Chapitre 5

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J'étais devant la jeune femme qui venait de mettre au monde mon enfant. Elle avait les yeux fermés et elle respirait à l'aide de machines.

Je me souvenais d'elle, de ses traits, de son sourire, de sa gentillesse et de la nuit torride que nous avons passée.

C'était il y a neuf mois.

Nous nous étions rencontrés dans un festival. Nous avons beaucoup parlé jusqu'à finir la nuit ensemble dans son appartement. Et nous nous étions quittés le lendemain. Nous nous étions échangés nos numéros mais je ne l'avais jamais rappelé, et elle ne m'avait jamais rappelé. Et maintenant nous en étions là, à nous retrouver dans un hôpital...

Je soupirais en regardant l'horloge accroché au-dessus de la porte.

Cela faisait maintenant une heure que je la regardais. Et trente minutes que j'avais raté mon bus.

Je me sentais étrangement vide. Je n'arrivais pas à penser clairement. J'avais été pris de court. J'avais l'impression de retourner à la case départ... C'était juste inimaginable pour moi...

Je venais de réussir à enjamber le premier obstacle de ma vie sur le chemin déjà tout tracé que je m'étais créé. Mais j'avais fait l'erreur d'oublier à quel point la vie était imprévisible et que je ne pouvais pas la prédire en écrivant tout sur un petit bout de papier.

Ma vie prenait aujourd'hui, un autre tournant. Elle changeait à nouveau radicalement de chemin en seulement quelques minutes... Et j'avais déjà connu cela, mais je n'étais dis que ça ne pouvait pas me retomber dessus mais j'avais étais bien bête et naïf de croire cela.

.

Je sursautais en entendant toquer à la porte. J'autorisais d'une voix faible la personne à entrer. C'était un médecin. Il était vêtu de sa fidèle blouse blanche qui était décorée avec des stylos au niveau de la poche. Sur son badge était noté son nom et prénom.

« - Monsieur Jeon, avez-vous pris votre décision ? » me demanda le médecin en s'approchant de la jeune femme.

Je le suivais des yeux, la mine triste. Je ne pouvais prendre une telle décision. C'était beaucoup trop horrible et inhumain.

« - Je n'ai pas le droit de prendre cette décision. Ce n'est pas à moi de le faire, docteur Lee... soufflais-je la tête baissée.

- Monsieur Jeon... commença le médecin mais je le coupais.

- Appelez moi, Jungkook s'il vous plaît. »

Docteur Lee, hocha la tête avant de reprendre.

« - Jungkook, je sais bien que décider de la vie ou de la mort d'une personne est une chose horrible mais il le faut. Nous n'avons pas pu contacter ses parents, tous les numéros sur son téléphone étaient des numéros non attribués, sauf le tien... Et Sunhi, nous a soufflé ton prénom avant de partir au bloc opératoire, elle t'a déclaré comme étant le père de sa petite fille et personne de confiance. »

Je regardais le médecin, les larmes aux yeux avant de les poser sur la jeune femme. Je lui pris délicatement la main et la serrais dans la mienne.

« - Est-ce qu'elle souffre ? demandais-je d'une petite voix.

- Non. Mais elle ne se réveillera pas. » me répondit-il.

Je soufflais bruyamment en tenant plus fermement la main de la jeune femme.

« - Qu'est-ce qui est le mieux à faire docteur Lee ? le questionnais-je.

- La laisser partir, elle a assez souffert Jungkook, la retenir ici ne la ramènera pas.

- D'accord... Je... Oui. Je suis d'accord pour qu'on la laisse partir alors... » soufflais-je malgré tout troublé.

Le médecin se releva calmement. Avant de débrancher une machine, puis une deuxième.

Je déposais ma deuxième main dans les longs cheveux de la jeune femme et les peignais doucement. Je sentais des sanglots me parcourir, c'était une vision horrible.

Un long bip se fit ensuite entendre mais le médecin l'arrêta et quitta la pièce.

« - Je prendrais soin de notre fille Sunhi. Je te le promets... » soufflais-je à la jeune femme qui s'éteignait petit à petit.

.

Je restais à ses côtés jusqu'à l'arrivée des infirmières, qui me firent quitter la pièce. J'étais toujours aussi chamboulé mais je me laissais traîner par une d'elle jusqu'à un côté aux allures bien plus joyeux de l'hôpital.

On entra dans une salle plutôt sombre. Et je me laissais guider jusqu'à un berceau recouvert d'une bulle de plastique, il y avait une nouvelle fois pleins de fils.

Je regardais le petit-être à l'intérieur avec de gros yeux.

C'était ma fille !

Pourquoi se trouve-t-elle, elle aussi, entourée de fils ?

Elle n'allait pas mourir, elle aussi ?

« - Ne vous inquiétez pas, elle a été placée dans cette couveuse après sa naissance, il y a quelques jours, pour qu'elle puisse garder sa chaleur. » me dit l'infirmière, elle avait dû voir mon air inquiet.

Je hochais la tête, les yeux toujours rivés sur la petite puce qui s'agitait dans la bulle.

Je passais délicatement ma main dans l'encoche de la bulle faite à cet effet après m'être lavées les mains. Je pris la petite main de ma fille, en laissant passer un soupir d'entre mes lèvres.

J'étais père. Je ne le réalisais pas encore mais j'étais papa.

L'enfant ; kth x jjkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant