Chapitre 32 _ Nous avons vaincu.

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Le vent se soulevait doucement, au fur et à mesure que se confiait Naé, jusqu'à arracher des frissons aux trois amis.

La lune était presque entrain de redescendre sa course, lorsqu'enfin l'elleth se tut.

Un drôle de silence plana alors, comme personne ne savait que dire.

Faramir, étrangement, se sentit pour la première fois vraiment proche de l'elleth. Il l'avait toujours apprécié, bien sur, mais il avait souvent eut l'impression que leurs échanges n'allaient généralement que dans un sens. Le sien.

Pas une seule fois il n'avait réussi à lui soutirer ses émotions, ses sentiments, ou ne serait-ce qu'un petit bout de la longue vie qu'elle avait menée.

Pour la première fois, il avait l'impression d'avoir enfin la clef à toutes les petites choses qu'il savait d'elle ou de sa façon de penser. Ce fut comme s'il parvenait enfin à retracer le puzzle qu'elle représentait jusqu'à présent. Et il en fut touché.

Comme on l'est lorsqu'on se rend compte pour la première fois que l'on a un ami.

Bien sur, il en avait eu, enfant. Et même adolescent. Mais les gens étaient toujours fuyant dans sa vie, incapable de prendre vraiment racine. Son statut de fils de l'intendant n'avait pour ainsi dire rien arrangé. Les autres l'avaient toujours craint, et au vu des agissements de son père, il l'avait toujours comprit. La seule personne qui lui avait été proche était son frère, pour qui il avait une admiration et une estime sans nom. Et bien que leurs caractères est toujours été très différent, depuis leur enfance, ils étaient proches. Très proche. Et sa perte l'avait tellement touché qu'il avait eu du mal à calmer sa peine.

C'est d'ailleurs un des éléments qui l'avait lié à l'elleth, en premier lieu. Elle avait connu Boromir. Pas de la même façon, bien sur, mais bien que ce ne fut pas long, ce fut profond.

-Merci, dit-il, si bas que son grain de voix se perdit dans le vent, et qu'il se demanda si son amie l'avait entendue.

Mais Naé tourna la tête dans sa direction, et lui adressa un sourire plein de tendresse.

Puis, elle se leva, et disparut doucement dans l'obscurité.

Il la laissa faire sans un mot.

Elle se dirigeait certainement sur la grande place de l'arbre blanc, s'asseyant sur un rebord, les pieds dans le vide. Il la retrouvait là tous les matins, comme si elle ne dormait plus. Attendant le retour de tout ceux qui lui était cher.

Il savait que, comme lui, évidemment, elle culpabilisait de n'avoir pu aller avec eux au combat. Comme si elle en ressentait de la honte, et après avoir entendu son histoire, et en avoir apprit plus sur son peuple, il comprenait.

Cela provoquait un sentiment d'impuissance, qu'apparemment tout elfe noir avait banni de son existence.

C'était difficile pour lui, aussi, bien sur, mais heureusement, il avait quelqu'un d'autre avec qui le partager. Quelqu'un de sa race et qui le comprenait.

Eowyn.

Elle était là, à présent, avec lui. Les yeux perdus dans le vide.

Dès qu'il l'avait vu, il avait comprit qu'il ne pourrait être en paix qu'à ses cotés. Elle était tellement, ... douce. De par son caractère, de par les magnifiques traits de son visage pourtant si déterminé.

Jour après jour, il s'était rapproché d'elle, l'aidant à surmonter la perte de son oncle, comme elle l'aidait avec celle de son propre père. Se remettant l'un et l'autre de leurs blessures, et se racontant le monde et la vie qui les entourait. Elle semblait tellement courageuse. Il admirait ses valeurs, et Naé avait plusieurs fois rit de voir ses yeux se mettre à briller lorsqu'elle arrivait.

Un Peuple Oublié.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant