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Dès son retour chez lui, Ari avait contacté le fils du député Dracon, Ganymède. Celui-ci avait été surpris par son appel, mais il avait accepté de le faire entrer aux sous-sols lors de son prochain passage, qui se passerait à la fin du mois. Problème : ce jour là était prévue une réunion entre le député chargé de la météo et Pyrilampe, qui tenait à la présence de son secrétaire.

Il allait devoir trouver une excuse pour faire faux bond à ses obligations de travail une fois de plus...Ça n'allait pas beaucoup plaire à son patron de beau-père.

Mais il verrait cela plus tard, pour l'instant il devait finir son troisième jour de distribution, et il comptait bien s'attarder à la place Agora, où il était sûr de trouver Ostrace.

Et en effet, à la fin de sa journée de travail, il trouva son modèle sur cette place, marchant avec légèreté vers sa maison.

— Ostrace attendez !

— Ari, comment vas-tu mon ami ? Demanda l'homme en se tournant vers lui.

— Bien, merci, et tenez, dit-il en tendant un compte rendu. D'ailleurs j'ai repéré plusieurs éléments troublants lors de l'Assemblée, j'aimerais votre avis et je dois également vous parler d'un projet !

— Eh bien viens prendre un thé chez moi, nous y serons plus tranquille pour parler.

Le jeune homme accepta et le suivit jusqu'à la maison, mais sur le chemin, il eu l'étrange impression qu'Ostrace évitait certains sujets. Il dû attendre que la porte d'entrée ne soit fermée pour avoir une explication :

— Il y a des choses que nous ne pouvons pas aborder dans la rue, à la vue de tous. Et je ne suis pas sûr que le gouvernement serait heureux d'apprendre qu'un jeune secrétaire me rapporte des fait sur le déroulement de la dernière Assemblée.

Oh...En effet, Ari avait oublié pendant un instant la position d'Ostrace. Si quelqu'un l'avait entendu, ils risquaient sûrement beaucoup, et il ne voulait pas voir l'autre homme arrêté ou contraint à partir.

— Mais tu n'as pas fait attention, ce n'est rien, le rassura Ostrace en lui servant un thé. Alors, racontes-moi tout.

Ari lui fit donc part de ce changement chez les pays voisins qui rompaient tout contact, puis de l'intervention de monsieur Turing.

— Je me suis dit que ce serait une bonne occasion de libérer les gens de l'influence des montres, expliqua-t-il après avoir parlé de la mise à jour.

— C'est une bonne idée en effet, mais navré de te décevoir, tu n'es pas le premier à l'avoir eu. Quelques amis et moi même avons essayé, lors des dernières mises à jour générales, mais en vain. Cela fait des années que plus personne ne veut écouter ce que j'ai à dire, des années que je tente d'ouvrir le regard des citoyens sur leur monde, mais en vain. Il n'y a que toi, mais je confesse n'avoir pas eu de grandes difficultés concernant ton cas, tu étais déjà très ouvert d'esprit, il suffisait juste de te guider vers le bon chemin.

Ari lui sourit puis décida d'aborder le second sujet qui l'intéressait :

— Vous êtes déjà allé aux sous-sols de l'Assemblée Nationale ?

— J'en ai eu l'occasion, mais c'était il y a bien longtemps. Aujourd'hui je ne m'y risquerai plus, cela paraîtrait bien trop suspect. D'ailleurs, où as-tu entendu parlé de ça ?

— C'est Monsieur Chiron, mon professeur d'histoire. J'ai réussi à contacter quelqu'un qui y travaille, il veut bien que je vienne lorsqu'il s'y rendra à la fin du mois. Et vous, vous connaissez quelqu'un là bas ?

— Oui, mais je ne sais pas s'il y travaille encore, nous avons perdu contact un peu après le départ de ma famille.

Ostrace parlait rarement de sa famille, le sujet semblait sensible pour l'autre homme, c'est pourquoi Ari n'insista gère.

Quand Platon sortit de sa caverne [ Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant