Chapitre 20 _ Juste cette nuit.

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Legolas se tenait sur le parvis du château. Il n'aurait jamais pensé que l'alcool puisse avoir cet effet là.

Gimli s'était endormi en plein milieu de son défi, sous les éclats de rire des hommes ivres qui les entouraient. L'elfe l'avait alors porté pour le mettre dans son lit, culpabilisant de l'avoir mit dans un état pareil. Pour lui, la boisson lui chauffait juste le sang, et brouillait ses idées. Une sensation agréable après ces derniers jours tourmentés. Il n'avait que très peu de souvenirs de sa mère. Et son père n'avait jamais voulu lui en partager d'autres ... Tout ça pour quoi? De quoi avait-il peur? Ou peut être que ce n'était pas cela. Peut être que le grand Thranduil Oropherion était simplement tellement en colère contre son épouse qu'il avait banni jusqu'à son prénom de toute la forêt Noire... Le Prince serra les poings. Quelle importance. Et pourtant des petits détails lui sautaient maintenant aux yeux. La raison pour laquelle son père avait toujours haï et rejeté son besoin de liberté. Son besoin de voir autre chose. La raison pour laquelle il ne l'avait jamais félicité sur son adresse au combat... Il devait tant lui rappeler sa mère.. Il inspira profondément. Une chose était néanmoins certaines. Les elfes noires ne lui avaient pas voler sa mère. C'était Sauron qui l'avait fait. Comme Il s'était juré de prendre toute vie. Et bien voila. Il tomba à genoux.

Il eut alors l'impression que la haine qu'il ressentait depuis toujours envers un peuple venait de s'envoler. Et c'était comme si un énorme poids lui quittait les épaules. Il eut une impression de légèreté. Enfin. De sortir d'une spirale de haine qu'il n'avait jamais comprit et qui avait pourtant toujours résonné dans ses entrailles.

Malgré cela, la pensée qu'il haïssait toujours Naé lui traversa l'esprit. Et lui arracha un éclat de rire. Il savait que cela non plus, n'était pas vrai.

Un sourire naïf se dessina alors sur son visage, tandis qu'un souffle de vent frais lui caressa la peau. Il ne pouvait s'empêcher d'être triste qu'elle soit partie si précipitamment.

Le rire de l'elleth résonna dans sa tête, et pour la première fois, il l'accepta. L'alcool semblait créer un manque dans le creux de son ventre.

Soudain déterminé, il rentra dans le château, et se déplaça dans les couloirs, à pas de loup, évitant de réveiller ceux qui ronflaient ça et là, mais surtout de se faire voir par qui que ce soit.

Après quelques minutes, il se retrouva devant une petite porte. Tout doucement, veillant à se stopper au moindre cliquetis mécanique ou grincement de bois, il entreprit de l'ouvrir.

Il ne sut combien de temps cela lui prit, l'alcool lui ayant fait perdre la notion du temps. Très doucement, il se glissa dans la pièce qu'il venait d'ouvrir, et la referma tout aussi délicatement.

Il ne brisa pas une seule fois le silence. Lorsque ce fut fait, il se retourna, retenant sa respiration, il resta immobile quelques minutes, afin de s'assurer que la chambre était calme.

La pièce était plongée dans une douce obscurité, bercée par la pâle lumière de la lune qui s'engouffrait par la porte du balcon restée ouverte.

Lorsqu'il fut sur de n'entendre aucun bruit, il s'avança, le plus délicatement possible, afin de s'approcher du lit. Il ne savait pas pourquoi, mais il voulait la voir. Là, tout de suite. Il voulait la regarder, et se nourrir des traits de son visage sans se faire insulter.

Il se pencha sur le lit, et fut surprit de le trouver vide.

Son ventre se serra, et il se mordit la lèvre pour contenir sa déception. Se reculant, il s'apprêtait à sortir lorsqu'un détail l'intrigua. Son armure de cuir avait été balancée négligemment sur le sol.

Un Peuple Oublié.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant