Épilogue

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Quand je suis rentrée chez moi avec ma mamie, je ne lui ai presque rien raconté. J'avais besoin de temps pour digérer. Au bout de quelques jours, je suis retournée au square pour revoir Charlotte, Liam et Mathieu. À eux non plus je n'ai presque rien raconté. Je leur ai juste dis que j'avais un nouveau meilleur ami avec qui j'avais failli perdre la vie. Mathieu n'a pas bronché. Il était même plutôt content pour moi. Comme quoi, chaque amitié est différente, même si elles portent le même nom. Finalement, la promesse que je leur avais faite, en disant que je reviendrai intacte est légèrement tombée à l'eau.

En août, je suis montée chez mon père seulement une semaine. Prendre le train en béquille est légèrement éprouvant et je n'avais pas vraiment envie de bouger de chez moi.

J'ai passé de longues soirées sur le balcon de la maison à parler avec Antoine au téléphone. L'espoir qu'il guérisse était parti en fumée et j'essayais tant que je pouvais de l'aider à se sentir mieux... La rentrée était poche. Il redoutait énormément d'entrer au lycée en fauteuil roulant, ce que je peux très bien comprendre. Mais je le rassurais en lui disant que l'histoire qu'il avait à raconter tenait de l'épique. Évidemment, je savais très bien qu'il ne raconterait à personne ce qui s'était passé, parce que ça lui ferait trop mal de retourner le couteau dans la plaie. Moi même, je ne comptais pas en parler.

J'ai fini par ne plus avoir besoin de béquilles pour marcher, mais je savais que j'en aurai toujours besoin pour avancer en me souvenant de cette histoire. Elle m'a marqué bien plus que ce que j'aurais cru. De plus, la cicatrice sur mon genoux est indélébile. Le passé restera imprimer sur moi comme un mot que l'on dit et qu'on ne peut plus ravaler. Néanmoins, Antoine avait raison quand il a dit que j'allais toujours de l'avant. J'ai adoré entrer au lycée, rencontrer de nouvelles personnes tout en gardant contact avec les anciennes. J'ai pu m'affirmer encore plus. Mon sarcasme s'est amplifié et j'ai commencé à avoir des pensées pessimistes, on dit qu'ils vivent plus longtemps. Mais ce n'est que pour élargir mes réflexions. J'avais l'impression d'avoir vu la fin de trop près alors je comptais bien profiter du film en entier. Mais je suis fière qu'en fin de compte, cette aventure n'aie pas réussi à me dénaturer, je reste une grande optimiste mais qui philosophe un peu trop sur la vie pour renier ses idées noires.

Je ne sais pas quand je reverrai Antoine, mais ce que je sais, c'est que nos routes se recroiseront un jour.

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