque et les fréquents traits d'humour bien personnels qui viennent largement atténuer le côté tragique des récits de guerre... Étant placée seule en bout de table, je me retrouve entourée de jeunes officiers très sympathiques. Entre deux blagues du Sergent Lucas, qui est le doyen du régiment, ils me posent des questions sur moi, ma vie, ce que je compte faire plus tard, les raisons qui m'ont poussé à faire ce stage, etc... En parlant de ma passion pour la photographie, j'entame une excellente conversation avec Maé, un officier général qui n'a d'yeux que pour les beaux paysages marins. Lui aussi fait de la photo lorsqu'il est en vacances et ayant mon sac avec moi, je lui montre mon Pentax, dont je suis très fière. (Il m'a dit vacances pour simplifier).
Après une merveilleuse soirée pour clôturer notre première semaine, nous sommes félicités par tous les militaires de Souge avant de partir pour nos logements respectifs. La plupart d'entre nous habitent loin et sont donc logés dans le secteur. Étant donné que nous avons trouvé notre logement indépendamment de ceux des autres, nous sommes mis en groupe par rapport à la direction à prendre pour nous déposer. Il s'avère qu'Antoine va habiter dans le même secteur que moi car nous nous retrouvons dans le même groupe... Mais, pour mon plus grand bonheur, c'est Maé qui s'occupe de notre trajet.
- Tu t'installes devant à côté de moi ? me demande-t-il.
- Avec plaisir ! dis-je sur un ton très enthousiaste.
Je continue donc cette soirée avec de précieuses discussions remplies d'intelligence et de philosophie comme je les aimes ! Les gars installés derrière sont scotchés à leur portable à l'instar d'Antoine qui descend avant moi. Je suis la dernière à arriver chez moi mais ça ne me dérange pas le moins du monde puisque je n'ai rien à faire, le chalet est déjà prêt pour m'accueillir.
Lorsque Maé me dépose, je lui souhaite un bon weekend et m'installe dans ma nouvelle maison. L'intérieur sent le bois frais et l'air marin. Je vais me plaire ici ! Tout le confort est à disposition, frigo, micro-onde, machine à laver, lave-vaisselle même ! Le grand luxe ! La salle de bain est très spacieuse, avec une baignoire d'angle à remous, un grand miroir et un double vasque. On se croirait à l'hôtel ! Des images de plage et de dauphins sont accrochées aux murs, l'étendoir à serviettes est en bois flotté et il y a un petit ensemble de cactus pendu sur le bord de la fenêtre. J'aime beaucoup cette décoration au style épuré et nature. Il est environ 20h40 quand je me pose sur le canapé du salon pour regarder la télé. Il y a ma série policière préférée qui passe ! Juste avant qu'elle ne commence, je reçois un appel de Mamie.
- Alors cette semaine ?
- C'était chouette ! Mais c'était surtout le semaine la plus tranquille, dès lundi on commence les RAID.
- J'espère que ça ira... s'inquiète Mamie.
- Ne t'en fais pas, je gère !
Nous raccrochons et ma série commence. J'ai déjà vu l'épisode alors je me permet d'envoyer quelques messages à mes amis pour leur prouver que je suis toujours en vie... Malgré tout, je suis absorbée par la tournure que prend le cours des choses, car le meurtrier n'est pas celui que l'on croit...
Quand tous les épisodes sont terminés, je vais me caler dans mon lit. La chambre, elle aussi, est très grande. Pour une fois, je vais pouvoir profiter d'un lit double ! Je branche mes écouteurs et traîne un peu sur les réseaux sociaux. Au bout d'un moment, la fatigue se fait sentir, et je pose mon téléphone. Je n'aime pas dormir dans le noir complet mais heureusement, il y a une petite guirlande lumineuse dans la chambre qui éclaire juste ce qu'il faut. Je ferme donc les yeux pour m'abandonner à un sommeil long et réparateur.

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Option de vie
Teen FictionUn stage à l'armée, Cassiopé ne s'attendait pas à être la seule fille des 40 participants... Elle aurait facilement pu passer au dessus des moqueries de certains garçons, si c'était resté dans le cadre du sexisme des ados de collège... Mais ça a vit...