Chapitre 25 _ L'Attente

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Elle avait un goût âpre dans la bouche, et le sentiment d'avoir mal dans chacun de ses muscles.

Après avoir maudit l'elfe, Azazel, son handicap, cette quête ratée, la compagnie, sa nouvelle vie, Sauron, les orcs, Morgoth et tous les seigneurs nains de la terre du milieu, elle sentit soudain une larme ronger sa joue.

Surprise, elle s'arrêta.

La toucha, comme pour être sur qu'elle ne rêvait pas. Puis elle se maudit elle même pour tant de faiblesse.

Arrivant au château, elle demanda à ce qu'on lui prépare un bain, et alla grignoter un morceau en attendant.

Quelques minutes plus tard, elle entra dans l'eau brûlante, et toutes ses émotions négatives s'évaporèrent d'un seul coup.

Ses pensées se vidèrent, et elle eut un instant l'impression de retrouver son ancienne vie. Lorsque tout était à la fois plus simple et plus compliqué. Lorsqu'elle ne se souciait que de sa personne, et faisait ce dont elle avait envie. Lorsqu'elle arrivait à se battre si bien qu'elle avait du mal à trouver un adversaire à sa taille... Aujourd'hui même Gimli ou Aragorn pourrait bien lui mettre une raclée.

Sentant poindre la tristesse, elle se lava en silence, et profita de l'eau jusqu'à ce qu'elle tiédisse.

Se relevant, elle alla s'allonger dans son lit, et fermant les yeux, elle se perdit dans ses pensées.

Pourquoi l'elfe lui avait-il parlé de cette façon ? Avait-il été déçu ? Choqué ? Triste, ou même en colère de ce qui lui était arrivé ? Peut être lui en voulait-il d'ailleurs, lui aussi avait été blessé, et elle en était l'unique responsable. Ou peut être lui en voulait-il pour la nuit qu'ils avaient passé ? Ou sans doute pour le fait qu'elle l'ai ignoré depuis ? Ou alors il s'en voulait à lui. Il haïssait sa race depuis toujours, s'être abaissé à passer la nuit avec l'une d'entre eux lui laissait peut être un sale goût dans la bouche. Oh et puis qu'il aille au Diable, tout cela n'avait pas la moindre importance.

Elle se réveilla plusieurs heures plus tard, avec une nouvelle idée en tête. Sans perdre un instant, elle avança d'un pas sur vers le village, et trouva rapidement la maison du tanneur. Puis du tisserand, et retourna dans sa chambre.

Avec le cuir qu'elle avait acheté, elle passa l'après midi à se faire de nouveaux habits. C'était quelque chose qu'elle avait déjà fait maintes fois, et elle avait l'habitude de se confectionner elle même des tenues. Comme ses anciennes bottes, sa cape et son corset était restés indemne, elle n'eut qu'à se préparer un pantalon, une chemise et une spallière qui ne soit pas trop large.

Quand ce fut fait, elle put enfin s'habiller de manière décente, et cela lui fit déjà un bien fou. L'impression de se retrouver de nouveau.

Puis, continuant sur sa lancée, elle essaya de mettre au point un mécanisme rétractable. Cela lui demanda plus de temps, plus de concentration, et plus de jurons.

Après plusieurs heures, elle essaya de l'accrocher à son brassard et l'ajusta.

Elle y glissa ensuite sa dague, de façon à ce que d'un simple mouvement de poignet, la lame puisse sortir au dessus de sa main.

Puisque sa main ne pouvait plus tenir d'arme, elle avait fait de son arme une main.

Elle s'entraîna ensuite à faire sortir la lame, plus ou moins rapidement, se familiarisant avec cette nouvelle sensation. Un petit crochet permettait de la maintenir à l'intérieur, discrètement.

Lorsqu'elle fut à peu près satisfaite, elle se remit devant le miroir.

Elle avait déjà bien meilleure allure que le matin, et se reconnaissait un peu plus dans ce reflet. Elle toucha néanmoins ses cheveux. Cela lui prendrait du temps pour s'habituer. Elle fit courir quelques mèches blanches entre ses doigts, puis finit par sortir.

Un Peuple Oublié.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant