Chapitre 12 _ Les loups de l'Isengard

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Moins d'une heure plus tard, tout le peuple de Meduseld s'était mit en route pour la longue expedition jusqu'au Gouffre de Helm.

La plupart étaient à pieds, les chevaux avaient été réquisitionnés pour porter les charges lourdes, et ceux qui étaient trop vieux ou trop malade pour un tel voyage.

Vu la lenteur incroyable avec laquelle ce peuple avançait, Naé comprit qu'il leur faudrait au moins toute la journée pour atteindre leur destination, et cela s'ils n'étaient pas attaqués en chemin.

Elle leva les yeux au ciel.

Naé n'avait jamais trop aimé les Hommes, les ayant toujours trouvé faibles, peureux, incapables de se défendre par eux même.

Elle ne pouvait s'empêcher de les penser éphémères, comme leur vie était courte, en comparaison à ceux de sa race, et ne leur avait même jamais réellement porté d'intérêt. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Aragorn, du moins, mais là, ça en était trop.

La lenteur de la marche l'exaspérait, et son humeur se dégradait un peu plus à chaque pas. Ses vêtements étaient collants, rendus moites par sa chaleur corporelle de ces derniers jours.

Son dernier bain datait du jour où ils avaient perdu les hobbits, et elle aurait tout donné pour avoir eu le temps de se laver avant de repartir de Meduseld.

Elle les regarda un à un, se remémorant sa discussion avec Eowyn.

Pourquoi les femmes n'apprenaient-elles pas à se battre ? C'était totalement ridicule. Inapproprié. Ils avaient du sentir, comme tous, la guerre se rapprocher.

Et malgré cela, ils n'avaient pas changé leur façon archaïque de voir la vie ? Ne s'étaient-ils donc pas du tout préparés? Fallait-il être idiot. Ou borné. Ou Legolas.

Elle sourit à cette pensée.

Se sentant bouillonner de l'intérieur, elle décida donc de prendre ses dispositions avant d'imploser, et se mit à courir, afin de servir d'éclaireur.

Les heures passaient et elle demeurait loin du groupe, avançant à son rythme, sentant la bonne humeur revenir progressivement. Elle explorait les recoins d'un paysage qu'elle ne connaissait que très peu, et cela lui fit du bien.

Personne ne s'inquiétait de savoir où elle était et pour la première fois depuis plusieurs mois, elle n'avait pas besoin de se justifier pour aller pisser.

Quand le soleil fut au plus haut dans le ciel, et qu'il commençait tout juste à redescendre, elle finit par se rapprocher de ses compagnons, qui semblaient eux, d'excellente humeur.

Gimli, qui ne s'était toujours pas remit de leur course après les Uruk, avait eu le droit de monter un cheval pour économiser ses forces. Il parlait avec Eowyn, et Aragorn avait l'air de se moquer de lui.

-En effet, on ne voit que peu de femme nain. Et en vérité, elles sont si proches au niveau de la voix et de l'apparence, qu'on les confond souvent avec les hommes nains.

Aragorn expliqua ;

-C'est la barbe, en murmurant, pour ne pas que Gimli l'entende.

-Et cet état de fait, à donner naissance à une rumeur qui dit qu'il n'y a pas de femme nain, et que les nains, jaillissent des trous qui sont dans le sol.

Eowyn éclata de rire, et Naé en fit de même, suivie par le rôdeur.

-Ce qui naturellement est ridicule ...

Il dut faire un faux mouvement sur le dos de son cheval, puisque celui ci se mit à partir au galop, et le nain dégringola.

-Ca va bien, ca va, pas de panique. C'était délibéré, je l'ai fais exprès !

Un Peuple Oublié.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant