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Le clairon n'a pas sonné et pourtant, j'ai déjà les yeux ouverts. Aurais-je loupé le réveil ? Je regarde la pendule de ma chambre et heureusement pour moi, ce n'est pas encore l'heure. Je m'étire doucement puis sors de mon lit pour observer le levé de soleil depuis ma fenêtre. C'est vraiment magnifique. J'ouvre les vitres et une odeur de mer s'engouffre dans la pièce. Je pense de suite à Charlotte. Ça me tarde qu'on aille toutes les deux à l'océan pour profiter ensemble de ces plaisirs marins. Je n'ai plus mal à la hanche. La dose de pommade que j'ai appliqué hier soir a fait son effet.
Je m'habille et sors de ma chambre pour aller marcher un peu : la rééducation n'est pas négligeable. J'adore profiter de cette heure où les seuls sons audibles sont le chant des oiseaux et le lointain bruis de l'océan. Je me dirige vers le lac mais j'entends soudain des bruis de chocs. Comme si quelqu'un frappait sur le tronc d'un arbre. Je m'approche doucement et aperçois l'auteur des coups. C'était à prévoir...

Vraisemblablement, il aime commencer ses entrainements tôt. Je continue mon chemin vers le lac en déviant ma trajectoire de sorte à ce qu'il ne me voit pas.

- Ça va mieux ?

Oups, raté... Je me retourne vers lui.

- Ta hanche.

Je n'avais pas remarqué, mais ce beau gosse est torse nu devant moi, donc forcément je ne prête pas attention à sa question, trop occupée à baver... Il s'approche doucement de moi, ce qui me fait sortir de ma rêverie.

- Oui ça va mieux, merci.

- Toi aussi, tu préfères t'échauffer au calme ?

- Non, je venais juste profiter du levé de soleil et de la température avant qu'il ne fasse trop chaud.

- C'est vrai que les matins sont agréables ici.

Sans s'en rendre compte, nous nous sommes adossés à un gros pin maritime pour admirer le lac.

- Oui, avec ma meilleure amie on adore l'océan, on y vient chaque année ensemble. Mais elle a plus de chance que moi, ses parents possèdent une maison là bas, alors elle y va plus souvent.

- Pourquoi elle ne t'y emmène pas ?

- C'est trop compliqué, et puis ce n'est pas tout à fait le même style de vacance chez elle.

- Pourquoi ? Il pose la question avec un air amusé.

- Elle est plus du style 'lire toute la journée et ne pas avoir vraiment d'occupation définie'. Moi, c'est plage toute la journée, baignade et sortir le soir prendre une glace !

- Je vois. Comment s'appelle ta meilleure amie ?

- Charlotte.

Nous rigolons un petit bout de temps en parlant de plage et de coups de soleil. Soudain, le clairon se met à chanter. Après avoir fini de rire, Antoine me tend la main :

- Aller, c'est l'heure. Tu viens ?

- J'arrive.

Je le rejoins mais ne prend pas en compte sa main tendu pour moi. Même si la perspective de lui prendre la main était tentante, je ne suis pas certaine que nous aillons une quelconque relation ne serait-ce qu'amicale. Je préfère donc garder mes distances pour le moment, surtout que je n'ai pas l'impression que mon ignorance ait porté un éventuel coup à sa dignité...
Pour le petit déjeuner, même détresse que la veille... Je suis à ma place dans le fond et Antoine me fixe de la sienne. Ce coup ci, je daigne me retourner une fois en faisant comme si j'avais entendu mon nom... Évidemment, je ne suis pas crédible... Après que Max est exposé la journée, nous allons tous nous habiller et direction le hangar pour faire chauffer le moteur des Land Rover, direction Saint-Médard-en-Jalles, au centre d'entraînement des cavaliers gendarmes.

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