Les Potter survivront

39 - L'oncle désemparé

Plus les jour passaient, plus Lily appréciait sa formation auprès du guérisseur Healthern. Depuis leur dernière discussion dans les vestiaires, ils ne s'étaient plus jamais retrouvés seuls pour une quelconque raison et Lily en était plus qu'heureuse. Elle voulait à tout prix que tout se passe le mieux possible dans sa formation, ce qui signifiait : faire en sorte que son supérieur ne la prenne pas pour une petite chose fragile à protéger et pour cela, Lily se portait toujours volontaire pour effectuer les tâches les plus rebutantes ou fatigantes. Elle montra même sa bonne volonté quand Rouhani sembla bucher sur un sujet théorique qu'ils devaient étudier.

- Tu sais, tu as juste à demander et quelqu'un t'aidera, avait-elle dit doucement.

Maz Rouhani lui avait d'abord lancé un regard noir avant vérifier que tous les autres étaient encore penchés sur leurs documents. Alors il se tourna vers Lily, inspira et dit, comme si cette phrase le consumait de l'intérieur :

- Pourrais-tu m'aider ?

Lily arqua un sourcil. James et elle avaient récemment décidé que Harry était assez grand pour apprendre ses premiers mots de politesse et Rouhani n'avait pas été poli.

- S'il-te-plait ? Compléta-t-il.

Lily sourit intérieurement. Elle voulait tenter d'améliorer sa relation avec Rouhani, ce n'était pas le moment de montrer qu'elle avait gagné. Elle s'approcha de lui et le guida jusqu'à ce qu'il trouve l'information qui lui manquait. Rouhani pensa même à la remercier.

Lily avait trouvé sa place, elle imaginait parfaitement son futur dans cette direction. Plus aucun de ses collègues ne lui faisait de remarques ou chuchotait sur son passage, mêmes les étudiants de l'autre groupe, à qui elle ne parlait que très peu. Elle s'entendait d'ailleurs à merveille avec Maggie et les jumeaux Darwin.

Reprendre une activité avait tout changé. Elle ne passait plus ses journées à tourner en rond chez elle, elle voyait du monde, autre que son mari, son fils et ses amis proches et ça lui faisait beaucoup de bien. Même la mine blasée de Rouhani lui réchauffait le cœur chaque matin.

Non pas qu'elle veuille à tout prix échapper à sa vie familiale mais elle trouvait son équilibre et James et elle en avaient parlé pendant un long moment et lui aussi était heureux de la voir s'épanouir ainsi, ne ressentant pas encore les méfaits de l'enfermement, peut-être s'était-il habitué à ces longs mois passés en cavales, ne pouvant voir personnes, n'ayant pas ou peu de contact avec l'extérieur...

Le fait est qu'ils arrivaient à se reconstruire une vie, une nouvelle vie, bien loin de ce qu'ils avaient vécus.

C'est donc pour toutes ses raisons que James se réveillait toujours de bonne humeur. Encore plus ce matin-là quand il fut réveillé en sentant une petite masse se déplacer maladroitement sur son lit. Les yeux encore fermés et le visage barré d'un sourire, il attrapa le petit Harry qui se mit à rire, pensant que son père le chatouillait.

- Bibi, finit-il par demander.

- Oui, on se lève.

James déposa l'enfant dans le canapé avec son biberon pendant qu'il se reparait un café. Aujourd'hui, James devait déposer Harry chez Andromeda pendant qu'il irait, avec Alice, sur les traces de Peter. C'était une journée décisive. Alice avait été très claire, c'était leur dernier espoir, si cette piste ne menait à rien, ils devraient arrêter et alors, James devrait trouver une autre occupation. Certes, travailler avec une auror confirmée ne lui apportait pas toutes les ressources dont le département des aurors pouvaient disposer mais cela aidait grandement quand même. Alors si Alice venait à dire qu'ils devaient arrêter, ils arrenteraient.